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Croissance française : go !

03/14/2024

La croissance française connait un cycle en stop and go depuis près de 4 ans. Si la période Covid a initié ce phénomène au gré des confinements et des réouvertures successifs de l’économie, la suite des évènements a été marquée par de nouveaux chocs entourés d’un comportement de précaution : déstockage et arrêt de la croissance au moment du choc (crise énergétique, impact de la remontée des taux d’intérêt), puis restockage et redémarrage de la croissance ensuite. Un phénomène qui pourrait initier le retour à une croissance significative courant 2024, après la stagnation enregistrée au 2nd semestre 2023.

Transcript

L’économie française alterne depuis près de 4 ans des phases d’interruption et de redémarrage vigoureux : en résumé une croissance en stop and go.

Les origines du stop and go remontent à la période des trente glorieuses et du 1er choc pétrolier. A l’époque se sont succédés des plans de stimulation de la croissance par la dépense publique, puis des phases de consolidation lorsque l’économie est revenue au plein emploi.

Il s’agissait de politiques conjoncturelles voulues et assumées. Le stop and go des temps modernes est différent. La période Covid, avec ses confinements et les incertitudes sur la rapidité et l’intensité du retour ultérieur à la croissance a entrainé un comportement de précaution de la part des entreprises.

Une précaution consistant à ne point trop produire avant le choc annoncé, puis reprendre la production lorsque, le choc passé, il s’avérait que le pire avait été évité.

Ainsi, avec la crainte d’une pénurie d’énergie, la croissance française s’est arrêtée et le PIB a stagné au 4e trimestre 2022 et au 1er trimestre 2023, sous le poids d’un fort déstockage avec une contribution négative cumulée de 0,7 point à la croissance.

Au 2e trimestre 2023, le choc ayant été moindre qu’anticipé, l’économie française a donc dû brutalement restocker, avec une contribution positive de 0,5 point qui a porté la croissance du PIB vers 0,6% t/t.

Puis, la croissance s’est interrompue de nouveau : le PIB a ainsi stagné au 3e et au 4e trimestres 2023, avec une contribution négative cumulée des stocks de 1 point. Le ralentissement de l’Allemagne et la diminution des carnets de commande sous le poids de la remontée des taux d’intérêt ont justifié une telle prudence.

Que peut-on attendre pour 2024 ? La baisse de la demande est réelle, mais l’anticipation d’un rebond pourrait poindre en raison de la baisse de l’inflation. Un début de rebond des PMI a même été enregistré en février : peut-être bien le signe que les entreprises se sont donné le Go, se préparant à restocker pour être en ordre de marche avant une reprise à venir.

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