Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques.
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La contraction économique historique du premier semestre laisse planer de sérieux doutes sur la reprise à venir. Même si la phase de déconfinement s’est pour l’heure bien déroulée, l’emploi peine à se redresser. L’activité touristique reste sous la menace d’une résurgence de l’épidémie en Europe. Par ailleurs, le creusement du déficit public va obliger le Premier ministre, Pedro Sanchez, à dessiner un plan de relance serré, arbitrant entre urgence sociale et investissement d’avenir. Un équilibre difficile qui va cristalliser les tensions au sein de la coalition gouvernementale
Malgré une bonne gestion de l’épidémie, la Grèce ne va pas échapper à une forte récession en 2020. Le tourisme, qui compte pour près de 20% de l’activité du pays, n’offre aucune certitude de reprise solide. Les risques d’une résurgence de foyers épidémiques en Europe vont peser sur ce secteur pendant de nombreux mois encore. Le système bancaire grec va être davantage fragilisé et la dette publique va s’accroître fortement. Cependant, le soutien de la Banque centrale européenne a été renforcé en mars avec la création du PEPP, qui permet à la BCE d’acheter de la dette souveraine grecque. Les taux souverains sont restés sous contrôle. Dans un tel contexte, l’élaboration d’un plan de relance devrait inciter le gouvernement à développer de nouveaux secteurs, détachés du tourisme.
Le baromètre pour l’Espagne a commencé à se redresser avec l’intégration de données postérieures au confinement, mais il continue d’osciller autour de moyennes historiquement basses [...]
La Commission européenne a publié les chiffres, pour 2020, de l’indice DESI relatif à l’économie et à la société numériques. Il s’agit d’une moyenne pondérée de cinq indicateurs : connectivité, compétences des citoyens dans le numérique, usage des services internet, numérisation des entreprises et numérisation des services publics. Les pays scandinaves dominent le classement, la Finlande, la Suède et le Danemark occupant les trois premières places. L’Italie n’est que 25e, tandis que la France (16e), l’Allemagne (12e) et l’Espagne (11e) sont proches de la moyenne européenne. La crise du Covid-19 et la période de confinement auront certainement permis d’accélérer la numérisation de l’économie
La production industrielle et les ventes de détail ont plongé respectivement de 19,1% et 10,5% en variation mensuelle en avril. Les derniers chiffres de l’emploi montrent, par ailleurs, une baisse du taux de chômage en trompe l’œil en avril, causée par une contraction record du nombre d’actifs...
La crise du Covid-19 va laisser une plaie profonde sur l’économie. La décennie qui s’ouvre offre cependant des perspectives nouvelles de croissance et d’emploi. L’Espagne souffre d’un déficit d’emplois et d’investissements dans les secteurs technologiques mais dispose d’atouts pour combler son retard. Le secteur des énergies renouvelables est une source d’emplois significative dans le moyen/long terme. Le plan national pour l’énergie et le climat constitue une avancée notable (s’il est accepté et mis en œuvre). Le pacte vert européen et le Brexit peuvent aussi favoriser les investissements de pointe dans le pays.
La confiance des ménages reste un déterminant clé de la reprise économique. La détérioration (ressentie ou anticipée) du marché du travail a pesé sur le moral des consommateurs européens : en avril, l’indice de la Commission européenne sur les anticipations de chômage dans la zone euro était à son pire niveau depuis onze ans (63,0). Cependant, les indices des directeurs d’achat (PMI) confirment une activité moins déprimée en mai qui pourrait, à terme, entraîner un certain rétablissement de la confiance des ménages. Le graphique ci-dessous montre, en effet, que l’indice de la Commission européenne est fortement corrélé avec le sous-indice PMI de l’emploi. Bien qu’il reste à un niveau historiquement bas, ce dernier a enregistré une hausse en mai
La vigueur du rebond post-crise dépendra des caractéristiques propres à chaque économie, de la réponse budgétaire apportée mais également du niveau d’intégration du pays aux chaînes mondiales de valeur. Certaines économies de la zone euro présentaient, avant la crise du Covid-19, des vulnérabilités plus fortes. Un niveau de dette ou de chômage élevé pourrait ainsi freiner la dynamique de sortie de crise. Sur le plan interne, les structures sectorielles, de l’emploi et de la consommation seront déterminantes. Une trop forte dépendance au tourisme, secteur durablement affecté, pèserait notamment sur la reprise. Sur le plan externe, un redémarrage lent du commerce mondial pénaliserait les économies les plus ouvertes
Les indicateurs de l’Espagne se sont considérablement dégradés depuis le mois de mars et le début de la période de confinement, bien en deçà de leurs moyennes historiques. Les données concernant les exportations et la production industrielle ne portent à l’heure actuelle que sur février et vont elles aussi plonger en mars/avril [...]
Le nombre de personnes sans emploi a bondi de 311 037 en mars (données ajustées), la plus forte hausse mensuelle jamais enregistrée. Le rapport n’intègre cependant qu’une fraction des personnes en chômage partiel ; la hausse devrait être bien plus marquée en avril. Le résultat des comptes publics pour 2019 montre une forte résorption du déficit primaire depuis 2013. L’amélioration des comptes publics offre une marge de manœuvre au gouvernement pour affronter la crise.
Deuxième foyer de l’épidémie de Coronavirus en Europe, l’Espagne va subir une forte chute d’activité cette année. L’impact économique reste néanmoins, pour l’heure, difficile à quantifier. Le PIB devrait enregistrer une baisse de plus de 3% en 2020, avant de se redresser en 2021. La structure de l’économie espagnole – orientée vers les services et dotée d’une large proportion de PME – suggère que le choc économique sera plus marqué que dans d’autres pays industrialisés. Le chômage endémique risque de s’amplifier, laissant des traces durables sur la croissance à moyen terme. Néanmoins, l’amélioration des comptes publics (pré-coronavirus) et une situation politique plus stable offrent quelques marges de manœuvre au gouvernement pour faire face à la crise.
Au vu des données économiques qui ont émergé pour la zone euro récemment, le constat est clair : la contraction économique dans le secteur des services est sans précédent. Comme le montre le graphique ci-dessous, la moyenne du PMI des services pour la zone euro a plongé au T1 2020, bien en dessous de sa moyenne de long terme...
Les indices PMI publiés cette semaine offrent un premier aperçu de l’ampleur du choc économique lié au Covid-19. Les indices composites pour le Japon (35,8), l’Allemagne (37,2), la France (30,2), le Royaume Uni (37,1) et les États-Unis (40,5) plongent en mars. Le PMI composite pour la zone euro est le plus bas jamais enregistré (31,4). La détérioration est particulièrement marquée pour les sous-indices liés à l’emploi et aux commandes de biens et services. Les chiffres pour le mois d’avril, tout en restant à des niveaux historiquement bas, pourraient diverger de plus en plus entre les régions. En Asie de l’Est, la demande intérieure devrait commencer à se redresser avec un début de reprise de l’activité en Chine
Le poids du secteur des services dans l’économie espagnole n’a cessé de croître au cours des dernières années, s’accentuant même depuis cinq ans. La valeur ajoutée (volume) des services s’est accrue de 16,2% depuis le T3 2008, date du pic atteint avant la crise financière de 2008. A l’inverse, le secteur industriel reste 6,9% en dessous de son niveau de 2008. Cette transformation structurelle pourrait refléter en partie le rôle croissant des nouvelles technologies et de l’économie numérique dans l’économie espagnole, aussi bien dans les choix de consommation que d’investissement. Cette tendance s’observe dans la demande intérieure mais aussi au niveau des échanges commerciaux puisque les exportations espagnoles de services ont augmenté de 46% (volume) depuis l’automne 2008.
L’activité économique s’est maintenue au dernier trimestre 2019 à un niveau proche de celui du T3. L’année 2020 devrait néanmoins se dérouler dans un contexte de ralentissement de l’activité économique en Espagne...