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Chine : les dépenses des ménages toujours déprimées

25/10/2022

L’activité économique chinoise s’est redressée au T3 2022 (+3,9% en rythme trimestriel et +3,9% en glissement annuel) après la contraction enregistrée pendant les confinements au T2 (-2,7% t/t et +0,4% en g.a.). La reprise a été essentiellement tirée par le secteur industriel et aidée par les mesures de soutien prises par les autorités. La hausse de l’investissement public a notamment stimulé l’activité de construction dans les projets d’infrastructure et des incitations fiscales ont encouragé les ventes de voitures. En revanche, les effets de l’assouplissement des conditions de crédit et les mesures de soutien aux promoteurs immobiliers ont été très limités, et la contraction dans le secteur immobilier s’est poursuivie.

La faiblesse de la consommation privée et de l’activité dans les services inquiète. Les volumes de ventes au détail ont rebondi de moins de 1% en g.a. au T3 après une contraction de 7% en g.a. au T2. Les contraintes pesant sur la consommation privée restent importantes. Tout d’abord, le maintien d’une politique zéro covid extrêmement stricte induit des épisodes répétés de restrictions à la mobilité à travers le pays. De plus, l’effondrement des transactions immobilières décourage fortement les achats de biens de consommation durable. Ensuite, le revenu disponible des ménages progresse lentement (seulement +3,2% en g.a. en termes réels sur les neuf premiers mois de 2022). Il est freiné notamment par les conditions dégradées du marché du travail. Conséquence du ralentissement dans le secteur des services, le taux de chômage urbain est légèrement remonté en septembre pour atteindre 5,5% à la fin du T3 2022 (contre 5,1% fin 2021 et 5,2% fin 2019) ; le taux de chômage des 16-24 ans a, quant à lui, baissé en septembre mais reste très élevé, à 17,9% (contre 14,3% fin 2021 et 12,2% fin 2019). Enfin, la confiance des ménages s’est écroulée au printemps dernier et s’établit depuis à des niveaux historiquement faibles.

Chine : les dépenses des ménages toujours déprimées
LES ÉCONOMISTES EXPERTS AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE