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Remontée des rendements des Treasuries : aucune répercussion, pour le moment, sur les marchés obligataires émergents

23/03/2021
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La récente hausse significative des taux longs US n’a pas encore entraîné un élargissement de l’écart de rendement (spread) entre les emprunts d’État américains et l’indice global des marchés obligataires émergents. Cet indice se compose des obligations et emprunts en USD émis par des emprunteurs souverains et quasi-souverains d’un grand nombre d’économies en développement, et distingue les émetteurs de qualité (investment grade ou IG) et des spéculatifs (speculative grade ou SG). L’absence d’effet de contagion constitue un soulagement. Certes, les rendements des marchés émergents ont évolué à la hausse, mais il n’y a pas eu d’élargissement des spreads, ce qui aurait renchéri davantage les conditions de financement.

Il en a été autrement par le passé. L’épisode du taper tantrum en mai 2013 – à la suite de l’annonce par le président de la Fed, Ben Bernanke, d’une réduction possible du rythme des achats d’actifs – avait entraîné une nette hausse des rendements américains et un bond des spreads émergents. Par ailleurs, le cycle de resserrement de la Réserve fédérale, à partir de 2015 et qui s’était accéléré en 2017, avait, d’abord, été suivi d’une contraction des spreads, et ce n’est qu’en 2018 que ceux-ci ont nettement évolué à la hausse.

L’orientation prospective de la Réserve fédérale selon laquelle la politique accommodante actuelle serait maintenue aussi longtemps que les données le justifieraient, ajoutée à la quête de rendement des investisseurs, donne à penser qu’au niveau de l’indice, les spreads devraient rester assez stables. Des évolutions propres aux divers pays pourraient, bien sûr, provoquer des mouvements de spreads plus importants.

Taux d'interêt US et prime de risque sur les pays émergents

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