Royaume-Uni : évolution trimestrielle des indicateurs
Après un repli du PIB de 0,5% m/m en décembre selon l’ONS, l’activité britannique s’est dégradée en janvier avant de rebondir nettement en février selon l’enquête PMI, notamment dans les services. Le PMI est ressorti à 49,2 pour le secteur manufacturier et à 53,3 pour les services. Parmi les mauvaises nouvelles à surveiller, les défaillances d’entreprises (+59% a/a en 2022) ont atteint un plus haut depuis 2009.
Les ventes au détail se sont toutefois montrées résilientes en janvier, avec +0,5% m/m, un chiffre positif qui fait suite à la croissance modeste mais positive de 0,1% t/t des dépenses de consommation des ménages au T4 2022 selon l’ONS.
L’inflation a atteint son pic au mois d’octobre à 11,1%. La désinflation, graduelle, s’est poursuivie en janvier, les prix augmentant de 10,1% a/a (10,5% en décembre). L’enquête CBI de janvier a montré que les chefs d’entreprise continuaient de revoir à la baisse leurs anticipations de hausse des prix (balance à +41). Face à une inflation qui reste élevée, la BoE a de nouveau rehaussé son taux directeur de 50 points de base (pb) début février. Nous anticipons une dernière hausse de 25 pb en mars, avant une stabilisation à 4,25%.
Le marché du travail reste dynamique. Le salaire moyen a progressé de +6,7% a/a hors bonus en décembre 2022 (contre 6,5% attendu). Le Royaume-Uni a ajouté 102 000 emplois en janvier, un plus haut depuis septembre 2021. Les sondages CBI du T1 2023 commencent cependant à envoyer des signaux plus contrastés : l’emploi se réduirait à l’horizon des trois prochains mois dans la distribution mais il se maintiendrait dans l’industrie (balances à -9 et +24 respectivement).
L’économie britannique a évité la récession technique au T4 2022 avec une croissance trimestrielle nulle selon la première estimation. L’activité a été soutenue par la résistance de l’investissement des entreprises, qui a retrouvé son niveau de prépandémie. Une récession reste attendue au 1er semestre 2023, la hausse des taux devant peser sur le crédit, et l’inflation devant éroder le pouvoir d’achat des ménages.
Croissance du PIB
Hélène Baudchon (avec la collaboration de Louis Morillon)
