Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques.
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L’économie israélienne aborde l’année 2022 dans une position favorable. Après un fort rebond en 2021, la croissance du PIB devrait rester soutenue par la consommation des ménages et les exportations. Bien qu’en hausse, l’inflation reste maîtrisée, ce qui devrait permettre la poursuite d’une politique monétaire accommodante. Les fondamentaux macroéconomiques sont toujours très favorables au shekel, mais le resserrement monétaire aux États-Unis et une éventuelle correction du marché boursier américain pourraient freiner son appréciation. La vulnérabilité des finances publiques à une hausse des taux d’intérêt demeure limitée. En effet, le financement du déficit budgétaire est essentiellement intérieur et le risque d’un resserrement monétaire important à court terme est faible.
La reprise économique devrait être forte en 2022 grâce à une consommation dynamique des ménages saoudiens et à la progression du PIB pétrolier. La réforme du marché du travail a un effet positif sur la demande intérieure avec notamment la hausse importante du taux de participation féminin. Le risque inflationniste reste modéré, même si la pression salariale a récemment accéléré. Avec l’augmentation des prix et de la production de pétrole, le solde budgétaire devrait à nouveau être en excédent dès cette année. Il se maintiendrait grâce notamment aux progrès de la diversification des revenus. Le niveau plus élevé des prix du pétrole sera un test de la volonté du gouvernement de poursuivre le processus de consolidation budgétaire
Jusqu’à maintenant, l’économie égyptienne a traversé la crise du Covid-19 sans dégradation significative de ses principaux indicateurs macroéconomiques. La croissance du PIB est restée positive et les soldes budgétaire et extérieur sont relativement stables. Ces bonnes performances résultent notamment de l’assainissement macroéconomique des années précédentes et du soutien financier extérieur. À court terme, les perspectives sont mitigées. La reprise de l’inflation, si elle persistait, pourrait enclencher un cycle de durcissement monétaire, avec des conséquences négatives pour les finances publiques. Par ailleurs, la vulnérabilité extérieure est entretenue par des déficits courants structurels et une dépendance aux flux d’investissements de portefeuille
La croissance est restée assez élevée en 2020/21 grâce principalement au dynamisme de la consommation des ménages et au soutien modéré de la dépense publique. Cela a soutenu les secteurs du commerce de détail et de la construction. Poursuivant une gestion des finances publiques prudente, le gouvernement a dégagé un déficit budgétaire en léger repli en 2020/21. Cette amélioration devrait se poursuivre cette année, malgré une possible pression à la hausse sur les dépenses courantes. Le principal obstacle à une politique budgétaire plus ambitieuse reste le service de la dette du gouvernement, qui, malgré de meilleures conditions de financement, ne se réduira que très graduellement
L’économie des Émirats Arabes Unis (EAU) a été doublement affectée par la chute des prix du pétrole en 2020 et les conséquences de la pandémie sur le secteur des services. La récession a été significative en 2020, et la reprise devrait rester timide cette année. Malgré les perspectives positives liées à l’Exposition universelle, l’activité à Dubaï restera contrainte par les difficultés structurelles du marché immobilier et les incertitudes pesant sur le tourisme et la logistique pour lesquels un retour à la normale n’est attendu qu’en 2023. Dans ce contexte, la situation des finances publiques et externes demeure très favorable grâce aux excédents accumulés depuis de nombreuses années, mais le risque de crédit s’accroît
L’économie serbe n’a été que modérément affectée par les conséquences de la pandémie de Covid-19 en 2020. L’activité s’est à peine contractée, tandis que la banque centrale a maintenu un niveau de liquidité en devise suffisant dans un contexte d’euroisation élevée de l’économie. Ces bonnes performances sont à relier à l’attractivité de l’économie pour les investisseurs internationaux, ainsi qu’aux efforts passés de consolidation budgétaire, qui ont accru la marge de manœuvre du gouvernement pour soutenir l’activité l’an dernier. À court terme, la reprise devrait être soutenue, grâce notamment aux exportations, et le risque inflationniste maîtrisé. Au-delà, la capacité des autorités à maintenir la compétitivité de l’économie est essentielle pour réduire le risque de change.
