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Commerce international : quelques signes de relâchement des tensions

27/06/2022
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Si une amélioration du transport maritime semble se dessiner sur certaines routes commerciales – notamment entre la Chine et la côte ouest des États-Unis – la situation est encore loin de se normaliser dans son ensemble. Le confinement à Shanghai continuera d’avoir, au second semestre 2022, des répercussions importantes sur le fonctionnement des ports chinois et ailleurs en Asie.

Situés à des niveaux très détériorés, les indices PMI manufacturiers relatifs aux délais de livraison se sont redressés en zone euro et aux États-Unis et, dans une moindre mesure, dans les pays asiatiques (Japon, Corée du Sud, Chine). La grève des chauffeurs routiers en Corée du Sud, qui a duré huit jours en juin, a fortement perturbé la production industrielle du pays et accentué les problèmes de logistique dans la région. Les ports chinois sont, pour leur part, confrontés à des pénuries de conteneurs, une large partie étant restée bloquée en Europe, en raison du confinement dans le pays.

Cependant, l’indice du fret maritime mondial (graphique 5) a baissé significativement depuis la fin du mois d’avril (-22,7% entre la troisième semaine d’avril et de juin). Cette chute est largement attribuable à des coûts de transport moins importants pour les trajets entre la Chine et la côte ouest des États-Unis (-42,6% durant cette même période), tandis qu’à l’inverse, ces coûts se sont renchéris entre l’Europe et la côte est-américaine (+14,8%). L’indice synthétique des tensions sur les chaines de valeur mondiale publié par la Fed de New York, a baissé de 0,5 point en mai mais se maintient à un niveau historiquement élevé (graphique 3).

Ces légères améliorations de la logistique mondiale ne traduisent vraisemblablement pas seulement une baisse des tensions sur l’offre. La demande mondiale montre aussi des signes de fragilité. L’indice PMI global des nouvelles commandes à l’exportation a une nouvelle fois chuté au mois de mai, à 48,9, vers son plus bas niveau en deux ans (graphique 2). En termes réels, les échanges de biens faisaient encore preuve de dynamisme en mars (graphique 1), surtout les exportations en provenance des pays émergents. Néanmoins, les données n’intègrent que très partiellement le volume des échanges après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

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