Au deuxième semestre 2024, la croissance helvétique devrait légèrement se modérer (0,3% t/t au T3 et 0,2% t/t au T4 d’après nos prévisions). La faiblesse persistante de ses principaux partenaires commerciaux continuera de peser sur sa croissance, mais les impacts retardés du desserrement monétaire initié en mars 2024 par la BNS devraient jouer plus favorablement. Nous anticipons que la BNS procèdera à deux nouvelles baisses de taux directeur d’ici la fin de l’année, en raison notamment, des développements favorables de l’inflation au cours des derniers mois.
La forte progression de l’inflation observée en Europe depuis 2021 a été principalement causée par le renchérissement du coût de l’énergie (gaz, électricité et produits pétroliers), puis par sa transmission aux autres composantes de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH).
Le pays helvétique se démarque des autres pays européens par des pressions inflationnistes nettement moindres. La Suisse est protégée par sa monnaie forte mais aussi par une activité résiliente qui devrait continuer de croître sur la fin 2022 et en 2023. Si la Banque Nationale Suisse (BNS) devrait arguer des 3,5% d’inflation en août sur un an pour réhausser son taux directeur de 75 points de base le 22 septembre, et ainsi sortir de sa politique de taux négatifs. Il est peu probable que ce resserrement monétaire s’inscrive dans la durée car l’inflation montre déjà des signes de ralentissement.
Les politiques très accommodantes introduites par le Conseil fédéral et la Banque nationale suisse (BNS) ont réussi à limiter les conséquences économiques de la pandémie. En 2020, l’activité économique s’est contractée de 3%. Les derniers indicateurs conjoncturels pointent vers un fort rebond au second semestre de cette année. La reprise est générale. La consommation privée sera l’un des principaux moteurs de la croissance, les ménages puisant pour leurs dépenses dans l’épargne accumulée pendant la crise. La rupture des négociations entre la Confédération helvétique et l’Union européenne ainsi que l’introduction possible d’un taux minimum mondial d’imposition des entreprises vont probablement nuire à la compétitivité du pays à moyen terme.
Après la récession la plus sévère de l’histoire récente, l’activité économique se redresse sous l’effet du déconfinement progressif mis en œuvre en Suisse et dans les pays voisins. L’orientation exceptionnellement accommodante de la politique monétaire et budgétaire helvète est également favorable à la reprise économique. Les PME ont recouru au programme de prêts spéciaux et les salariés ont bénéficié du dispositif de chômage à temps partiel. Pour autant, la reprise sera lente et l’activité économique ne devrait pas retrouver ses niveaux d’avant-crise d’ici à la fin 2022. Le gouvernement est convaincu que la dette liée à l’épidémie de Covid-19 pourra être remboursée sans qu’il soit nécessaire d’augmenter les impôts.
La Suisse est une république fédérale, constituée de 26 États fédérés autonomes (cantons). Elle compte trois langues officielles : l’allemand, le français et l’italien.
C’est l’un des paus les plus prospères au monde, avec un PIB par habitant, en parité de pouvoir d’achat, supérieur de 70% à la moyenne de l’Union européenne. Bien qu’elle ne soit pas membre de l’Union européenne, la Confédération suisse a adopté plusieurs dispositions de la législation de l’UE et contribue au budget européen afin de participer au Marché unique. Le pays est membre de l’Association européenne de libre-échange (AELE), mais il n’a pas ratifié l’accord sur l’Espace économique européen avec l’UE. En 2020, la Suisse s’est retirée des négociations avec l’UE sur un accord-cadre institutionnel, qui aurait permis d’améliorer les relations bilatérales. Les travailleurs suisses sont employés en majorité dans le secteur des services, principalement dans le commerce et la finance, ainsi que dans le tourisme. Les principales branches de l’industrie sont la production chimique et pharmaceutique, ainsi que les métaux et l’ingénierie mécanique. Grâce à une législation favorable aux entreprises, à la faiblesse des taux d’imposition et aux déductions fiscales au titre de la recherche-développement, la Suisse est devenue une destination privilégiée pour la Recherche & Développement.