Les chiffres des PIB pour le 4e trimestre 2024 confirment une nette divergence entre une croissance qui se maintient aux États-Unis (0,6% t/t), ou accélère en Chine (1,6% t/t), et des performances européennes où le PIB stagne, le négatif et le positif se neutralisant : -0,2% en Allemagne, -0,1% en France ou une stagnation en Italie, contre +0,8% en Espagne. Au Japon et au Royaume-Uni, ces chiffres n’ont pas encore été publiés, mais nous les estimons à 0,2% et 0,3% t/t respectivement.
Les enquêtes de conjoncture auprès des ménages et des entreprises démarrent l’année sur une note légèrement plus positive. La confiance des consommateurs (+0,3 point) a bénéficié d’un léger repli des indicateurs des perspectives de chômage et d’inflation. L’indice PMI composite repasse en zone d’expansion (+0,6 point à 50,2) – la contraction dans l’industrie manufacturière se faisant moins forte (+1,5 point à 46,6) – tandis que l’indice dans les services accuse un léger repli (-0,2 point à 51,4).
Le climat des affaires allemand est tiré vers le bas par la récession prolongée de l’industrie. La production industrielle au sens large (construction incluse) s’est contractée sur 10 des 12 derniers trimestres (en anticipant un nouveau trimestre négatif au T4 2024). La baisse cumulée atteint 8,4% (-14,7% vs. le pic de fin 2017, cf. graphique). Cette dynamique explique le faible niveau de l’IFO en décembre et janvier (à son plus bas, hors Covid-19, depuis la crise de 2008).
La conjoncture française reste sur une note faible, bien qu’elle montre des signes de stabilisation. Le climat des affaires de l’Insee est resté stable à 95 en janvier, tandis que le PMI composite a marqué un léger rebond (47,6 en janvier contre 47,5 en décembre).
Comme anticipé, la croissance italienne n’est pas parvenue à surpasser celle de la zone euro en 2024 (croissance annuelle moyenne de 0,5% contre 0,7% respectivement). En outre, elle est restée à l’arrêt au T4 (0,0% t/t) pour le deuxième trimestre consécutif.
Après avoir enregistré une croissance quatre fois plus importante que celle de la zone euro en 2024 (3,2% en moyenne annuelle contre 0,8% respectivement), l’économie espagnole devrait maintenir son dynamisme tout au long de 2025. Fort d’une progression de 0,8% t/t au cours des trois derniers trimestres de l’année, le PIB réel devrait continuer sur sa lancée avec une croissance attendue de 0,7% t/t au T1 2025, marquant ainsi le septième trimestre consécutif de croissance supérieure ou égale à 0,7%.
L’économie américaine conclut l’année 2024 avec une croissance au T4 de +0,6% t/t de son PIB réel, un chiffre solide bien qu’en léger recul par rapport au trimestre précédent (-0,2 pp). Une nouvelle fois, la consommation des ménages (+1,0% t/t, +0,1 pp) en constitue le moteur principal (cf. graphique). Le secteur public apporte également une contribution positive, à l’inverse de l’investissement fixe privé (-0,1% t/t) malgré la progression de l’investissement résidentiel et des produits de propriété intellectuelle.
Les dynamiques de consommation et de production industrielle restent défavorables. Les ventes au détail (hors carburant) ont reculé de 0,5 % m/m en décembre et de 1,1 % au T4 par rapport au T3. La production industrielle qui a enregistré, entre septembre et novembre, trois mois de baisse successifs demeure sur une dynamique très difficile au démarrage de l’année 2025. Certes, le PMI manufacturier s’améliore (+1,3 point à 48,3) tout comme l’enquête mensuelle du CBI, mais l’enquête trimestrielle du patronat britannique chute à nouveau lourdement au T1
L’économie japonaise débute l’année 2025 de façon divergente selon l’enquête JibunBank PMI. Le PMI manufacturier s’affiche en retrait à 48,7 en janvier (-0,9 pp, un plus bas depuis mars 2024), sur fond d’une plus ample détérioration de la production et des nouvelles commandes. En revanche, le PMI des services accélère selon l’estimation flash, la Business Activity passant de 50,9 à 52,7.
La croissance économique chinoise a accéléré au T4 2024 (+1,6% en rythme trimestriel et +5,4% en glissement annuel), tirée par la solide performance des exportations et le léger renforcement de la consommation privée. Ces facteurs de soutien devraient persister début 2025, mais la croissance devrait ensuite retrouver sa tendance baissière. La demande intérieure devrait rester fragile et la hausse des droits de douane américains constituera un choc négatif important pour les exportations.