Les derniers résultats de l’enquête Tankan soulignent des perspectives économiques fragiles mais stables pour l’industrie japonaise (le solde d’opinions passe de 2 à 1), tandis que la confiance dans les services reprend un peu de couleurs (le solde passe de -2 à 4). Le solde d’opinions total progresse de 0 à +2. Au sein des grandes entreprises, le redressement de la confiance est le plus marqué dans le secteur des services à la personne (+32 points, à +18) et dans l’hôtellerie et la restauration (+25 points, à -31), même si la confiance dans ce secteur reste à un niveau très bas.
À l’inverse, les industries accusant les plus fortes baisses sont celles du bois (-20 points, à 0) et de la métallurgie (-16 points, à -6). Le recul des profits au cours de l’année fiscale 2022 (avril 2022 - mars 2023) a cependant été révisé à la baisse de -8,7% à -3,6%, en raison notamment des perspectives plus favorables attendues au cours du second semestre. Avec un niveau stabilisé à -24, les entreprises continuent d’indiquer d’importantes difficultés à recruter[1]. Elles ont, par ailleurs, réévalué sensiblement à la baisse leurs prévisions de taux de change pour l’année fiscale 2022, ce qui est assez logique compte tenu du niveau très conservateur indiqué dans le sondage de mars (JPY/USD119 désormais contre JPY/USD111,9 précédemment).
Avec une chute conséquente de la production industrielle en mai (-7,2% m/m), l’industrie japonaise, et en particulier l’industrie automobile (-8,0% m/m), a pâti des perturbations de l’activité en Chine liées aux mesures de confinement. Celles-ci ont été depuis assouplies et devraient se traduire par un rebond significatif de l’activité au Japon cet été. Selon le ministère de l’Industrie japonais (METI), les entreprises nippones tablent sur un accroissement de la production industrielle de 12,0% m/m en juin et de 2,5% m/m en juillet. Les indices PMI pour le secteur restent, quant à eux, plutôt bien orientés compte tenu du contexte international difficile : l’indice manufacturier baisse toutefois de 53,3 à 52,7 en juin, tandis que l’indice composite (industrie et services) grimpe de 52,3 à 53,2.
L’inflation reste contenue. Elle s’est stabilisée à 0,8% a/a en mai tandis que l’indice avancé de Tokyo, pour juin, a reflué légèrement de 2,4% à 2,3%. Cependant, le glissement annuel de l’indice sous-jacent (hors énergie et denrées périssables) dans la capitale repasse au-dessus de 1% pour la première fois depuis mars 2016. Le taux de chômage est remonté de 2,5% à 2,6% en mai, s’établissant désormais 0,4 point de pourcentage au-dessus de son niveau à la fin de l’année 2019. Néanmoins, cette remontée s’explique en partie par une hausse du taux d’activité (des 15 ans et plus), qui, à 62,7%, atteint son meilleur niveau en 21 ans. Le nombre de créations de postes continue également de se redresser, bien que le déficit par rapport au niveau pré-covid reste conséquent (880 820 en mai 2022 contre 956 727 en décembre 2019).