Les indicateurs de l’économie qatarie, peu diversifiée et basée sur des contrats longs d’exportation de gaz, n’ont pas connu la même volatilité qu’ailleurs dans le Golfe au cours des cinq dernières années. À court terme, la conjoncture pétrolière et l’organisation de la Coupe du Monde vont soutenir la croissance et permettre le retour d’excédents budgétaires et extérieurs substantiels. De même, la réduction de la dette extérieure des banques devrait se confirmer. L’inflation restera relativement modérée grâce à l’intervention du gouvernement et à l’effet modérateur de l’appréciation du dollar sur les prix des importations. À moyen terme, les perspectives macroéconomiques sont très positives en raison de l’augmentation significative de la rente gazière
L’économie qatarie débute l’année 2021 dans des conditions relativement favorables : l’embargo régional a pris fin, mais l’épidémie de Covid-19 est toujours active. Malgré la baisse des prix du pétrole en 2020, les déficits budgétaires et courants sont restés modérés. À moyen terme, le développement de nouvelles capacités d’exportation de gaz devrait significativement renforcer une situation macroéconomique déjà solide. Le principal facteur de vulnérabilité demeure l’endettement extérieur net des banques, qui est très élevé et qui n’a cessé de croître avec le développement accéléré de l’économie. Néanmoins, le soutien gouvernemental est assuré, et la position extérieure des banques devrait se rétablir avec le ralentissement attendu du crédit et la croissance des dépôts.
Le Qatar détient le plus grand champ de gaz non associé au monde et 13% des réserves mondiales de gaz naturel. C’est l’un des principaux producteurs et exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL). Depuis 2012 et la fin du développement de l’industrie gazière, la croissance économique du pays repose sur l’activité des secteurs non liés aux hydrocarbures : l’industrie, les infrastructures (avec la Coupe du monde de 2022) et les services. L’embargo décidé par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis n’a pas eu d’impact significatif sur les perspectives économiques du Qatar. Il a été levé en janvier 2021 sans concession significative de la part du gouvernement qatari. De nouvelles capacités d’exportation de GNL devraient être opérationnelles sur la période 2025-2027. L’augmentation attendue des capacités, de l’ordre de 60 %, devrait permettre de dégager d’importantes recettes supplémentaires liées aux hydrocarbures. Le principal point faible est la position extérieure du secteur bancaire. Le passif extérieur net du secteur représente un montant équivalant à USD 124 mds, soit 70 % du PIB. Sa devise, le rial qatari (QAR) est arrimé au dollar US.
Le Qatar est membre du Conseil de Coopération du Golfe. Il n’adhère plus à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) depuis 2019.