Ce deuxième numéro s'intéresse aux déterminants et aux conséquences de la fixation des prix de l’électricité. Quelles sont les spécificités du marché, comment les producteurs amortissent leur coûts de production ? Hélène Baudchon, Responsable de l'équipe OCDE et Felix Berte, économiste dressent dans ce podcast un panorama du marché de l'électricité.
Dans ce troisième et dernier épisode consacré au marché de l’électricité, nos deux économistes se penchent sur la crise énergétique survenue en 2022 et les pistes de réformes proposées par la Commission européenne.
La guerre en Ukraine a eu pour conséquence de contraindre l’Union européenne à trouver des alternatives aux combustibles russes, ce qui a fait gonfler sa facture énergétique.
La première estimation de la croissance du PIB au quatrième trimestre publiée par l'Insee le 31 janvier 2023 a surpris favorablement. On note toutefois une baisse de la consommation des ménages.
En décembre 2022, le climat des affaires, selon les enquêtes de la Commission européenne comme les PMI de Standard Poor's Global, s’est, de manière surprenante, assez nettement amélioré, bravant le cumul des chocs. L’amélioration est visible dans tous les secteurs d’activité ainsi qu’au niveau des composantes avancées (relatives aux nouvelles commandes). Le niveau des enquêtes reste toutefois relativement déprimé
Les indicateurs du climat des affaires ont été marqués ces derniers mois par le poids du choc lié à l’énergie, ainsi que par les craintes que ce choc s’intensifie pendant l’hiver. Les difficultés liées au contexte international (avant la réouverture de la Chine) ont également pénalisé l’économie allemande.
La détérioration progressive du climat des affaires suggère un ralentissement de la croissance française, qui pourrait même avoir basculé en territoire négatif au 4e trimestre 2022, une contraction qui serait cohérente avec la baisse du solde d’opinion sur la production passée selon l’enquête de conjoncture dans l’industrie.
Si le risque de pénurie énergétique semble s’éloigner cet hiver, les obstacles auxquels est confrontée l’économie italienne restent importants. Contrairement à ses proches voisins européens, en Italie l‘inflation ne faiblit pas. Elle ne s’est que légèrement tassée en décembre dernier, passant de 12,6% à 12,3%, et elle reste la plus élevée en Europe de l’Ouest. Par ailleurs, l’évolution des prix sur trois mois (3m/3m) s’est envolée à 19,8%, le plus haut niveau jamais enregistré depuis le début des statistiques actuelles en 1996.
Si elle reste élevée, l’inflation s’est nettement repliée depuis son pic en juillet, grâce aux mesures de blocage des prix de l’énergie qui seront, pour la plupart, maintenues en 2023. Le Premier ministre Pedro Sanchez a également dévoilé fin décembre une nouvelle enveloppe budgétaire de EUR 10 mds destinée à soutenir les ménages, qui comprend une suppression temporaire de la TVA (de 4% à 0%) sur une liste de produits de première nécessité.
L’économie française fait face à la fois à des éléments négatifs et positifs. Le risque d’une récession est réel, tant l’accélération de l’inflation a pesé et continuera de peser sur la consommation des ménages. Pourtant, des éléments continuent de soutenir la croissance, en particulier le retour progressif des différents secteurs à leur production d’avant Covid. Si la plupart y est parvenue, l’industrie (et singulièrement l’aéronautique et l’automobile) reste confrontée à des obstacles élevés sur sa production. Que ces derniers se réduisent et la croissance pourrait surprendre à la hausse.
Panorama mensuel et comparatif des principales données de l’économie française et d'autres pays européens : produit intérieur brut, inflation, comptes extérieurs, finances publiques, taux d’intérêt à 10 ans, crédit, marché du travail, comptes des entreprises et des ménages, etc.
