Au moment où le Sénégal s’apprête à lancer sa production de gaz et de pétrole, la reconfiguration du paysage politique soulève un immense espoir auprès de la population. Porté par un projet de rupture, le candidat de l’opposition, Bassirou Diomaye Faye, a remporté les élections présidentielles dès le premier tour. Mais les défis qui l’attendent sont d’envergure, en particulier sur le front de l’emploi. Malgré une décennie de croissance robuste, l’économie s’est, en effet, peu transformée et souffre de faibles gains de productivité que l’effort soutenu d’investissement pourra difficilement continuer de masquer, en raison du niveau désormais élevé de l’endettement.
Le Sénégal est la deuxième économie de l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest (UEMOA). La stabilité politique du pays lui a permis de maintenir de bonnes relations avec les bailleurs de fonds internationaux. L’autre caractéristique du Sénégal est son économie relativement diversifiée par rapport aux normes régionales, le secteur tertiaire représentant près de 50% du PIB. Cependant, l’agriculture et la pêche restent, de loin, les secteurs qui créent le plus d’emplois. L’économie sénégalaise souffre de l’insuffisance des infrastructures, en particulier dans l’énergie, et d’une base industrielle peu développée. De plus, les investissements étrangers restent relativement faibles.
Membre de l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest (UEMOA), le Sénégal bénéficie d’une solide protection face aux chocs de la balance des paiements puisque le Trésor français garantit la convertibilité illimitée du franc CFA en euro sur la base d’une parité fixe. Cela contribue aussi à sa stabilité macroéconomique, l’inflation dépassant rarement 3%. Des réformes du franc CFA sont en cours mais les fondamentaux du régime de change restent inchangés.