La hausse des contaminations risque de faire dérailler la reprise

03/11/2020
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D’après le Baromètre, l’activité s’est fortement redressée en Allemagne au cours des trois derniers mois. La zone bleue du graphique s’est encore élargie par rapport au trimestre précédent (surface délimitée par la ligne en pointillés). L’activité manufacturière s’est raffermie, à la faveur de carnets de commandes bien remplis. Cependant, en août (dernières observations), elle restait inférieure d’environ 10 % aux niveaux enregistrés un an plus tôt. La production de biens d’investissement, en particulier, est restée déprimée, la faiblesse des taux d’utilisation des capacités de production, conjuguée à une forte incertitude, ayant pesé sur les dépenses en capital. Dans l’industrie automobile, la production se situait même à près de 30 % en deçà du niveau de l’année dernière.

Le secteur des services a, lui aussi, affiché une bien meilleure tenue au cours des trois derniers mois. Sur la période juin-août, les ventes ont dépassé de plus de 5 % celles du trimestre précédent, un rythme de croissance nettement plus élevé que la moyenne de long terme (cercle intérieur sur le graphique). Important facteur du dynamisme des ventes, la réduction temporaire de la TVA qui, introduite le 1er juillet dernier, a entraîné une forte baisse de l’inflation sous-jacente. Ce tableau plutôt positif correspond au net rebond du PIB au troisième trimestre, en progression de 8,2 % par rapport au trimestre précédent, selon les premières estimations de l’Office allemand des statistiques Destatis.

Cependant, la deuxième vague d’infections à la Covid-19 menace de faire dérailler la reprise. Pour le seul mois d’octobre, 210 000 contaminations ont été enregistrées, soit 42 % du total des cas relevés depuis le début de la pandémie. Pour casser les chaînes de transmission de la Covid-19, la chancelière Angela Merkel et les Premiers ministres des Länder ont conjointement pris la décision de fermer les bars, restaurants et installations sportives et culturelles et de limiter la taille des rassemblements en lieu clos comme à l’extérieur à partir du 2 novembre et jusqu’à la fin du mois.

La crainte de cette décision radicale était déjà présente chez les ménages comme dans les entreprises. Selon l’enquête de l’institut GfK, le moral des consommateurs s’est nettement détérioré en octobre : la pandémie de COVID-19 constituait, en effet, une menace importante à très importante pour environ les trois quarts des ménages interrogés et la moitié, environ, se disaient inquiets pour leur avenir personnel. Selon l’enquête publiée par l’institut ifo, le climat des affaires a subi une détérioration en octobre, due au repli des anticipations, principalement dans le secteur des services.

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