Les conditions financières indiquent si la politique monétaire constitue un facteur de soutien ou un frein à la croissance. On peut les évaluer, en examinant le niveau des taux d’intérêt de court terme et de long terme, les écarts de rendement des obligations d’entreprises et le taux de change. Parfois, les données relatives aux marchés actions et aux enquêtes sur les prêts bancaires sont également prises en compte. Le niveau des taux d’intérêt est une mesure clé des conditions financières car il détermine le coût de l’emprunt et la croissance du crédit est le principal canal de transmission de la politique monétaire. La question se pose de savoir si nous devons considérer les taux d’intérêt nominaux ou réels. Compte tenu de l’opinion communément admise selon laquelle l’inflation rend la dette plus légère, on aurait spontanément tendance à se concentrer sur ces derniers. Cependant, cela suppose que, année après année, votre revenu augmente avec l’inflation. Si votre revenu nominal n’évolue pas, vous devez utiliser les taux d’intérêt nominaux. Comme aux Etats-Unis et dans la zone euro, la croissance des salaires est à la traîne par rapport à l’inflation, il est plus approprié d’utiliser cette première variable dans le calcul des taux d’intérêt réels. Cette approche nous rappelle la forte dispersion des taux d’intérêt réels effectifs entre les pays de la zone euro et, au sein d’un pays donné, entre les ménages, un constat qui milite en faveur d’une maîtrise rapide de l’inflation.