Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques.
anis.bensaidani@bnpparibas.com
Les finances publiques des économies avancées de notre étude (États-Unis, Allemagne, France, Italie, Espagne, Royaume-Uni et Japon) subissent une conjonction de contraintes. La remontée structurelle des taux d’intérêt complique d’ores et déjà la donne, mais ses effets ne se font pas encore pleinement ressentir. Lorsque ce sera le cas (à la fin de la décennie), la plupart des pays devront générer des excédents primaires afin de stabiliser leur ratio d’endettement. En parallèle, les finances publiques devront également financer des besoins liés au vieillissement de la population, à la défense et au changement climatique. Dans ce contexte, une croissance plus élevée faciliterait la stabilisation des ratios de dette publique/PIB, et inversement.
La croissance des États-Unis devrait se rapprocher de son rythme potentiel en 2026. Cette résilience masquerait une croissance « en forme de K » soutenue par l’investissement lié à l’IA et la consommation des plus aisés. L’investissement dans les autres postes de l’économie n’est pas aussi dynamique, tandis que la plupart des Américains font face à une inflation persistante et à une détérioration du marché du travail. À la fin du T1 2026, la Fed devrait clore son cycle d’assouplissement monétaire lié à l’emphase sur la composante emploi de son mandat dual. L’impulsion budgétaire resterait légèrement négative en 2026 du fait des tarifs douaniers, dont la délimitation restera un sujet central.
L’économie japonaise est prise entre plusieurs feux. La croissance a amorcé une phase de ralentissement vers son niveau potentiel. Le Japon peut se targuer d’une situation de plein-emploi, de la bonne santé de ses entreprises et d’une réduction de son ratio de dette publique. Dans le même temps, l’inflation s’éloigne de plus en plus de la cible de 2% et les salaires réels se contractent, ce qui pèse sur la consommation. La politique commerciale américaine reste un facteur de risque et les problèmes structurels, liés à la faiblesse de la demande domestique et à l’offre contrainte sur le marché du travail, demeurent. Enfin, les taux d’intérêt longs remontent nettement, notamment en raison de l’expansionnisme de la politique budgétaire, et l’affaiblissement de la devise se poursuit
Alors que la Fed a assoupli sa politique monétaire le 10 décembre, pour le 3e FOMC consécutif, mais n’a pas donné de garantie sur un futur geste, la Banque d’Angleterre (BoE), la BCE et la Banque du Japon (BoJ) se réunissent cette semaine. La 1e devrait réduire son taux directeur, la 2e le maintenir et la 3e le relever. Ces décisions interviennent dans un contexte de bonne tenue des performances de croissance malgré les chocs, qui devrait conduire les banques centrales à la prudence. Ceci s’applique en termes d’assouplissement (une baisse résiduelle à attendre pour la BoE, aucune pour la BCE) et de remontée du taux directeur (qui devrait rester graduelle au Japon)
Le contexte entourant la réunion du FOMC des 9 et 10 décembre (scénario BNP Paribas : -25 pb), la dernière de 2025, constitue un prologue aux défis auxquels la Réserve fédérale (Fed) fera face en 2026. Non seulement les perspectives liées à son mandat dual appellent des réponses divergentes, mais l’incertitude règne, alimentée par les divisions entre membres du FOMC qui contrastent avec l’inclination de l’institution pour le consensus. Dans le même temps, l’année à venir sera marquée par un test historique, pour la conduite de la politique monétaire américaine et son indépendance, avec le remplacement du président Jerome Powell. Pour autant, le risque d’un changement brutal dans l’exercice de la politique monétaire américaine ne doit pas être exagéré
Depuis la pandémie, la consommation des ménages a évolué différemment en zone euro et aux Etats-Unis. En Europe, la faible progression du revenu disponible brut réel, la modération des effets de richesse et la hausse des taux d'intérêt réels ont freiné la demande. Aux Etats-Unis, en revanche, la consommation a dépassé ce que les fondamentaux suggéraient, portée par un effet de richesse immobilière et le stimulus budgétaire. Cette divergence devrait toutefois s'atténuer : la zone euro corrigerait progressivement sa sous-performance, de façon hétérogène selon les pays, tandis qu'aux Etats-Unis la surperformance devrait prendre fin sans enregistrer toutefois de sous-performance
Le chiffre américain des créations d’emplois de septembre est au plus haut depuis le mois d’avril (+119k). Cependant, ce résultat relativement positif pourrait être éphémère du fait des conséquences du shutdown. Pour la Fed, ces développements renforcent le brouillard entourant sa réunion de décembre. Nous tablons toujours sur une baisse de taux de -25 pb, qui est désormais un « close call ».
