Après Katrina en 2005, l’ouragan Hélène, qui a touché le Sud-Est des États-Unis fin septembre, est entré au palmarès des évènements climatiques les plus destructeurs jamais connus outre-Atlantique (plus de 200 morts et quelque USD 50 mds de dégâts matériels recensés à ce jour). Comme un symbole, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) a compté parmi les victimes collatérales de la catastrophe. Conséquence, les relevés de températures qu’elle effectue, et qui font référence au niveau mondial, ont temporairement cessé d’être publiés.
Dans un précédent article, nous évoquions le défi de taille consistant, pour l’Union européenne (UE), à accélérer sa transition écologique tout en faisant face aux conséquences de son vieillissement. Il se trouve que les termes de l’équation viennent d’être précisés dans le rapport « Draghi » sur la compétitivité et l’avenir de l’Europe. Pour préserver leur modèle social ou encore ne pas décrocher face à la concurrence chinoise et américaine, les Vingt-Sept devraient augmenter d’au moins 800 milliards d’euros par an leurs investissements productifs, ce qui implique un effort sans précédent (équivalent à 4,7 points de PIB soit, au minimum, deux plans Marshall)
Pour atteindre ses objectifs climatiques, l’Union européenne devra non seulement verdir, mais aussi considérablement augmenter sa production d’électricité. Un défi industriel et financier de taille, auquel font écho le rapport « Draghi » sur la compétitivité et l’avenir de l’Europe, ainsi que le nouveau Pacte vert proposé par la présidente réélue de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen.
En 2019, l’Union européenne (UE) adoptait un « pacte vert » très ambitieux, fixant pour objectif aux Vingt-Sept d’atteindre la neutralité climatique dès 2050. Depuis lors, sont venus s’ajouter le paquet législatif Fit for 55 (en 2021), puis l’ensemble des directives REPowerEU (en 2023) détaillant la marche à suivre pour une baisse accélérée - au minimum deux fois plus rapide que celle déjà obtenue - des émissions de gaz à effet de serre. L’accent a été mis sur le développement des énergies renouvelables, dont le poids est appelé à doubler dans les six ans, pour atteindre 42,5% de la consommation finale d’énergie en 2030.
L’économie marocaine s’est illustrée par sa capacité de résistance ces dernières années. Les pertes de PIB induites par la crise du COVID ont été rapidement effacées et le choc inflationniste de 2023 est passé. Tombée en dessous de 1% depuis le début de l’année contre un pic de 10% début 2023, l’inflation n’est plus une source de préoccupation majeure. En juin, la Banque Centrale a décidé d’assouplir sa politique monétaire. La solidité des comptes extérieurs et la consolidation en cours des finances publiques ont également rassuré les autorités monétaires dans leur prise de décision.
Les énergies fossiles et les ressources minérales sont centrales dans le processus de transition bas-carbone. L’Amérique latine, riche en minerais et métaux clés pour la transition, et les pays du CCG, dépendants des revenus issus des hydrocarbures, apparaissent a priori à l’opposé sur la carte de la transition. Les conséquences macroéconomiques sont pourtant difficiles à déterminer pour le moment. Les pays du Golfe ont certains avantages sur le marché du pétrole, mais le rythme de la transition pourrait affecter la rente plus rapidement qu’escompté. En Amérique latine, si l’importance des réserves de matériaux critiques rendent les perspectives plus favorables, des stratégies nationales diverses et de multiples contraintes pourraient en limiter l’ampleur
La crise de la Covid-19, plus encore celle de l’énergie provoquée par la guerre russe en Ukraine, ont bouleversé la course des prix dans l’Union européenne (UE). Parce qu’ils achètent 90% de leur gaz et de leur pétrole à l’étranger, les Vingt-Sept ont payé cher leur dépendance aux combustibles fossiles. En 2022 et 2023, leur facture énergétique annuelle est montée à près de EUR 700 milliards, le double de celle des années précédentes; 200 millions de ménages ont vu le coût de la vie augmenter de 16% en moyenne, soit autant que durant toute la décennie 2010.