Où en est le débat sur l’enclenchement éventuel d’une boucle prix-salaires dans la zone euro ? Il y a 6 mois environ, lorsque ce débat est apparu, on avait des présomptions mais pas de preuves de l’enclenchement d’une telle boucle. Aujourd’hui, on peut considérer qu’un début de boucle est enclenché mais d’une manière somme toute normale et avec un risque limité d’un engrenage problématique.
En France, les défaillances d’entreprises ont atteint 41 020 unités en 2022 selon l’estimation provisoire de la Banque de France. Sur l’ensemble de l’année, elles s’inscrivent en forte hausse par rapport à 2021 (+49%) mais elles restent inférieures de 20% à leur niveau de 2019.
L’activité économique s’est affaiblie au troisième trimestre. Les perspectives restent sombres à court terme. Depuis septembre dernier, la Banque centrale a mis fin à son cycle de resserrement monétaire face aux risques baissiers pesant sur la croissance. Cette politique est actuellement peu compatible avec la trajectoire de l’inflation. Par ailleurs, la politique budgétaire s’est durcie dès le second semestre en raison de la nette dégradation du déficit budgétaire. Le blocage des fonds européens par l’Union européenne en 2022, privant les autorités hongroises d’une source de revenus, a sans doute pesé dans leur décision. Ce recalibrage limite, certes, le soutien à la croissance, mais renforce la crédibilité de la politique budgétaire.
La croissance du PIB a été résiliente au cours des trois premiers trimestres de l’année 2022 mais devrait nettement ralentir en 2023. L’inflation sera un élément important à surveiller puisque la stabilité des prix fait partie des critères de convergence économique pour l’adhésion future de la Bulgarie au sein de la zone euro à horizon 2024. Autre point de vigilance, la scène politique reste sujette aux incertitudes au regard des nombreux changements de gouvernement des 20 derniers mois. L’investissement a pâti de cette situation. Pour autant, l’engagement des autorités vis-à-vis des réformes ne semble pas avoir été affecté.
La Chine est le principal partenaire commercial de l’Allemagne depuis 2016. Les importations allemandes en provenance de Chine représentent près de 12 % du commerce total de l’Allemagne et les exportations 8 %. Dans l’ensemble, les échanges commerciaux avec la Chine atteignent désormais près de 20% des échanges commerciaux allemands.Si, par le passé, le déficit commercial de l’Allemagne vis-à-vis de la Chine a été relativement limité, il se creuse substantiellement depuis le début de l’année 2021.L’Allemagne, dont le niveau de gamme de la production industrielle est particulièrement élevé, est très dépendante de la Chine en matière d’intrants stratégiques, et en particulier dans son approvisionnement en terres rares
La Croatie est devenue le vingtième membre de la zone euro depuis le premier janvier 2023. En réduisant le risque de change, l’adoption de la monnaie unique améliore significativement la solidité macroéconomique du pays.
La baisse du prix du gaz, la décrue de l’inflation globale et l’amélioration des données d’enquête en décembre ont donné le sentiment que l’année 2023 pourrait être meilleure que prévu pour la zone euro. Les résultats des enquêtes sont de bon augure pour la dynamique de la croissance à la fin 2022. Cela qui pourrait créer un acquis de croissance favorable pour 2023 et renforcer l’espoir d’une diminution des relèvements de taux par la BCE sous l’effet de la baisse de l’inflation. La prudence s’impose toutefois. L’inflation globale reste bien trop élevée et l’inflation sous-jacente a augmenté en décembre. De plus, les données d’enquête ne fournissent aucune information, ou presque, sur le rythme de la croissance au-delà du premier trimestre.
En 2021, 28% de l’encours des crédits à l’habitat accordés aux particuliers par les banques françaises étaient garantis par hypothèque. Cette sûreté réelle consiste à affecter le bien immobilier financé en garantie au profit du prêteur, de manière à pallier les conséquences de la défaillance de l’emprunteur pour les sommes non couvertes par l’assurance emprunteur (en cas de décès, incapacité ou invalidité).
