Selon les derniers chiffres de l’Autorité bancaire européenne, les ratios des prêts non performants des systèmes bancaires espagnol, italien et portugais ont atteint des plus bas historiques au deuxième trimestre 2022. Il apparaît également que leur coût du risque se maintient à un niveau relativement faible après leur forte hausse en 2020. Toutefois, le coût du risque des banques d’Europe du Sud est fortement susceptible de repartir à la hausse au cours des trimestres à venir sur fond de ralentissement de l’activité économique en lien avec une inflation élevée, une remontée des taux d’intérêt et une augmentation des prix de l’énergie.
Sur fond de guerre en Ukraine et de ralentissement prononcé de l’activité économique, la rentabilité financière des grandes banques italiennes s’est sensiblement repliée au premier trimestre 2022. La hausse du coût du risque a effacé l’effet de ciseaux positif de l’augmentation du produit net bancaire et de la baisse des dépenses courantes. Les ratios des prêts non performants demeurent néanmoins à des niveaux historiquement faibles tandis que les ratios de fonds propres se maintiennent à des niveaux historiquement élevés.
En dépit de la pandémie de COVID-19 qui a conduit le PIB à se contracter de 11% en Espagne en 2020, l’encours des prêts bancaires aux ménages et aux sociétés non financières a augmenté, ce qui est une première depuis 2008. Ce rebond, atypique en période de crise, s’explique notamment par les mesures publiques de soutien à l’économie et par les reports d’échéances accordés par les banques. Toutefois, cette hausse des prêts pourrait n’être que temporaire.