Qu'est-ce qui détermine la corrélation entre les marchés actions et obligataires ?

18/04/2024

Les informations nouvelles sur la croissance, l'inflation et la politique monétaire influencent les marchés obligataires et boursiers. Si l'incidence sur les obligations est manifeste, celle sur les actions est plus complexe. Par conséquent, la corrélation entre les cours des obligations et les cours des actions fluctue au fil du temps. Depuis 2000, elle est surtout négative, donnant lieu à un effet de diversification qui sous-tend la demande d'obligations, même lorsque les rendements sont très bas. Sans surprise, au cours du récent cycle de resserrement de la Réserve fédérale, la corrélation est redevenue positive. Compte tenu de l'expérience passée, on peut s'attendre à ce que, à mesure que la Réserve fédérale commencera à réduire ses taux, la corrélation obligations-actions redevienne négative.

Transcription

Les nouvelles informations sur la croissance, l'inflation et la politique monétaire influencent les marchés obligataires et boursiers. Pour les obligations, la relation est simple : les nouvelles d'une croissance plus rapide, d'une inflation plus forte ou d'une hausse des taux d'intérêt officiels ont tendance à pousser les rendements obligataires à la hausse et les prix des obligations à la baisse. Pour les actions, la corrélation est plus complexe. Parfois, les marchés réagissent négativement à la perspective d'une hausse des taux d'intérêt, mais les investisseurs se concentrent parfois sur les perspectives de bénéfices générés par un bon environnement de croissance qui contraint les banques centrales à relever leur taux directeur.

Par conséquent, la corrélation entre les cours des obligations et les cours des actions fluctue au fil du temps. Comme le montre ce graphique la corrélation glissante sur 60 jours entre les variations quotidiennes des cours des obligations et les variations quotidiennes des cours des actions a fluctué dans une large fourchette de chiffres positifs et négatifs.

Depuis 2000, la corrélation est surtout négative, principalement lorsque les taux d'intérêt officiels étaient proches de zéro. Une corrélation négative signifie que lorsque les cours des actions baissent, les cours des obligations augmentent (et donc les rendements des obligations diminuent). Un investisseur qui a investi dans les deux classes d'actifs bénéficiera d'un effet de diversification : un actif connait une baisse de sa valeur mais l'autre augmente et amortit l'impact du premier. Cet effet sous-tend la demande d'obligations, même lorsque les rendements sont très bas.

Au cours du récent cycle de resserrement de la Réserve fédérale, la corrélation est redevenue positive. Cela rappelle ce qui s'est passé pendant le cycle de hausse des taux de 2004-2006. Ce n'est pas une surprise : la hausse des taux d'intérêt officiels provoque une hausse des rendements obligataires et une baisse des cours des obligations. Des taux plus élevés réduisent la valeur actualisée nette des bénéfices futurs, peuvent entraîner une révision à la baisse de ces bénéfices futurs et peuvent peser sur l'appétit pour le risque des investisseurs. Pour toutes ces raisons, les cours des actions peuvent baisser, ce qui entraîne une corrélation positive avec les cours des obligations, qui ont également baissé. Les investisseurs ne bénéficient plus d'un effet de diversification.

Compte tenu de l'expérience passée, on peut s'attendre à ce que, à mesure que la Réserve fédérale commencera à réduire ses taux, la corrélation titres-actions redevienne négative. Cela pourrait refléter un scénario favorable de hausse des actions en raison de la baisse des taux directeurs, alors que les marchés obligataires ont déjà anticipé l'assouplissement des politiques et commencent à se concentrer sur l'impact positif des baisses de taux sur les perspectives de croissance. Dans un scénario plus défavorable mais également moins probable, le marché obligataire monterait (nette baisse des taux longs) si l'économie s'avérait moins dynamique que prévu -provoquant ainsi une baisse des actions-, nécessitant des baisses de taux plus rapides de la part de la Fed.

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