On estime que le fonds de réserve pourrait augmenter de
USD 18 mds sur l’ensemble de l’année 2017 en supposant que les
prix du pétrole atteignent en moyenne USD 52 le baril. Le ministre
des Finances prévoit par ailleurs de financer plus de 30% du déficit
en émettant de la dette, notamment, sur les marchés domestiques.
Il espère pouvoir profiter d’une hausse de la liquidité dans le secteur
bancaire.
3
- Balance des paiements (somme glissante sur 4 trim. % PIB)
—Solde courant █ IDE █ Inv. portefeuille █ Dérivés █ Autres inv.
6
4
2
En 2018, le fonds de réserve étant épuisé, le gouvernement
envisage d’utiliser le fonds de richesse nationale à hauteur de USD
0
17mds sur USD 73 mds pour financer 57% du déficit. Le solde
-2
serait alors financé presque exclusivement par émission de dette
sur le marché domestique. En 2019, près de 89% du déficit, estimé
à 1,2% du PIB, serait financé de la sorte.
-
4
-6
■
La position extérieure nette reste solide
-8
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Sur l’ensemble de l’année 2016, la balance des paiements russe a
dégagé un excédent de l’ordre de 0,7% du PIB en hausse de 0,6
point de PIB par rapport à 2015.
Source : Banque centrale russe (CBR)
La dette remboursable à un an est de l’ordre de USD 97,3 mds dont
USD 67,5 mds pour les entreprises et USD 26,5 mds pour les
banques.
En effet, même si le surplus du solde courant a baissé, les
investissements étrangers ont accéléré et les sorties de capitaux
privés ont considérablement diminué (-67%).
Les perspectives d’évolution de la balance des paiements sont
favorables. Depuis le deuxième semestre 2016 les termes de
l’échange se sont améliorés et le surplus du solde courant a
augmenté de manière significative au premier trimestre 2017. Sur
l’ensemble de l’année 2017, même si on anticipe un net
ralentissement des entrées de capitaux (aucun projet de
privatisation de grande ampleur n’est envisagé), les sorties de
capitaux privés devraient continuer à diminuer en ligne avec la
baisse des remboursements de dette. Les réserves de change
devraient augmenter de plus de USD 20 mds.
En 2016, le surplus courant a atteint 1,9% du PIB alors qu’il était de
5,1% du PIB en 2015. Cette baisse s’explique notamment par la
diminution de 2,7 points de l’excédent commercial, en raison du
ralentissement des exportations en valeur.
Dans le même temps, les investissements directs étrangers ont
accéléré pour atteindre 0,8% du PIB sur l’année (contre -1,1% du
PIB en 2015), reflet de la vente partielle de Rosneft, et les
investissements de portefeuille ont augmenté sensiblement pour
atteindre 0,2% du PIB. Par ailleurs, les remboursements de prêts de
l’ensemble des agents du secteur privé ont augmenté à 2% du PIB
en 2016, soit 0,4 point de plus qu’en 2015.
■
Consolidation en cours du secteur bancaire
Les dernières statistiques bancaires disponibles font état d’une
légère amélioration de la situation dans le secteur bancaire russe au
quatrième trimestre 2016. Le pire semble être passé.
Sur l’ensemble de l’année 2016, les sorties nettes de capitaux ne se
sont élevées qu’à USD 13 mds, soit l’équivalent de 1% du PIB, alors
qu’elles avaient atteint USD 70 mds un an plus tôt.
Selon les données du FMI, le ratio de créances douteuses s’est
légèrement amélioré par rapport aux deux trimestres précédents en
diminuant de 0,2 point à 9,4%. Les créances douteuses restent
concentrées dans les secteurs exclusivement tournés vers le
marché domestique, tels que la construction et le commerce de
gros et de détail. Dans ces deux secteurs, les crédits avec des
retards de paiement supérieurs à 90 jours représentaient
respectivement 24,7% et 13,4% des crédits octroyés. Les prêts
accordés représentaient, par ailleurs, 5,6% et 12,1% des prêts
totaux. Au quatrième trimestre 2016, l’activité affichait toujours un
recul dans ces deux secteurs.
La Russie présente toujours un solde créditeur net en devises, bien
qu’en forte baisse en 2016. Il s’élevait à USD 227 mds en fin
d’année 2016, l’équivalent de 17,6% du PIB, soit près de 7 points
de moins qu’il y a an. Cette baisse de 32% reflète la revalorisation à
la hausse des actifs détenus par les étrangers et la privatisation de
Rosneft.
La dette extérieure de la Russie atteignait en fin d’année 2016
USD 513,5 mds, soit l’équivalent de 39,7% du PIB, alors qu’elle
s’élevait à 29% du PIB deux ans plus tôt. Néanmoins, cette forte
hausse du ratio de dette rapportée au PIB n’est pas préoccupante
car elle reflète la baisse du PIB en dollars (-37,8%), la dette en
niveau ayant diminué de 14,4%. Depuis la mise en place des
sanctions internationales, la dette du secteur privé a diminué de
Dans le même temps, les ratios de solvabilité ont augmenté pour
atteindre 13,1% (9,2% pour le Tier-1 en fin d’année) et la
performance financière des banques s’est améliorée. Selon la
banque centrale, le ROA et le ROE s’établissaient à 1,2% et 10,3%
respectivement en janvier 2017.
15,7%. En 2016, le secteur privé a poursuivi sa stratégie de
désendettement. En revanche, la dette du gouvernement a
augmenté car il a procédé à deux émissions de dette pour financer
son déficit budgétaire.
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Russie
2ème trimestre 2017
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