L’économie saoudienne a été doublement pénalisée en 2020 : les conséquences de la pandémie de Covid-19 ont amplifié l’impact récessif de la chute des prix et de la production de pétrole. En plus de l’effet conjoncturel, ces deux chocs exogènes ont des conséquences défavorables sur le processus de réforme, et notamment sur le dynamisme du secteur privé. La reprise attendue en 2021 sera timide, en raison du nouveau ralentissement de l’activité pétrolière. Les déficits budgétaires devraient perdurer à moyen terme, entraînant une hausse de la dette du gouvernement. Les déséquilibres macroéconomiques restent modérés, mais la dépendance persistante au pétrole dans un contexte de transition économique reste une source de vulnérabilité importante.
L’économie égyptienne a bien résisté l’an dernier. L’activité est restée positive grâce au soutien budgétaire, et les principaux soldes macroéconomiques ne se sont pas dégradés significativement grâce, en partie, au soutien international. Les bons résultats des finances publiques sont notables et devraient maintenir l’attractivité de la dette égyptienne. Néanmoins, il convient de rester prudent. D’une part, le rythme de vaccination est faible dans un contexte de pandémie toujours active ; d’autre part, la vulnérabilité des comptes extérieurs est élevée, tandis que l’amélioration du solde extérieur énergétique, observée en 2020, pourrait ne pas se poursuivre à court terme
L’économie qatarie débute l’année 2021 dans des conditions relativement favorables : l’embargo régional a pris fin, mais l’épidémie de Covid-19 est toujours active. Malgré la baisse des prix du pétrole en 2020, les déficits budgétaires et courants sont restés modérés. À moyen terme, le développement de nouvelles capacités d’exportation de gaz devrait significativement renforcer une situation macroéconomique déjà solide. Le principal facteur de vulnérabilité demeure l’endettement extérieur net des banques, qui est très élevé et qui n’a cessé de croître avec le développement accéléré de l’économie. Néanmoins, le soutien gouvernemental est assuré, et la position extérieure des banques devrait se rétablir avec le ralentissement attendu du crédit et la croissance des dépôts.
Le soutien budgétaire et la bonne résistance des exportations ont permis de limiter la récession économique en 2020. La reprise devrait être soutenue en 2021, notamment grâce à une campagne de vaccination accélérée contre le coronavirus. Le shekel s’est renforcé avec la hausse de l’excédent courant et des entrées massives de capitaux. La situation des finances publiques est plus incertaine. En plus de la dégradation structurelle observée ces dernières années, l’absence de loi budgétaire dans un contexte d’instabilité gouvernementale récurrente n’est pas favorable à une consolidation. Si de solides indicateurs de solvabilité permettent d’écarter tout risque à court terme, l’absence de réformes pourrait peser sur le potentiel de croissance à moyen et long terme.
Au premier semestre 2020, les ventes massives de bons du Trésor par les investisseurs étrangers (-USD 12 mds à partir de mars 2020) et, dans une moindre mesure, la baisse des recettes touristiques ont provoqué une chute des réserves de change de la banque centrale. Celles-ci ont baissé de USD 9 mds pour atteindre USD 36 mds en mai. En parallèle, la position extérieure nette des banques commerciales est passée d’un surplus de USD 7,2 mds à un déficit de USD 5,4 mds. Fin mai, la liquidité en devises du système bancaire restait acceptable puisque les réserves officielles équivalaient encore à 5,8 mois d’importations de biens et services
L’économie égyptienne a assez bien résisté aux conséquences de la crise sanitaire. L’activité est restée soutenue par la politique de grands travaux, tandis que l’inflation s’est réduite bien au-delà des objectifs de la banque centrale. Les déficits budgétaire et courant devraient se creuser, mais le soutien international et l’accès au marché des capitaux à des conditions acceptables contribuent à la stabilisation macroéconomique. Le maintien à un niveau élevé du taux directeur de la banque centrale permet de conserver l’attractivité du marché égyptien pour les investisseurs internationaux. Grâce à des injections de liquidité, le crédit reste soutenu, augmentant l’exposition des banques au souverain et au risque de crédit dans un environnement plus incertain.
Le produit intérieur brut libanais pourrait se réduire d’un quart en 2020 sous l’effet conjugué de la grave crise économique en cours depuis 2019 et des dégâts causés par l’explosion dans le port de Beyrouth. À court terme, les espoirs de reprise sont limités tant le système économique qui relie étroitement les finances publiques, les banques commerciales et la banque centrale paraît à bout de souffle. Le système de changes multiples actuel n’empêchera pas l’épuisement des réserves de change à court terme. De son côté, le gouvernement, en défaut sur sa dette en devises, est contraint de financer son déficit par création monétaire. Les banques commerciales cumulent une exposition record au risque souverain et un important passif extérieur.