Le déficit primaire des États-Unis se serait réduit en 2025. Il devrait se stabiliser autour de 1,0 à 1,5% du PIB dans les prochaines années grâce à un surcroît de recettes douanières.
La baisse du ratio de dette publique sur PIB devrait ralentir. La dette publique se stabiliserait à la fin de la décennie.
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en 2025, les États-Unis ont massivement augmenté leurs droits de douane. Dès lors, les flux commerciaux vers les Etats-Unis sont perturbés mais la dynamique du commerce mondial en est-elle affectée ? Et surtout, nous dirigeons-nous vers une recomposition majeure du commerce mondial ?
La Fed a assoupli sa politique monétaire avec deux annonces attendues : la fin du processus de réduction de son bilan à partir du 1er décembre et une deuxième baisse consécutive (-25 pb) de la cible des Fed Funds, sans unanimité, qui passe à +3,75% - +4,0%, en raison des risques baissiers sur le marché du travail. Nous anticipons une nouvelle baisse de 25 pb en décembre motivée par le biais de la Fed en faveur de l’emploi et les révisions à la baisse de nos prévisions d’inflation pour les trimestres à venir. Toutefois, cet assouplissement ne peut être considéré comme certain, Jerome Powell ayant insisté pour maintenir les options ouvertes en amont de la réunion à venir.
Le marché des Treasuries constitue l’un des piliers de l’architecture financière globale. Ceci tient à sa taille, à sa liquidité, à son rôle de référence pour la fixation des conditions d’emprunt et à la sécurité que les titres fournissent. Néanmoins, les turbulences provoquées par l’annonce des droits de douane dits « réciproques », en avril dernier, nous ont rappelé que le marché des Treasuries était devenu plus sensible aux épisodes de stress…
L’ISM non manufacturier recule nettement en septembre, à 50,0. La chute des composantes de l’activité (-5,1pp à 49,9) et des nouvelles commandes (50,4, -5,6pp) expliquent ce résultat. L’ISM manufacturier, en revanche, s’améliore à 49,1 (+0,4pp), porté par la croissance de la production américaine (51,0, +3,3pp). Toutefois, les nouvelles commandes se contractent, en particulier celles destinées à l’exportation.
L’enquête Tankan rapporte une amélioration du sentiment des grandes entreprises manufacturières japonaises au T3, y compris dans l’automobile. En septembre, le PMI des services est stable à un haut niveau (53), tandis que le PMI manufacturier enregistre un plus bas en 5 mois du fait de la première contraction des embauches depuis novembre 2024 et du recul de la production.
Au-delà des facteurs d’offre et de demande, la réglementation bancaire a, elle aussi, contribué à fragiliser le marché des Treasuries.Depuis 2023, les autorités américaines ont pris diverses dispositions pour soutenir la liquidité et la stabilité du marché des Treasuries (plus grande transparence des transactions, recours accru à la compensation centralisée des opérations de mises en pension de titres, programme de rachat des titres les moins échangés). Les contraintes bilancielles, auxquelles sont exposées les banques chargées d’intermédier ce marché, demeurent toutefois un facteur aggravant en période de tensions
Les droits de douane américains ont augmenté massivement en deux étapes : d’abord en avril, puis à la suite des multiples accords commerciaux signés cet été. L’impact du premier palier de ce durcissement tarifaire est connu : les flux vers les États-Unis ont été fortement perturbés. Le commerce mondial reste dynamique, par ailleurs, notamment en Asie (un phénomène structurel) ou en Europe (qui devrait bénéficier d’une dynamique interne avec le rebond de l’économie allemande). La recomposition des flux commerciaux (déjà en cours avec la montée en puissance de la Chine) pourrait, elle, s’accélérer, les différents pays cherchant ailleurs les débouchés perdus aux États-Unis.
La croissance des États-Unis a nettement diminué par rapport à 2024 et devrait rester modérée dans les prochains mois, tout en maintenant un certain dynamisme. L’inflation rebondit graduellement en raison notamment de la hausse des tarifs douaniers, tandis que le marché du travail s’affaiblit déjà nettement. Ces développements provoquent le un rééquilibrage des risques autour du mandat dual de la Réserve fédérale (Fed) : ceux – baissiers – sur l’emploi prennent de l’ampleur par rapport à ceux – haussiers – sur l’inflation. Cela devrait conduire, selon nous, la Fed à procéder à deux nouvelles baisses du taux directeur d’ici la fin 2025 après la baisse de septembre. Dans le même temps, la politique budgétaire ne devrait pas permettre d’enrayer l’augmentation du ratio de dette publique.
