Avec un PIB d’USD 3 220 mds, en parité de pouvoir d’achat (PPA), le Brésil est la dixième économie mondiale selon les données de la Banque mondiale. Son PIB est égal à un tiers de celui de l’Amérique latine et des Caraïbes et ses 210 millions d’habitants représentent un tiers de la population totale de la région. C’est aussi le cinquième plus grand pays au monde. Le Brésil, qui abrite 20 % de la forêt tropicale mondiale, dispose d’importantes ressources naturelles et son économie est bien diversifiée. Faiblement intégré dans l’économie mondiale, il souffre également d’un manque important d’infrastructures, d’inégalités de revenus élevées, d’un système fiscal complexe, de fortes rigidités du marché du travail et d’une mauvaise gouvernance.
Le profil de croissance du Brésil, au cours de la décennie écoulée, a été relativement volatil. Après avoir enregistré une croissance moyenne de 4,5 % entre 2007 et 2011, l’activité économique, depuis 2013, a connu une alternance de périodes de stagnation relative (2014, 2017, 2018, 2019) et de contraction (2015, 2016, 2020). La trajectoire de croissance modérée des dernières années peut être attribuée à un ensemble de facteurs, dont des faux pas politiques, un environnement extérieur moins favorable, marqué par la fin du super-cycle des matières premières en 2014, et une série de scandales de corruption qui ont éclaboussé la classe politique et le monde des affaires, avec de lourdes conséquences sur la société, la confiance et l’investissement. Ces dernières années, les rigidités budgétaires ont freiné l’accroissement des investissements publics, tandis que les taux élevés record des prêts (et un accès insuffisant au crédit à long terme) ainsi que les lourdeurs administratives et un accès plus limité au crédit subventionné ont pesé sur l’investissement privé.
Le Brésil bénéficie d’un système financier robuste et bien supervisé. Comme le real brésilien (BRL) demeure l’une des monnaies les plus volatiles de tous les marchés émergents, les entreprises sont vulnérables au risque de change. Cependant, la solide position extérieure du pays —avec d’importants volants de liquidité, une dette extérieure modérée et des investissements directs étrangers (IDE) dynamiques— limite le risque de restrictions des transferts.
Le gouvernement Bolsonaro a introduit un important train de mesures économiques pour atténuer les difficultés des entreprises et des populations vulnérables, liées aux conséquences de la pandémie de Covid-19. Des mesures d’allégement ont été mises en place à la fois par les autorités budgétaires et monétaires pour soutenir la liquidité des entreprises, en particulier celle des PME.
Le redressement de l’économie prendra du temps. Le taux de chômage restera durablement élevé et, comme la pandémie de Covid-19 a exacerbé les déséquilibres budgétaires, le gouvernement ne sera pas en mesure d’introduire d’importantes mesures de relance. L’inflation comme les taux directeurs sont à des plus bas historiques de sorte que la charge de la dette a été maîtrisée jusqu’à présent. Des réformes sont mises en œuvre pour contrôler la croissance ultérieure des dépenses publiques obligatoires (réforme de la sécurité sociale, réformes administratives), réduire les barrières commerciales et l’intervention de l’État sur les marchés du crédit, promouvoir les privatisations et les concessions (Programme de partenariat d’investissement) et simplifier le code des impôts. Ces réformes – si elles se concrétisent – pourraient contribuer à remédier à certains problèmes économiques de fond (comme la faiblesse de la productivité) et à améliorer le potentiel de croissance du pays.