L’économie slovène aborde la crise liée à la Covid-19 dans une situation relativement favorable. Depuis trois ans, la croissance a été soutenue, des excédents budgétaires ont été enregistrés et les bilans bancaires se sont progressivement assainis. Néanmoins, les conséquences de cette crise vont être d’autant plus significatives que la Slovénie est une petite économie ouverte fortement liée à l’Union européenne. Les soutiens budgétaire et monétaire européens, ainsi que des finances publiques assainies devraient permettre de modérer les conséquences de la crise sur les finances publiques et sur les perspectives de croissance.
L’emploi massif de travailleurs expatriés, élément-clé du modèle de développement dans le Golfe, est remis en cause à la fois par la récession, l’aggravation des déficits budgétaires et les programmes de nationalisation de l’emploi, notamment dans le secteur public. Les secteurs de la construction et des services, qui emploient également massivement des expatriés, souffrent en retour de la réduction des dépenses publiques. Néanmoins, il n’est pas certain que la réduction attendue de l’emploi expatrié donne lieu à une augmentation significative et durable de l’emploi pour les nationaux. Les pays du Golfe pourraient avoir du mal à se passer de la main d’œuvre étrangère.
La dégradation de l’environnement économique international depuis mars 2020 a mis un terme à l’appréciation de la livre égyptienne. En 2019, la hausse des recettes en devises et des investissements de portefeuille avaient fait s’apprécier la livre de 12% par rapport au dollar. Depuis février, l’Égypte fait face à des sorties massives de capitaux, provoquant une dépréciation modérée de la livre, de 1,2%, et une baisse de 11% des réserves de change officielles de la banque centrale (BCE). À court terme, les recettes courantes devraient subir la chute des revenus du tourisme et du Canal de Suez (20% des recettes courantes au total)
Les conséquences de l’épidémie de Covid-19 sur l’économie devraient être significatives et provoquer un fort ralentissement de l’activité cette année. Néanmoins, la croissance devrait rester positive. À court terme, la dégradation attendue des finances publiques est soutenable, et le gouvernement égyptien est capable de faire face à une raréfaction temporaire des investisseurs internationaux. La liquidité en devise de l’ensemble du système bancaire s’est fortement améliorée au cours des derniers mois, renforçant la livre sur les marchés de change. Dans ce contexte, le financement du déficit courant, le remboursement des dettes extérieures, ainsi que la capacité à faire face à des retraits massifs de capitaux sont assurés à court terme.
En tant qu’économie la plus diversifiée du Golfe et producteur de pétrole, les Émirats arabes unis sont doublement affectés par l’épidémie de Covid-19 et la chute des prix du pétrole. La crise risque de s’accélérer dans l’immobilier à Dubaï, en difficulté depuis plusieurs années, entraînant la dégradation de la situation financière des entreprises de la construction et des services. Cela devrait augmenter le risque de crédit et peser sur le secteur bancaire. Les finances publiques devraient pouvoir faire face à la baisse des revenus pétroliers, au prix d’une hausse de la dette. La solidité de la position extérieure garantit l’ancrage du dirham au dollar.
La croissance économique est restée soutenue en 2019 malgré un environnement local et international moins favorable. Les bonnes performances extérieures ont contribué à une appréciation significative du shekel, réduisant fortement les pressions inflationnistes. Les exportations de gaz en 2020 devraient soutenir cette tendance. Dans ce contexte, les instruments à la disposition de la banque centrale sont limités. Celle-ci a repris ses interventions sur le marché des changes pour tenter de limiter l’appréciation du shekel. Après le dérapage budgétaire de 2019, nous n’attendons pas d’importante amélioration des finances publiques étant donné l’incertitude politique actuelle.
Le PIB non pétrolier a retrouvé une croissance soutenue en 2019 après trois années de résultats décevants. La consommation des ménages et les dépenses d’investissement du secteur public sont les principaux moteurs de cette reprise. Les perspectives d’activité restent positives à court terme, conséquence du ralentissement du rythme des réformes budgétaires. Le déficit budgétaire restera élevé même si des éléments de revenu exceptionnels et des dépenses reportées sur des entités extrabudgétaires permettent de le limiter. Le potentiel de croissance est contraint par le rythme erratique des réformes budgétaires et les perspectives mitigées du marché du pétrole.