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Chili : entrée en fonctions du nouveau président

18/02/2022

Gabriel Boric, le candidat de la très large coalition de gauche a remporté le deuxième tour de l'élection présidentielle du Chili en décembre dernier. Il prendra ses fonctions en mars prochain et le programme s'annonce chargé pour le nouveau gouvernement.

Transcription

Gabriel Boric, candidat de la très large coalition de gauche, a remporté le deuxième tour de l’élection présidentielle chilienne en décembre dernier. Il prendra ses fonctions le 11 mars prochain et le programme s’annonce chargé pour le nouveau gouvernement.

D’un point de vue économique, le rythme croissance ralentit depuis 2015 et le président élu s’est engagé à rétablir des conditions favorables de croissance et d’investissement. Après un fort rebond d’activité en 2021, de près de 12%, la croissance devrait ralentir au cours des deux prochaines années, autour de 2,5%.

Par ailleurs, G.Boric semble vouloir répondre aux fortes attentes de la population et, pour cela, lancer plusieurs réformes de grande ampleur.

Mais d’une part le gouvernement devra se confronter à un parlement fragmenté, ce qui sous entend que de nombreuses discussions et très certainement des compromis seront nécessaires pour faire appliquer sa politique économique.

D’autre part G.Boric souhaite conserver la confiance des investisseurs, confiance mise à mal au cours des deux dernières années par la crise politique et l’autorisation donnée aux salariés de puiser dans leur d’épargne retraite et les conséquences économiques et fiscales de ces retraits à moyen et long terme.

Dès la fin de la campagne, G. Boric a modéré sa position initiale et annoncé qu’il avait pour ambition de mettre en place une politique fiscale responsable, selon ses termes. Il a bien annoncé qu’il souhaitait augmenter fortement les dépenses publiques, avec l’objectif d’entreprendre une vaste réforme du système de retraites, améliorer le filet de protection sociale et d’entamer une « transition verte », mais il a également annoncé son souhait de respecter l’engagement de consolidation budgétaire pris par le gouvernement sortant. C’est-à-dire de ramener le déficit public, qui représentait plus de 7% du PIB en 2021, à moins de 4% en 2022.

Il s’est également engagé à poursuivre la réduction du déficit public tout au long du mandat, pour revenir à un niveau comparable à celui d’avant la crise  - autour de 2,5% du PIB. Il souhaite enfin stabiliser le ratio de dette, encore modéré (35% du PIB fin 2021) mais en hausse continue depuis plus de dix ans.

Comme signe supplémentaire de son engagement, il a nommé au poste de ministre des finances de son futur gouvernement l’actuel gouverneur de la Banque Centrale du Chili.

La principale difficulté du mandat sera vraisemblablement de ménager le risque de crise politique et le risque de dérapage des finances publiques et de trouver un « juste équilibre » entre le besoin de réformes en faveur de plus de justice sociale, et la nécessité de rester « fiscalement responsable », comme le président s’y est engagé.

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE