Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques.
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Entre 2013 et 2018, la croissance de la productivité en Inde a été forte (multiplication par 1,3, une hausse similaire à celle observée au Vietnam, légèrement inférieure à la Chine, mais supérieure à l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande). Mais à partir de 2019, la productivité a stagné en Inde, alors qu’elle a continué d’augmenter dans les autres pays (hormis les Philippines). Cette évolution est d’autant plus inquiétante que le niveau de revenu par tête est encore faible (le PIB par tête en PPA était 2,4 fois inférieur à celui de la Chine en 2024) et le taux de chômage élevé, en particulier chez les jeunes (15,6% en 2024 selon les données officielles). Sans une augmentation rapide de la productivité, l’Inde pourrait rester un pays à « revenu intermédiaire ».
La croissance économique indienne a surpris à la hausse entre avril et juin 2025 (+7,8% en g.a.). Mais l’activité est moins dynamique qu’il n’y paraît et les risques baissiers sur la croissance sont élevés. La consommation des ménages reste molle. Pour soutenir la demande intérieure et compenser l’impact de la hausse des tarifs douaniers américains sur l’activité, le gouvernement a annoncé une baisse des taux de TVA, alors même que ses marges de manœuvre budgétaires sont limitées. La Banque centrale devrait continuer à être prudente dans son assouplissement monétaire car les pressions à la baisse sur la roupie restent fortes
L’Indonésie est moins exposée aux conséquences de la hausse des tarifs douaniers américains que les autres pays de l’ASEAN, mais les risques baissiers sont importants. Pour soutenir la croissance, les autorités ont multiplié les mesures de soutien à l’économie. La Banque centrale a réduit ses taux directeurs, davantage que dans les autres pays asiatiques, et le nouveau ministre des Finances a annoncé un relèvement des dépenses sociales. La dette publique reste contenue mais elle est financée principalement sur les marchés obligataires, en particulier par les investisseurs étrangers qui s’inquiètent d’un dérapage budgétaire sous l’administration Prabowo
En dépit d’une croissance robuste entre avril et juin 2025 (probablement surestimée), le gouvernement multiplie les mesures de soutien à l’économie indienne. Le « conseil de la taxe sur les biens et services », qui se réunira les 3 et 4 septembre, devrait valider la baisse des taux de TVA. Cette mesure permettrait de contrecarrer les effets de la hausse des tarifs douaniers américains sans pour autant fragiliser les finances du gouvernement central.
Alors que, depuis 2021, les flux d’IDE vers l’Asie du Sud-Est dépassent, en moyenne, ceux enregistrés sur la période 2016-2019, ils ont baissé en Inde. Rapportés au PIB, les flux nets d’IDE entrants n’ont atteint, en 2024, que 0,7% du PIB indien. Cette baisse est d’autant plus surprenante que, selon l’UNCTAD, les annonces de nouveaux projets d’investissements greenfield dans le pays sont en forte hausse depuis 2022.
Au mois de décembre dernier, les Études Économiques vous invitaient à aborder la question des conséquences du retour de Donald Trump sur l’économie mondiale et ses répercussions sur les questions énergétiques et climatiques.Six mois après, il est temps de faire un premier bilan des débuts mouvementés de son deuxième mandat. En effet, face aux menaces pesant sur les échanges commerciaux et la nouvelle logique de négociation par la force, comment réagiront les partenaires commerciaux des États-Unis ? Verrons-nous de nouvelles alliances naître ou d’autres se renforcer ? Comment se positionnera la Chine ? Que dire de l’Europe ?
Le choc protectionniste imposé par les États-Unis entrainera de nouveaux ajustements dans les chaines de production et le commerce mondial. Les pays émergents (hors Chine) pourront-ils une nouvelle fois en bénéficier, alors même que la concurrence des produits chinois s’intensifie sur leur marché intérieur ? Pourront-ils gagner des parts de marché aux États-Unis, ou même en Chine ? Leur serait-il possible de réduire leur dépendance à l’une ou l’autre des deux superpuissances ?
La croissance de l’Inde ralentit. La consommation des ménages est molle, pénalisée par une faible progression des salaires réels et une hausse de la charge de la dette, et les investissements privés sont faibles. Au vu de son faible degré d’ouverture, l’Inde sera peu affectée par la hausse des tarifs douaniers américains, mais ne devrait pas être épargnée. Ses marges pour négocier avec l’administration Trump sont limitées. Toutefois, son marché intérieur est vaste et permet une diversification de la production en Asie. Pour tirer profit de la guerre commerciale sino-américaine, l’Inde devra rapidement palier les contraintes structurelles qui pèsent sur le développement de son industrie
La croissance économique de la Thaïlande est restée solide au T1 2025 mais les risques baissiers sont élevés. La Thaïlande est l’un des pays d’Asie à avoir le plus bénéficié des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine mais les effets du nouveau durcissement de la politique commerciale américaine pourraient être plus douloureux. Ses produits pourraient être davantage taxés que ceux de ses concurrents sur le marché américain alors que l’afflux de biens chinois pourrait augmenter sensiblement. Toutefois, elle pourrait aussi bénéficier de nouveaux investissements d’entreprises étrangères souhaitant poursuivre la diversification de leurs chaînes de production. Elle présente de nombreux atouts par rapport à certains pays voisins.