L’économie japonaise montre un certain dynamisme depuis un peu plus d’un an. Mais, cette performance devrait s’étioler au second semestre du fait, notamment, du durcissement de la politique commerciale américaine. Le marché du travail reste tendu et l’inflation continue d’excéder la cible des 2%. Prise entre plusieurs feux — une conjoncture qui pourrait marquer des signes d’affaiblissement et une nette remontée des taux longs sur fond d’inquiétudes budgétaires — la Banque du Japon (BoJ) fait preuve d’une extrême prudence en remontant son taux directeur très progressivement.
À l’issue du FOMC des 16-17 septembre 2025, et comme largement anticipé, la Fed a réduit son taux directeur de 25 pb, tout en réaffirmant son indépendance. Si le net ralentissement des créations d’emplois a amené la Fed à abaisser sa cible de taux pour la première fois en 2025, elle a réaffirmé que ses futures décisions resteraient gouvernées par les données. Les risques baissiers pesant sur le marché du travail laissent, selon nous, peu de doutes sur la poursuite de la détente monétaire. Nous anticipons deux nouvelles baisses de 25 pb en octobre et décembre, portant la cible de taux à +3,5% - +3,75%, ce qui est aligné avec les anticipations des marchés
Après un premier volet dédié aux plans budgétaires de l’administration américaine, le deuxième volet de notre série d’EcoInsight sur les Treasuries aborde les effets néfastes des excès du président Trump sur la demande de papier fédéral. La typologie des créanciers de l’État fédéral américain a beaucoup évolué au cours des vingt dernières années. L’attrait des investisseurs dits « de long terme » pour les Treasuries (i.e. banques centrales étrangères, fonds de pension et assureurs résidents) s’est essoufflé. Des investisseurs davantage « court-termistes » (i.e. fonds à effet de levier), qui privilégient des stratégies procycliques, sont aujourd’hui très actifs sur ce marché
L’enquête Emploi d’août se caractérise par un faible niveau de créations d’emplois salariés et une hausse du taux de chômage. La publication confirme les risques baissiers entourant le marché du travail américain. Le FOMC devrait abaisser sa cible de taux (-25 pb) pour la première fois de l’année lors de sa réunion des 16-17 septembre.
Réputés les actifs les plus sûrs et les plus liquides au monde, les titres du Trésor américain (Treasuries) sont le premier choix des investisseurs en quête de sécurité. Pourtant, les turbulences qui ont agité leur marché au mois d’avril dernier, après l’annonce de nouveaux droits de douane américains, ont ravivé le souvenir des dysfonctionnements dus à la pandémie de Covid-19 en mars 2020. Malgré l’intensité du choc, la perte de liquidités enregistrée alors par leur marché avait surpris compte tenu du statut de valeur refuge des Treasuries. En réalité, plus que le choc lui-même, ce sont des facteurs structurels qui expliquent cette fragilité
Les effets négatifs de la politique commerciale et migratoire de l’administration Trump sur l’activité économique américaine commencent à se faire sentir : l’enquête Emploi de juillet en porte la trace et l’économie dans son ensemble donne plus de signes d’une nette perte de vitesse. Dans le même temps, les accords commerciaux récemment conclus devraient atténuer le choc d’incertitude. Enfin, la repondération des risques, liée à l’accroissement des craintes sur l’emploi, pourrait mettre au défi la posture attentiste de la Fed.
Les chiffres de croissance du PIB au premier semestre ont été brouillés par un jeu de vases communicants. Au T2, la croissance en zone euro a été pénalisée par la baisse des exportations, alors que celle des importations aux États-Unis a entraîné un net rebond. C’est un contrecoup du T1, où les exportations additionnelles, anticipant le choc tarifaire, avaient soutenu la croissance en zone euro, tout en pénalisant celle des États-Unis. Au-delà de cette volatilité inhabituelle, c’est bien la robustesse de la croissance qui frappe. En zone euro, la croissance allemande est bien de retour, quoique modérément, et l’assouplissement de la politique monétaire produit ses effets, une robustesse qui resterait de mise au 2e semestre
L’ISM manufacturier s’améliore modestement en juin, avec un bond notable de la production (50,3, +4,9pp), qui atteint la zone d’expansion pour la première fois depuis février. L’ISM non manufacturier repasse en zone de croissance (50,8, +0,9pp) grâce au rebond de l’activité et des nouvelles commandes.
Pouvez-vous nous aider à améliorer le site en répondant à ce court questionnaire ?Toutes vos réponses sont anonymes et ne seront utilisées qu’à des fins d’amélioration.Temps estimé : 3 minutes