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EcoEmerging// 4 trimestre 2017
economic-research.bnpparibas.com
gauche radicale, est en tête dans les sondages. Son élection
demeure hypothétique et il obtiendrait très difficilement une majorité
au congrès pouvant compromettre les réformes structurelles en
cours, notamment l’ouverture du secteur énergétique. En dépit
d’une rhétorique populiste (jusqu’à récemment anti-ALENA), son
mandat de maire de Mexico (2000-2005) a prouvé son pragmatisme
et son sens des responsabilités aux affaires. Les deux principales
forces politiques, la coalition autour du PRI (centre) de l’actuel
président Enrique Pena Nieto et la nouvelle alliance PAN-PRD
3
- Croissance du PIB réel (%, glissement annuel)
—
PIB observé — PIB estimé
8
6
4
2
0
2
4
6
8
(
droite-centre gauche) soutiennent la poursuite des réformes
-
-
-
-
structurelles, la politique de consolidation budgétaire et l’ALENA (les
accords commerciaux en général).
■
Croissance économique résistante au S1 2017
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1 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18
Le PIB réel a continué de croître au rythme de 2,3% en glissement
annuel (g.a.) au S1, en ligne avec la croissance tendancielle des
dernières années, malgré i/ le choc négatif sur la confiance des
investisseurs suite à l’élection de Donald Trump, ii/ la forte
accélération de l’inflation (dépréciation du MXN, relèvement des prix
des carburants décidée en janvier, hausse des prix alimentaires) à
l’origine d’un durcissement de la politique monétaire, et iii/ une
politique budgétaire restrictive. La consommation et l’investissement
privés ont accéléré au T2, grâce au rétablissement de la confiance
des agents économiques. Mais la demande extérieure a été le
principal moteur de la croissance, notamment au T1.
Sources : INEGI, estimations BNP Paribas
l’activité du pays, devraient avoir un impact modéré sur la
croissance économique au T3. Mais la demande intérieure est
attendue en léger recul sur le trimestre. Estimés par le
gouvernement à MXN 37,5 mds, soit environ USD 2 mds, les
travaux de reconstruction soutiendront l’activité économique au T4.
Nous prévoyons une croissance du PIB nulle au second semestre
et de 2% en moyenne en 2017, en ligne avec le consensus des
économistes établi par la banque centrale (2,1%) et les dernières
prévisions du FMI (2,1%). Pour 2018, notre scénario central table
sur un ralentissement de la croissance du PIB à 1,5%, compte tenu
d’un acquis de croissance très faible en fin d’année 2017, de l’effet
retardé de la hausse du taux directeur de la banque centrale (+225
points de base depuis novembre 2016 à 7% depuis juin 2017), et de
l’incertitude liée aux relations diplomatiques et commerciales avec
les Etats-Unis et aux élections à venir. Le consensus des
économistes ressort à 2,2% pour 2018 quand le FMI prévoit 1,8%.
Soutenues par la compétitivité du MXN et la reprise de la demande
mondiale, les exportations ont bondi de 6,8% en g.a. en volume au
S1, tirées par la demande asiatique (+33% en moyenne glissante
sur douze mois en août), européenne (+13%) et des Etats-Unis
(
+6%). Le dynamisme des exportations manufacturières (+7,6%),
agricoles (+11,6%) et minières (+6%) a largement compensé la
chute des exportations pétrolières (-7,4%). La production
manufacturière a progressé de 3,4% g.a. sur les huit premiers mois
de l’année, pendant que la production extractive chutait de 10%. La
consommation des ménages a crû de 3,2% en g.a. au S1,
accélérant de +0,7% t/t cvs au T1 à +1,3% au T2. L’investissement
a reculé de 1,2% g.a. au S1, en raison de la faiblesse de
l’investissement public et de la construction. En revanche,
l’investissement en machines et équipements du secteur privé a
progressé de 3,5% en g.a. au S1. Les flux entrants d’investissement
direct étranger (IDE) ont reculé de 12% au S1 2017 (à
USD 15,6 mds) par rapport au S1 2016, mais les nouveaux
investissements étrangers (greenfield) sont restés dynamiques.
■
Des fondamentaux macroéconomiques plutôt sains
La politique monétaire reste crédible. La dissipation de l’effet
transitoire de la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation,
combinée à l’essoufflement de l’activité économique, annonce une
phase de désinflation (inflations globale et sous-jacente ont ralenti
en août à respectivement 6,3% et 4,8% g.a.). Une convergence très
graduelle vers la cible d’inflation (3% +/-1 point de pourcentage)
sera accompagnée d’un assouplissement monétaire en 2018, à
supposer que le MXN ne soit pas trop chahuté. Les déficits jumeaux
se sont réduits au cours des derniers trimestres. D’une part, la
politique budgétaire restrictive devrait permettre une résorption du
déficit primaire en 2017-2018. D’autre part, la bonne performance
des exportations et des transferts financiers de la diaspora
mexicaine a permis une réduction du déficit du compte courant à un
niveau modéré. La balance de base devrait toutefois rester négative,
les flux nets d’IDE ne couvrant pas complètement le déficit du
compte courant. Malgré l’importance des flux d’investissement de
portefeuille, la position extérieure (solvabilité et liquidité) du Mexique
demeure solide, tout comme le système bancaire.
■
Ralentissement en cours
Les enquêtes de confiance des entreprises et des ménages de
septembre demeurent bien orientées, tout comme le PMI
manufacturier. Le secteur exportateur devrait à nouveau avoir
soutenu l’activité au T3. Toutefois, la construction et le secteur
minier continuent de peser sur la production industrielle.
L’investissement a continué de se contracter de 2,1% g.a. en juillet,
malgré la bonne tenue des investissements en machines et
équipements. Les ventes de détail ont augmenté faiblement en
juillet (+0,4% g.a.). Les tremblements de terre subis en septembre,
dont celui dans l’Etat de Mexico qui concentre environ 30% de