La vulnérabilité des pays de l’ASEAN au protectionnisme commercial américain a sensiblement augmenté depuis 2017. Les États-Unis sont devenus une destination-clé pour ces pays, qui y exportent des biens à faible intensité technologique (comme les produits textiles et chaussures) mais aussi à intensité technologique moyenne (téléphones portables) et forte (circuits électroniques intégrés et semi-conducteurs). Le Vietnam, la Thaïlande et, dans une moindre mesure, la Malaisie, ont les plus gros excédents commerciaux avec les États-Unis. Ils sont donc susceptibles d’être les plus visés par un changement de la politique tarifaire américaine
Les prévisions de croissance pour l’année 2024/2025, qui s’achèvera le 31 mars prochain, ont été sensiblement révisées à la baisse. Les perspectives pour les trois prochaines années pourraient l’être aussi à moins que le gouvernement et le secteur privé augmentent significativement leurs investissements. Or, le contexte économique international n’est pas favorable aux investissements, tant domestiques qu’étrangers, même si l’impact direct d’une potentielle hausse des tarifs douaniers américains, sur la croissance économique indienne, serait limité
La croissance du PIB est restée robuste en 2024 et les perspectives pour 2025 sont bien orientées. La consommation des ménages devrait rester solide mais les investissements devraient ralentir. La Banque centrale devrait être contrainte dans sa politique d’assouplissement monétaire par les tensions sur la roupie, alors que les taux d’intérêt réels, déjà élevés, ont augmenté. Au niveau budgétaire, le gouvernement devrait privilégier sa politique sociale aux dépenses d’investissement. Cela pèsera sur la croissance à court et moyen terme. Les exportations devraient pâtir du ralentissement économique chinois. Par ailleurs, bien que modeste, l’impact direct d’une hausse potentielle des droits de douane américains pourrait également pénaliser l’économie indonésienne.
La croissance indienne a ralenti au premier trimestre de l’année budgétaire en cours et les indicateurs avancés laissent penser qu’elle atteindra 6,9% sur l’ensemble de l’exercice (vs. 8,2% l’année dernière). Plusieurs risques pèsent sur la croissance du PIB mais ils restent mesurés. Hormis une hausse des pressions inflationnistes, qui pourrait retarder l’assouplissement monétaire attendu d’ici le premier trimestre 2025, le ralentissement de la demande étrangère constitue le principal risque. L’essoufflement du modèle chinois, en particulier, peut brider le développement d’un secteur manufacturier indien déjà sous-dimensionné en raison de la concurrence de biens de consommation et d’équipement chinois à des prix toujours plus compétitifs
La croissance économique reste solide mais elle devrait ralentir en 2025. En raison de son degré d’ouverture élevé, l’économie de la Malaisie est plus vulnérable au ralentissement chinois que l’Inde ou l’Indonésie. De plus, les tensions entre les États-Unis et la Chine pourraient rendre plus complexe la mise en œuvre de son programme de développement industriel (« New Industrial Masterplan ») pourtant indispensable pour donner un nouveau souffle à sa croissance. Les marges de manœuvre des autorités pour soutenir l’économie sont limitées. La Banque centrale devrait laisser ses taux directeurs inchangés à horizon des six prochains mois, contrairement aux autres banques centrales d’Asie
La banque centrale indonésienne a procédé à une baisse inattendue de ses taux de politique monétaire le 18 septembre (-25pbs). Cet assouplissement a été largement motivé par le renforcement de la roupie face au dollar enregistré depuis le mois d’août (+6,4%).
