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France : première inflexion du délai d’écoulement des logements neufs après sept trimestres consécutifs de hausse

10/07/2024
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Le délai moyen d'écoulement des logements neufs aux particuliers (maisons individuelles et appartements, hors logements rénovés et réhabilités) s’est légèrement replié au premier trimestre 2024. Il s’établissait, en moyenne, à 32 mois contre 33,2 mois au quatrième trimestre 2023. Ce repli met fin à une augmentation ininterrompue depuis le deuxième trimestre 2022, date à laquelle il s’établissait à 13,3 mois.

France : première inflexion du délai d’écoulement des logements neufs après sept trimestres consécutifs de hausse

Cette baisse du délai d’écoulement s'explique à la fois par la hausse des réservations et par la baisse du stock de logements à la vente. Au dénominateur, les réservations de logements neufs ont progressé (+2,4% t/t[1]), sur fond de baisse des taux d’intérêt. En effet, après être passé de 1,09% au 30 juin 2021 à 4,04% au 31 décembre 2023, le taux d’intérêt moyen[2] des nouveaux crédits à l’habitat aux ménages[3], hors renégociations, s’est replié à 3,95% au 31 mars 2024. La poursuite de cette baisse en avril (3,90%) et en mai 2024 (3,83%) serait de nature à soutenir la réduction du délai d’écoulement.

Au numérateur, l'encours des logements proposés à la vente a quant à lui diminué (-1,6% t/t). La forte remontée des taux obligataires entre janvier 2022 et octobre 2023, qui servent de référence aux taux des crédits à l’habitat, a entraîné une très forte baisse des ventes durant cette période, conduisant les promoteurs à réduire drastiquement leur production de logements. Ainsi, à partir de mises en ventes plutôt basses, le frémissement des réservations a suffi à faire reculer les stocks, et ces évolutions doivent donc être interprétées avec une certaine circonspection. Elles sont encourageantes pour la trésorerie des promoteurs mais ne signifient pas, loin s’en faut, que le secteur redémarre. Au demeurant, la poursuite de la baisse des taux longs ne constitue pas à nos yeux le scénario le plus probable, tandis que les incertitudes fiscales et budgétaires sont de nature à encourager un certain attentisme de la part des acheteurs et investisseurs immobiliers.


[1] Le Service des données et études statistiques (SDES) retient la moyenne des réservations des deux derniers trimestres pour calculer le délai d’écoulement.

[2] Hors frais et assurances.

[3] Et institutions sans but lucratif au service des ménages.

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE