La Commission européenne prévoit désormais 1,3 % de croissance dans la zone euro pour 2019, contre 1,9 % auparavant. Cette révision à la baisse n’est pas une surprise, compte tenu de la tendance au repli de plusieurs indicateurs d’enquête. Les résultats récents de ces indicateurs concernant les estimations de l’évolution du PIB ont néanmoins été contrastés, ce qui rend l’évaluation de la dynamique de croissance actuelle d’autant plus difficile.
À l’instar du FMI et des prévisionnistes du secteur privé, la Commission européenne a révisé à la baisse les perspectives de croissance de la zone euro en 2019. Le PIB est désormais attendu à 1,3 % contre 1,9 % auparavant. Une révision significative due, entre autres facteurs, aux tensions commerciales, au ralentissement de la croissance extérieure, en particulier en Chine, ainsi qu’à l’incertitude entourant le Brexit. Comme par hasard, le jour même où la Commission européenne publie ses prévisions économiques de l’hiver 2019, la Banque d’Angleterre ramène ses prévisions de croissance pour cette année au Royaume-Uni, de 1,7 % à 1,2 %, soit le niveau le plus bas depuis 2009. Le coût de l’incertitude liée au Brexit est de plus en plus tangible. Ces ajustements de prévisions ne surprendront personne : les indicateurs d’enquête se replient depuis plusieurs mois d’affilée. Les graphiques, qui montrent l’évolution des trois principaux indicateurs de la zone euro, ne disent pas autre chose : l’indice du sentiment économique de la Commission européenne (ESI), l’indice Markit des directeurs d’achat du secteur manufacturier (PMI) et l’indice IFO du climat économique pour la zone euro, qui reflète les anticipations des économistes. Une partie de la déception à l’origine de ces révisions à la baisse pourrait être due à des anticipations qui avaient tout simplement atteint des niveaux excessifs : à la fin de 2017, on craignait déjà un décalage possible entre les données d’enquête (« soft data ») et les données macroéconomiques (« hard data »).