Grâce au pétrole et au gaz de la mer du Nord, la Norvège est l’une des économies européennes où le revenu par habitant est le plus élevé. Les recettes de l’industrie pétrolière lui ont permis de constituer de solides réserves destinées au Fonds de pension gouvernemental global, dont les actifs représentent désormais trois fois le PIB norvégien et qui est intégré au budget national. D’après la « règle budgétaire », un principe fondamental de la politique budgétaire norvégienne, le gouvernement ne peut dépenser, au cours d’un cycle économique, plus que le rendement réel attendu du fonds, estimé à 3 % par an ou 8 % environ du PIB.
Après avoir pâti de la chute des prix du pétrole et du repli de l’industrie pétrolière en 2016, l’économie norvégienne s’est redressée, portée par une demande intérieure plus vigoureuse et un environnement conjoncturel favorable au niveau mondial. La croissance du PIB est restée forte jusqu’à la crise Covid-19 malgré le ralentissement de la plupart des économies avancées. En fait, la robustesse de l’économie a permis à la Norges Bank de relever son taux directeur de 100 points de base, à 1,50 %, en 2018 et 2019, afin de maintenir l’inflation autour de sa cible de 2 %.
Cependant, face à la crise Covid-19 et à la chute des prix du pétrole dans les premiers mois de 2020, la banque centrale a dû changer de cap et ramener son taux directeur à 0 %, niveau le plus bas jamais enregistré. Les prix du pétrole et la couronne norvégienne se sont redressés depuis, mais l’environnement économique reste difficile, notamment en raison du ralentissement des échanges commerciaux. Sur le long terme, l’un des principaux défis que devront relever les pouvoirs publics sera de réorienter davantage l’économie en faveur d’autres secteurs que le pétrole et le gaz.