Les finances publiques indiennes restent fragiles mais elles se sont consolidées au cours des quatre premiers mois de l’année budgétaire en cours (qui s’achèvera le 31/03/2022). Le déficit budgétaire du gouvernement a atteint 9,2% du PIB à la fin de l’année budgétaire 2020/2021 contre seulement 3,8% du PIB au cours des cinq années précédentes. Dans le même temps, la dette publique a fortement augmenté et on estime qu’elle aurait atteint 88% du PIB en mars 2021.
La forte dégradation des finances publiques est le résultat de l’augmentation des dépenses publiques induite par la crise de la Covid-19 mais elle s’explique aussi par une base fiscale extrêmement faible (les recettes n’atteignaient que 8,6% du PIB avant même la crise sanitaire). Dans un tel contexte, on pouvait redouter la dégradation de la note souveraine de l’Inde par les agences de notation.
Aujourd’hui, cette perspective s’est légèrement éloignée. En effet, pour la première fois depuis l’année 2011/2012, le déficit a atteint seulement 21,4% de sa cible annuelle (fixée à 6,8% du PIB) sur les quatre premiers mois de l’exercice budgétaire en cours. Ce bon résultat s’explique par une hausse moins forte que prévu des dépenses mais surtout par une augmentation sensible des recettes. En rythme annualisé, elles ont atteint l’équivalent de 9,2% du PIB, alors qu’elles s’établissaient à seulement 8,7% du PIB en moyenne au cours des trois exercices précédents. Cette consolidation, si elle se confirme sur le reste de l’année, est plutôt encourageante.