Parce qu’elle a recours aux énergies fossiles - encore 80% du mix énergétique dans le monde - l’activité économique produit des gaz à effet de serre - principalement du dioxyde de carbone - qui contribuent à réchauffer l’atmosphère.Ce phénomène, théorisé par le mathématicien français Joseph Fourier il y a tout juste deux-cents ans et sur lequel le GIEC - le Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat - alerte depuis plus de trente ans n’est plus contesté scientifiquement
De tous temps, le climat a varié. La Terre n’ayant ni orbite ni inclinaison fixes (elle subit l’influence des autres planètes du système solaire, comme Jupiter et Saturne), la température à sa surface évolue avec les quantités d’énergie radiative qui lui parviennent et qui déterminent, par exemple, les grands cycles de glaciation du quaternaire. Véritable machine à remonter le temps, la paléoclimatologie (l’analyse des carottes océaniques ou glaciaires) retrace toujours plus finement les fluctuations passées du climat, depuis l’apparition d’homo sapiens, il a 300 000 ans environ, et bien au-delà encore.
Depuis l’adoption du pacte vert européen le 11 décembre 2019, l’action européenne en faveur du climat a été singulièrement enrichie. La crise sanitaire, loin de paralyser cette action, a été le théâtre de l’adoption, en décembre 2020, de NextGeneration EU. Ce plan de relance a permis de mobiliser des moyens considérables pour répondre aux besoins de l’Union européenne en matière de transition climatique et digitale, de santé et d’éducation. Alors que sa mise en œuvre est à mi-parcours, de premiers effets positifs sont observables
L’empreinte carbone d’un pays ne se mesure pas seulement à l’aune de ce qu’il produit mais aussi de ce qu’il importe. Sur les 9,2 tonnes de gaz à effet de serre (GES) émises annuellement par chaque Français, plus de la moitié (5,1 tonnes) sont attribuables à des biens et services achetés à l’étranger.
Pour tenir ses engagements climatiques, l’Union européenne (UE) doit viser une baisse de 90% de ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2040 (par rapport à 1990) selon une recommandation récente de la Commission. Cela signifie multiplier en peu de temps les investissements dans les énergies renouvelables, les réseaux électriques, les infrastructures de transports, la rénovation thermique des bâtiments. Il en résulte une surcharge financière importante (évaluée entre 58 et 66 milliards d’euros par an en France) mais aussi une quête exacerbée de moyens technologiques et humains
Les Études Économiques de BNP Paribas vous souhaitent une excellente année 2024.Sur le plan macroéconomique, le pic des taux officiels atteint aux États-Unis et en zone euro aura été le fait marquant de 2023. Comment se profile 2024 ?Découvrez les sujets et points d'attention qui seront à suivre tout au long de l’année 2024 pour chaque équipe : Économie bancaire, OCDE et Risque Pays.
C’est confirmé : avec 15 degrés Celsius en moyenne, l’année 2023 aura été la plus chaude jamais vécue sur Terre, non seulement depuis que les relevés de températures existent, mais peut-être aussi de tout l’Holocène, qui définit la période interglaciaire dans laquelle nous nous trouvons et qui a débuté il y a 10.000 ans environ.
Dans ce troisième et dernier podcast consacré à la transition écologique Jean-Luc Proutat discute de son financement. De quel type de dépenses parle-t-on ? Dans quel secteur l’effort financier sera le plus important ? Comment mobiliser cet argent au niveau des États et des financements privés ?
Dans la révolution industrielle « verte » qui doit nous conduire à la neutralité climatique, la Chine, que l’on veuille ou non, est incontournable. Avec la conversion au « tout électrique », en particulier celle qu’opère le Vieux Continent, elle renforce même ses positions. Car la fin programmée du moteur thermique marque aussi celle d’un verrou technologique, qui permettait jusqu’ici aux constructeurs européens, en particulier allemands, d’exceller, tout en tenant éloignés de leurs marchés les véhicules made in China.
Alors que les conséquences du changement climatique s’aggravent et que l’impératif de sortie des énergies fossiles se fait de plus en plus pressant, Jean-Luc Proutat discute du développement des technologies vertes, chemin devenu incontournable pour parvenir à la neutralité climatique.
