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EcoPerspectives // 3 trimestre 2019
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Pays-Bas
Retour de la croissance vers son potentiel
La croissance du PIB ralentit sous l’effet du fléchissement du commerce mondial. Cependant, l’économie se maintient bien au-
dessus de son rythme potentiel. Portée par une solide croissance du revenu disponible et une politique budgétaire expansionniste, la
demande intérieure reste en effet vigoureuse. Sans majorité au Sénat, le gouvernement doit compter sur les partis de l’opposition
pour faire passer de nouvelles lois ; une crise gouvernementale n’est pas, pour autant, imminente. La croissance du PIB devrait
décélérer à un niveau proche de son niveau potentiel en 2019 et en 2020, mais le marché du travail restera probablement tendu.
1- Croissance et inflation
■
L’économie affiche une belle santé
■
Croissance du PIB (%)
■ Inflation (%)
La croissance annuelle du PIB a progressivement reculé, passant
de 3 % au S1 2018 à 1,7 % au T1 2019. Cette tendance s’est
probablement poursuivie au T2, l’indicateur du cycle conjoncturel
CBS étant orienté à la baisse depuis la mi-2018. Cependant,
l’économie, qui se maintient bien au-dessus de son potentiel, affiche
toujours une belle santé. Le taux de chômage ayant reculé à moins
de 3,5 %, les pénuries de main-d’œuvre ont augmenté.
Prévision
Prévision
3
,0
2,5
2,6
2
,1
1,6
1,6
1,6
1
,4
1
,3
Les entreprises manufacturières ont néanmoins revu à la baisse
leurs anticipations de production. En effet, avec le ralentissement du
commerce mondial, la production diminue et les carnets de
commandes se tassent. En avril, la production industrielle était en
baisse de 1 % par rapport à 2018. De plus, la confiance des
industriels est à son plus bas niveau depuis 2016.
0
,1
1
6
17
18
19
20
16
17
18
19
20
Sources : Comptes nationaux, BNP Paribas
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- Affaiblissement de la conjoncture
■
Le gouvernement a perdu la majorité au Sénat
-
- - Courbe synthétique de conjoncture (CBS)
Les finances publiques sont au beau fixe. En 2018, l’excédent
budgétaire est ressorti à 1,5 % du PIB et le ratio dette-PIB s’est
replié à moins de 50 %. Le gouvernement a ainsi pu mener une
politique budgétaire expansionniste, qui a néanmoins été plus
limitée que prévu. La mise en œuvre d’importants programmes de
dépenses en matière d’infrastructures et de défense a pris des
retards considérables.
▬ Taux d'utilisation des capacités (é.d.)
La coalition de centre-droit n’est pas en bonne posture dans les
sondages et pourrait perdre près d’un tiers de ses sièges si une
élection devait avoir lieu. Après de sévères revers aux élections
locales, le gouvernement a déjà perdu la majorité à la chambre
haute. Même si le Sénat ne peut pas obliger le gouvernement à
démissionner, il peut bloquer le processus législatif. La coalition est
ainsi contrainte de négocier avec les partis de l’opposition pour
éviter le blocage. Même si le gouvernement n’a qu’une faible
majorité à la deuxième chambre du Parlement, une crise politique
n’est pas, pour autant, imminente.
Sources : Bureau central des statistiques (CBS) et Commission européenne
■
Les vents contraires ralentirent la croissance
Le ralentissement du commerce international entraîne un
fléchissement de l’économie. La croissance devrait néanmoins se
maintenir à un niveau proche de son potentiel grâce à une forte
progression des dépenses de consommation, portée par une solide
augmentation du revenu disponible et une politique budgétaire
expansionniste. Le marché du travail va rester tendu. Après avoir
atteint 2,6% en 2019, sous l’effet de la hausse du taux de TVA
réduit de 6 % à 9 %, l’inflation devrait reculer à 1,6 % en 2020.
Récemment, la loi sur le climat a été adoptée à une écrasante
majorité par les deux chambres du Parlement. L’objectif ultime de
ce texte de loi est de réduire les émissions de gaz à effet de serre
de 95 %, à l’horizon 2050, par rapport à leur niveau de 1990.
Néanmoins, la loi ne précise pas les mesures à mettre en œuvre
pour atteindre cet objectif, ni les sanctions applicables en cas de
non-respect de ses dispositions.