Le ralentissement en cours s’inscrit dans le cycle économique européen. En relatif, les perspectives restent bonnes, le rythme de croissance attendu figurant parmi les plus élevés des grands pays de la zone euro. Le chômage diminue rapidement mais reste massif, en particulier dans sa composante de long terme. Le chef du gouvernement Pedro Sanchez n’est pas certain de pouvoir faire adopter le projet de budget pour 2019 qu’il vient de présenter au Parlement. Quoiqu’il en soit, le déficit a très probablement été ramené en deçà de 3% du PIB en 2018, et l’Espagne s’apprête à quitter la procédure pour déficit excessif ouverte il y a dix ans.
La situation macroéconomique de la Hongrie illustre une Europe centrale florissante économiquement mais s’émancipant de certains principes de démocratie libérale, creuset de l’Union européenne. La croissance du PIB hongrois est estimée à 4,5% en moyenne en 2018, un niveau record depuis 2004 et supérieur au potentiel. Des facteurs endogènes et exogènes annoncent un retournement du cycle économique dans les prochains trimestres. Mais la détérioration attendue des fondamentaux macroéconomiques n’est pas une source d’inquiétude à court et moyen terme.
Le premier ministre hongrois Victor Orban, qui entend mener la fronde eurosceptique, souverainiste et anti-immigration lors des élections européennes de mai prochain, peut se prévaloir d’une situation macroéconomique favorable. La croissance du PIB a continué d’accélérer en 2018 grâce à un cocktail de politiques économiques expansionnistes, de fonds structurels européens et de reprise du crédit domestique. Estimée à 4,5% en moyenne sur l’année, un niveau record depuis 2004 et supérieur au potentiel, la croissance devrait ralentir en 2019. Le « modèle Orban » repose sur un équilibre fragile entre interventionnisme et mesures libérales
Pour l’Allemagne, 2019 démarre difficilement. La plupart des indicateurs que nous suivons sont en dessous de leur moyenne de long terme, et tous ont surpris à la baisse. Le secteur manufacturier, axé sur les exportations, est particulièrement sévèrement touché.
Les élections parlementaires européennes de mai 2019 marqueront le coup d’envoi d’un large processus de renouvellement au sein des institutions européennes. Par ailleurs, après le Brexit le Parlement européen ne comptera plus que 705 sièges, contre 751 actuellement. L’agrégation de sondages nationaux permet de réaliser des projections sur la composition de la future assemblée, qui doivent évidemment être considérées avec précaution. En ce début de janvier 2019, selon Poll of Polls, l’affaiblissement des partis dominants conservateurs et sociaux–démocrates pourrait être suffisamment marqué pour que les groupes du PPE et S&D ne soient plus en mesure de dégager, à eux seuls, une majorité au Parlement européen