Il n’y a pas eu d’exception. Comme attendu, le baromètre de l’activité américaine, qui couvre tout ou partie des données disponibles jusqu’au mois de mai 2020, témoigne de la pire récession jamais traversée par les Etats-Unis depuis 1946. Conséquence des mesures de protection prises contre l’épidémie de Coronavirus, la consommation des ménages s’est effondrée (-29,1% en avril) ; compte-tenu de son poids dans le PIB (70%), c’est la confirmation que la première économie mondiale, plutôt résistante jusqu’au début du printemps, est entrée pleinement dans la crise. D’après la Réserve fédérale d’Atlanta, le PIB pourrait s’être contracté de 15% (48% en rythme annuel) au deuxième trimestre, une chute comparable à celle attendue en zone euro. Si le chiffre du chômage, qui est passé de 14,7% à 13,3% de la population active en mai, a pu nourrir l’espoir d’un rebond, il reste élevé dans l’absolu et sujet à caution (sa collecte, incomplète, le sous-estime probablement). La Réserve fédérale, qui réunissait son Conseil de politique monétaire mercredi, l’interprète avec prudence ; elle qualifie par ailleurs « d’extraordinairement incertain » le rythme auquel la reprise pourrait s’opérer aux Etats-Unis.