facilité de dépôt est actuellement de -0,65%) comme au sein de la
zone euro où la prudence reste de mise.
3
- Peu d’inégalités de revenus
Coefficients de GINI*, en 2015
■
Réduction du rythme de l’assainissement budgétaire
Le déficit budgétaire devrait se creuser de près de 1 point de PIB en
017 (après -0,9% du PIB en 2016). Toutefois, cette détérioration
2
devrait résulter essentiellement d’une normalisation des revenus
provenant de la taxation des rendements sur les fonds de pension.
3
Le déficit structurel devrait d’ailleurs, selon le FMI, se détériorer de
seulement 0,2 point cette année (à -0,6% du PIB).
Le gouvernement prévoit de réduire le rythme de l’assainissement
budgétaire, mais il devrait parvenir à ramener son déficit en 2018
autour de 1% du PIB grâce à une diminution des effets
exceptionnels, à la croissance de l’activité et à l’augmentation de la
participation au marché du travail. Parallèlement, le poids de la
dette publique, de 37,8% du PIB en 2016, devrait à nouveau
*
Le coefficient de Gini varie de 0 à 1, où 0 signifie l'égalité parfaite et 1 signifie une
inégalité parfaite.
Source : Eurostat
4
s’alléger en 2018 grâce à une réduction du déficit primaire , à la
hausse du PIB nominale et à la faiblesse des taux d’intérêt.
près de 68,8% des salariés étaient, en 2013, syndiqués, contre
7,7% en France et 18,1% en Allemagne.
■
Les spécificités du modèle de « flexisécurité »
Le modèle répond à nombre d’attentes sur le front de l’emploi. Le
Danemark bénéficie d’une croissance plus riche en emplois que
nombre de ses partenaires européens. Il peut également se targuer
d’afficher un taux d’emploi nettement supérieur à celui observé en
moyenne dans l’UE. Celui-ci avoisinait en effet 75% et 67%
respectivement au Danemark et au sein de l’UE en 2016. Ce
constat vaut également pour les populations qui ont
traditionnellement plus difficilement accès au marché du travail à
savoir les femmes, les jeunes de moins de 25 ans et les personnes
de plus de 55 ans. Les politiques actives à destination des
chômeurs semblent pour leur part favoriser un retour plus rapide
des demandeurs d’emploi sur le marché du travail grâce à une
meilleure adéquation entre l’offre et la demande de travail. La
proportion de chômeurs sans emploi depuis plus d’un an est en
effet nettement plus faible au Danemark (de 22,3% en 2016) qu’au
sein de l’UE (46,4%). La négociation collective contribue par ailleurs
à contenir les écarts de salaires. A la négociation collective s’ajoute
l’action des pouvoirs publics, qui concoure également à limiter les
inégalités de revenus grâce aux impôts et aux transferts publics.
Celles-ci, mesurées par l’indice de Gini, sont en effet parmi les plus
faibles de l’OCDE.
Le Danemark se caractérise par son faible taux de chômage (5,7%
en avril), désormais inférieur au taux de chômage structurel ou
NAIRU évalué à 6,3% par l’OCDE en 2016. Une réussite souvent
5
mise au compte du modèle de « flexisecurité ». Ce modèle vise à
concilier la flexibilité et la sécurité du marché du travail en
permettant aux entreprises d’embaucher et de licencier facilement
en fonction de l’évolution de leur activité, tout en assurant aux
individus une source de revenus suffisante en cas de perte d’emploi.
Les entreprises prennent dès lors davantage le risque d’embaucher
en période de reprise, tandis que les syndicats de salariés
soutiennent plus facilement la flexibilité du marché du travail grâce à
la générosité des prestations chômage. Le modèle danois repose
également sur une politique active de formation afin de faciliter le
retour au travail des personnes sans emploi, politique doublée d’un
contrôle strict des chômeurs.
Les partenaires sociaux occupent également une place centrale
dans le modèle danois. Le Danemark a dû transposer la
règlementation européenne dans sa législation au cours de ces
dernières années, mais il continue de donner la part belle aux
partenaires sociaux. Les pouvoirs publics ne fixent par exemple
aucun salaire minimum à l’échelon national. Les accords de
branche définissent les contours des négociations menées au
niveau de l’entreprise dans le cadre d’une « décentralisation
verticale », sur les salaires, le temps de travail et les congés.
Ce constat mérite cependant d’être nuancé. Près du quart des
salariés danois travaillent à temps partiel, soit davantage qu’au sein
de l’UE (19,5% de l’emploi en 2016). En outre, la sensibilité de
l’emploi à l’activité comporte certains risques en cas de
retournement du cycle économique. L’emploi tend en effet à
s’ajuster fortement à la baisse. Les prestations chômage et les
formations permettent de pallier certains effets de la crise, à savoir
une baisse tout aussi abrupte de la consommation privée et une
perte de compétences des chômeurs. Toutefois, l’augmentation des
prestations pèsent, en période de crise, sur les finances publiques,
et les politiques de l’emploi axées sur la formation sont moins
efficaces en raison du manque d’emplois vacants.
L’équilibre des forces en présence favorise la négociation d’accords
mutuellement bénéfiques. Le tissu social danois est en effet
composé d’organisations salariales et patronales représentatives,
donc légitimes et à même de mener des négociations sur la base
d’une reconnaissance mutuelle de leurs prérogatives. Selon l’OCDE,
3
Le solde structurel équivaut au solde qui serait atteint si le PIB était égal à son
potentiel et corrigé des mesures exceptionnelles.
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Il équivaut au déficit budgétaire hors paiement des intérêts sur la dette.
5
Le NAIRU (Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment) est utilisé pour
mesurer le taux de chômage structurel. Il s’agit du taux de chômage compatible avec
la stabilité des prix.
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Danemark
3ème trimestre 2017
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