Avec plus de 1,4 milliard d’habitants, l’Inde est la plus grande démocratie au monde, mais seulement la huitième puissance asiatique émergente en termes de PIB par habitant (en parité de pouvoir d’achat ou PPA), juste avant le Vietnam. En effet, alors que la croissance économique indienne s’est inscrite en moyenne à 6,7%, sur la période 2015-2019, le PIB réel par habitant n’a augmenté que de 5,6%.
La crise liée à la Covid-19 n’a pas épargné l’Inde dont la situation économique et sociale s’est nettement détériorée à l’instar de nombreuses économies émergentes. L’Inde a connu sa première récession depuis l’exercice 1979/1980. Cependant, la situation du pays avait déjà commencé à se détériorer bien avant le début de la pandémie, qui n’a fait qu’exacerber ses faiblesses. La très forte contraction du PIB, provoquée par la pandémie de Covid-19, a mis en évidence les vulnérabilités structurelles de l’économie, en particulier l’existence d’un grand nombre de travailleurs sans protection sociale. La fragilité du système bancaire et financier indien freine la croissance économique même si les banques sont plus solides qu’il y a cinq ans. Par ailleurs, les finances publiques sont dégradées et le gouvernement dispose d’une étroite marge de manœuvre budgétaire pour soutenir la croissance économique ou faire face à un nouveau choc. Sur le plan politique, le gouvernement Modi, reconduit pour un second mandat en mai 2019, a adopté des réformes économiques clés pour soutenir les perspectives de croissance à moyen terme. Cependant, leur mise en œuvre reste problématique.