Baromètre

Chine : en attendant le rebond

23/01/2023
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Au T4 2022, la croissance économique chinoise a ralenti à 2,9% en glissement annuel (g.a.), contre 3,9% au T3. En glissement trimestriel, l’activité a stagné. Notre baromètre ci-dessous illustre l’affaiblissement généralisé de l’activité au cours du dernier trimestre 2022.

La croissance des exportations de marchandises et de la production industrielle s’est fortement dégradée. Les exportations en valeur se sont contractées de -6,6% en g.a. au T4 2022, après une hausse de +10,1% au T3. La croissance industrielle en volume a ralenti à +2,8% en g.a. au T4 2022, contre +4,8% au T3. Le secteur manufacturier a été affecté par le ralentissement de la demande internationale ainsi que par la faiblesse de la demande intérieure – conséquence, en particulier, du recul des ventes automobiles en fin d’année (moindre effet des incitations fiscales), de la crise persistante du secteur de la construction et de l’immobilier, et des nouvelles perturbations dues à l’épidémie de Covid-19.

Indicateurs de la Chine : évolution trimestrielle

Jusqu’à début décembre, ces perturbations ont résulté des restrictions à la mobilité imposées dans diverses régions dans le cadre de la politique zéro Covid. Depuis le 7 décembre 2022, l’abandon très soudain et peu préparé de cette politique stricte a plongé le pays dans de nouvelles difficultés. La flambée du nombre de contaminations a entraîné des perturbations dans les usines (absentéisme). Elle a également pesé sur la consommation des ménages et l’activité dans le secteur des services pendant plusieurs semaines. Au T4 2022, la production de services a diminué de -0,9% en g.a. et les volumes de ventes au détail de -4%.

Du côté des composantes de la demande, les données pour l’ensemble de l’année 2022 montrent que l’activité économique chinoise a d’abord été tirée par l’investissement. Sa contribution à la croissance du PIB a atteint 1,5 point de pourcentage (pp), surtout grâce à l’investissement public. La contribution de la consommation est moins élevée (seulement 1 pp) et celle des exportations nettes a été positive à hauteur de 0,5 pp. La croissance du PIB réel a ainsi atteint 3% en 2022.

La vague épidémique et les turbulences qu’elle engendre semblent pouvoir se réduire à partir de février 2023. Ceci suppose que l’épidémie reste sous contrôle pendant la période du Nouvel An chinois des prochains jours, y compris dans les zones rurales les moins pourvues en hôpitaux et équipements médicaux.

L’activité tirée par la demande intérieure devrait alors rebondir, notamment soutenue par un effet de rattrapage post-Covid. Les autorités envisagent également de renforcer encore les politiques de soutien budgétaire et monétaire, en particulier dans le secteur immobilier. Avec ces mesures, et en supposant une évolution favorable de la situation sanitaire, le secteur immobilier devrait au mieux se stabiliser au cours de l’année 2023. En revanche, la performance des exportations devrait rester fortement pénalisée par le ralentissement de la croissance mondiale.

Christine Peltier

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