Depuis sa publication en mai dernier par France Stratégie, le rapport « Pisani-Mahfouz » sur le coût de la transition écologique en France a fait l’objet de nombreux commentaires, certains imprécis. Ainsi le chiffre de EUR 66 milliards, auquel il est souvent fait allusion, ne désigne-t-il pas l’investissement nécessaire à la décarbonation, mais un besoin additionnel net de financement. Explication.
La semaine dernière, chefs d’Etat et représentants du secteur privé africains se sont réunis à Nairobi, au Kenya, pour la toute première édition d’un sommet africain sur le climat. Cette rencontre, organisée en amont de la COP 28, s’est clôturée avec la signature de la déclaration de Nairobi, par laquelle l’Afrique se dote d’ambitions communes à l’échelle du continent dans la lutte contre le changement climatique.
La crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont amené de nombreux pays avancés à reconsidérer leurs chaines d’approvisionnement afin de sécuriser certaines productions stratégiques, en les relocalisant, et de mettre en place un cadre favorable à la transition énergétique et écologique.
Qu’il émane de l’agence européenne Copernicus ou de la NOAA américaine[1], le constat est le même : en juillet 2023, la moyenne des températures mesurées à la surface du globe a battu un record absolu, sur terre comme en mer. Les relevés scientifiques confirment ainsi, s’il en était encore besoin, que le changement climatique est là, que ses effets s’accentuent, et qu’il n’épargne personne.
Records de températures en Chine et aux États-Unis, incendies géants au Canada, sécheresses historiques en Espagne et au Maroc, etc. : l’été 2023, qui se présente comme le plus chaud jamais enregistré, confirme, s'il en était encore besoin, que le changement climatique est là, que ses effets s’accentuent, et qu’il n’épargne personne. Son origine réside dans un phénomène connu de longue date, puisque identifié pour la première fois en 1824 par le mathématicien français Joseph Fourier : l’effet de serre, en l’occurrence celui que provoquent les activités humaines en rejetant dans l’atmosphère quantité de gaz du même nom.Il s’agit d’un processus cumulatif qui, sauf à risquer un réchauffement planétaire intolérable, devra s’interrompre
La greenflation (ou inflation verte) désigne le plus souvent l’inflation liée aux politiques publiques et privées mises en place dans le cadre de la transition écologique.Adapter les modes de production à des technologies bas carbone, moins émettrices de gaz à effet de serre, demandera, d’une part, des investissements massifs et coûteux qui renchériront le coût marginal de chaque unité produite à court terme et, d’autre part, d’utiliser des matériaux plus rares donc plus chers. Cela créera des pressions à la hausse sur les prix. La transition écologique nécessitera également de jouer sur le « signal prix » : renchérir le prix des énergies fossiles par la taxation (taxe carbone) et les marchés de quotas d’émissions (prix explicite) ainsi que par la réglementation (prix implicite)
Les migrations liées au climat - déplacements internes forcés et flux transfrontaliers - ont considérablement augmenté ces dernières années en Amérique centrale. Les catastrophes naturelles et les changements environnementaux (hausse des températures, évolution des régimes de précipitations, augmentation de l’intensité des tempêtes) affectent la mobilité humaine au travers de leur impact sur l’agriculture (dégradation des sols, mauvaises récoltes, baisse des rendements agricoles), l’accès aux ressources en eau, la destruction des infrastructures ainsi que la perte de terres (inondations et érosion côtières, glissements de terrain).
Les économies des Caraïbes subissent le plus les effets du changement climatique alors qu’elles y contribuent le moins avec des émissions de gaz à effet de serre de moins de 1% au niveau mondial. Les plans d’adaptation de nombreuses économies souffrent actuellement de déficits de financement du fait de taux d’endettement élevés, de faibles profils de croissance et de soutiens insuffisants de la part des créanciers publics. De nouvelles formes de financement offrent toutefois des perspectives prometteuses pour renforcer la résilience des économies de la zone.