La croissance économique indienne a atteint 8,2% pour l’année budgétaire 2023/2024. Mais une telle performance n’a pas permis au BJP, le parti au pouvoir de Narendra Modi, de conserver la majorité au parlement. Au cours des cinq prochaines années, le BJP devra composer avec les petits partis partenaires de la coalition qu’il conduit pour diriger le pays. L’adoption de nouvelles réformes pour libéraliser davantage l’économie pourrait être difficile. Par ailleurs, le Premier ministre pourrait avoir à modifier la structure des dépenses budgétaires afin d’accroître de nouveau la part des subventions et autres transferts sociaux, en baisse depuis cinq ans
Pour l’année budgétaire 2023/2024 qui s’est achevée fin mars 2024, la croissance de l’Inde a atteint 8,2%, le rythme le plus élevé parmi les pays d’Asie. Au cours des vingt dernières années, la croissance a été de 6,3% par an en moyenne. Pourtant, malgré cette performance, le PIB par tête de l’Inde reste faible. Par ailleurs, les inégalités de revenus ont augmenté et le taux de chômage est élevé (en particulier chez les jeunes), et ce, en dépit de la hausse du niveau d’éducation. On peut expliquer les faibles niveaux de revenu et d’emploi par la structure de l’emploi, lequel reste concentré dans l’agriculture, un secteur à faible valeur ajoutée
Les politiques de réformes engagées depuis l’arrivée de Narendra Modi au pouvoir en 2014 devraient se poursuivre avec sa très probable réélection en juin prochain. Son bilan économique est globalement positif. La croissance a été solide, le secteur bancaire s’est consolidé, le taux d’investissement a fortement augmenté et les déficiences en matière d’infrastructures ont diminué. Pour autant, les défis structurels auxquels le pays est confronté restent nombreux et importants. Le PIB par tête reste très inférieur à celui enregistré dans les autres pays d’Asie (Chine, Vietnam, Indonésie), le secteur manufacturier peine à se développer et le pays ne parvient pas à créer suffisamment d’emplois pour intégrer les jeunes, dont le taux de chômage reste très élevé.
Subianto Prabowo deviendra le nouveau président indonésien le 20 octobre prochain. Il héritera d’une économie solide caractérisée par une croissance robuste et stable (5,1% en moyenne au cours des dix dernières années hors période de Covid-19), un déficit budgétaire et une dette publique maîtrisés, des comptes extérieurs solides. Pour autant, les défis qui attendent le nouveau président sont importants. Dès la prochaine décennie, l’avantage démographique du pays va commencer à s’estomper. Il lui faudra accélérer le rythme d’adoption des réformes pour parvenir à augmenter sensiblement le niveau d’emploi des jeunes et des femmes et attirer davantage les investissements directs étrangers. Sans cela, l’Indonésie deviendra un pays « vieux » avant de parvenir à être un pays à « haut revenu ».
Les tensions à la baisse sur les monnaies d’Asie se sont légèrement accentuées la semaine dernière dans un climat géopolitique et monétaire devenu moins favorable. La crainte d’une hausse des prix internationaux du pétrole en raison du conflit au Moyen-Orient d’une part, et le changement de ton de la Réserve fédérale américaine d’autre part, expliquent les récentes tensions. Mais la roupie indienne a, jusqu’à présent, mieux résisté que les autres monnaies d’Asie.
L’activité économique indienne est restée solide au premier semestre de l’année budgétaire en cours. Sur l’ensemble de l’année 2023/2024, elle pourrait être proche de 7%, soutenue principalement par le dynamisme des investissements privés et publics. L’augmentation du taux d’investissement pour la deuxième année consécutive est particulièrement favorable. Elle répond à une des fragilités structurelles du pays. A ce jour, les contraintes sur les facteurs de production (tant au niveau du travail que du capital) et la faible intégration du pays dans le commerce mondial pèsent sur son attractivité, comme en témoigne la nouvelle baisse des flux d’IDE (-0,9% du PIB) sur les trois premiers trimestres de l’année 2023
La croissance économique de la Malaisie est restée robuste en 2023, bien qu’en recul par rapport à 2022 en raison d’effets de base défavorables. La demande intérieure en a été le principal moteur alors que les exportations se sont sensiblement contractées. Les perspectives pour 2024 restent bien orientées et la croissance devrait légèrement rebondir. Les principaux points d’attention portent sur l’évolution du marché immobilier et du secteur de la construction (lequel concentre les entreprises les plus fragiles), la consolidation des finances publiques (qui reste très graduelle) et l’évolution des comptes extérieurs
Plus de 18 mois après son défaut de paiement sur sa dette extérieure, la situation macroéconomique du Sri Lanka s’est améliorée, mais elle reste très fragile.
En 2023, pour la deuxième année consécutive, les comptes extérieurs de la Malaisie se sont légèrement dégradés, mais ils restent solides. Sur les neuf premiers mois de l’année, le surplus du compte courant s’est réduit de 18,3% par rapport à la même période l’année dernière. Le fort rebond du tourisme n’a pas été suffisant pour compenser la baisse de l’excédent commercial induit par le ralentissement économique mondial et la forte contraction de la demande de semi-conducteurs et de produits électroniques. Ces derniers constituent 36,3% des exportations du pays.
Au deuxième trimestre 2023, la croissance économique indienne restait solide. Mais depuis l’été, la situation s’est légèrement dégradée. Au-delà de la contraction des exportations, la demande rurale ralentit. L’inflation a rebondi et les pressions à la baisse sur la roupie se sont légèrement accentuées avec la forte décélération des entrées de capitaux. Les comptes extérieurs devraient rester sous tension jusqu’à la fin de l’année. La forte hausse des prix du pétrole et une mousson inférieure à la normale pèsent sur le déficit commercial et entretiennent les tensions inflationnistes. Par ailleurs, le rétrécissement de l’écart de rendement entre les obligations indiennes et américaines limite les investissements de portefeuille
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