Lors de la conférence de presse qui a suivi la dernière réunion du Conseil des gouverneurs, Christine Lagarde a insisté à plusieurs reprises sur le fait que le passage à une hausse des taux de 50 pb contre 75 pb auparavant ne représentait pas un point pivot, ajoutant que les taux doivent encore augmenter de façon significative et à un rythme régulier. Par conséquent, la probabilité d’un taux terminal supérieur à 3,00 % a augmenté, ce qui explique la hausse des taux obligataires. La révision à la hausse des projections d’inflation est probablement un autre facteur à l’origine de la tonalité ferme du message. Prévoir l’inflation sur plusieurs années est une tâche difficile, et le contexte actuel la rend encore plus complexe
L’INE, l’institut de la statistique espagnol, a légèrement rehaussé sa deuxième estimation du taux d’inflation harmonisée pour novembre, de 6,6% à 6,7% a/a. Le repli de l’inflation reste toutefois marqué depuis juillet (10,7%) et l‘Espagne enregistre désormais la hausse des prix à la consommation (IPCH) la moins élevée de la zone euro.
En 2023, l’inflation dans la zone euro devrait très certainement refluer, le PIB se contracter et les taux directeurs de la BCE atteindre leur pic. L’incertitude réside dans l’ampleur de la désinflation et de la récession. Le moment où les taux atteindront leur pic et le niveau de ce pic sont également incertains. Selon nos prévisions, la baisse de l’inflation serait rapide en apparence (l’inflation totale passant d’environ 10% a/a au T4 2022 à 3% au T4 2023) mais elle masquerait une baisse plus lente de l’inflation sous-jacente (qui resterait supérieure à 2% à l’horizon d’1 an, contre 5% aujourd’hui)
La croissance pour le moins inattendue du PIB allemand, +0,4% t/t au T3, ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Si la puissance des derniers effets de rattrapage a surpris le consensus, qui ne s’attendait pas à un tel dynamisme de l’activité au T3, nul doute que les moteurs de la croissance allemande sont en train de caler un à un. La conjoncture est en effet extrêmement défavorable : inflation record, crise énergétique, chute de la demande mondiale, etc. Après un baroud d’honneur au T3, il semble donc peu probable que l’Allemagne puisse continuer d’afficher une croissance positive sur les trois derniers mois de l’année. Si l’entrée en récession est quasiment entérinée, la question de son intensité est beaucoup plus ouverte.
Le chiffre zéro devrait marquer la croissance française en 2023. L’acquis de croissance serait nul, une performance négative au 4e trimestre 2022 (imputable en partie à une nouvelle baisse de la consommation des ménages) annulant vraisemblablement la performance positive observée au 3e trimestre. La dynamique de croissance trimestrielle attendue en 2023 ne devrait pas apporter davantage. Une contraction du PIB est anticipée au 1er trimestre, principalement en raison d’une nouvelle hausse de l’inflation et d’un déstockage attendu de la part des entreprises. Le rebond, qui devrait intervenir à partir du 2e trimestre, ne ferait que compenser la baisse enregistrée au 1er trimestre. Une croissance annuelle moyenne à zéro donc, avec une période de récession atypique au tournant de l’année
Durant l’été, l’économie italienne a continué d'afficher une forte résilience face à l’incertitude croissante. Au troisième trimestre 2022, le PIB réel a progressé de 0,5 % t/t grâce au redressement des services, tandis que l’industrie manufacturière et la construction ont souffert. La demande intérieure a plus que compensé la contribution négative du commerce extérieur. Un vent de croissance continue de souffler sur le marché immobilier italien. Au deuxième trimestre 2022, les ventes de logements ont enregistré une croissance de +8,6 % en glissement annuel, tandis que les prix immobiliers ont augmenté de 5,2 % en glissement annuel au cours du même trimestre