Marchés obligataires, indices des actions, et taux de change des matières premières.
La BCE garde la main. C’est le message général envoyé par Christine Lagarde lors de sa conférence de presse ce jeudi 12 décembre. Comme attendu, la BCE a abaissé ses taux directeurs de 25 points de base, pour la quatrième fois depuis le début de la détente monétaire en juin, portant ainsi le taux de refinancement à 3,5% et le taux de dépôt à 3,0%. Les prévisions d’inflation sont légèrement révisées à la baisse à 2,1% pour le headline et 2,3% sur le core en 2025, avant une convergence des deux mesures à 1,9% en 2026.
La position extérieure nette de la zone euro en matière d’investissements directs et de portefeuille s’est considérablement redressée entre 2015 et 2022, devenant positive depuis 2021, c’est-à-dire que la zone euro est devenue créancière nette sur le reste du monde. Pourtant, les revenus qu’elle perçoit sur ces actifs sont moins élevés que ceux qu’elle paye aux investisseurs non-résidents. Quelles en sont les raisons ?
La réunion de septembre du FOMC a initié un démarrage en trombe du cycle d’assouplissement de la Fed, avec une baisse significative de 50 pb de la cible de taux qui s’établit désormais à +4.75% - +5.0%. De façon inhabituelle, la banque centrale a opté pour une baisse significative, alors que l’économie demeure dynamique et, surtout, avec l’objectif explicite de maintenir un statu quo. Le pivot intervient alors que les conditions macroéconomiques ont conduit la Fed à réorienter ses priorités vers la composante ‘plein-emploi’ du mandat dual, sans qu’elle ne puisse toutefois déclarer « mission accomplie » sur le plan de l’inflation
La réunion du 17-18 septembre du FOMC devrait déboucher sur une baisse de 25 pb de la cible de taux, à 5,0% - 5,25%, sauf surprise de taille. Ce mouvement marquera le début d’un cycle d’assouplissement monétaire. La combinaison d’une amélioration des données et perspectives sur l’inflation et de l’indiscutable refroidissement du marché du travail entraîne un rééquilibrage des priorités de la Fed, ouvrant la voie aux baisses de taux. Quelques réflexions au-delà du changement de direction :
En 2019, l’Union européenne (UE) adoptait un « pacte vert » très ambitieux, fixant pour objectif aux Vingt-Sept d’atteindre la neutralité climatique dès 2050. Depuis lors, sont venus s’ajouter le paquet législatif Fit for 55 (en 2021), puis l’ensemble des directives REPowerEU (en 2023) détaillant la marche à suivre pour une baisse accélérée - au minimum deux fois plus rapide que celle déjà obtenue - des émissions de gaz à effet de serre. L’accent a été mis sur le développement des énergies renouvelables, dont le poids est appelé à doubler dans les six ans, pour atteindre 42,5% de la consommation finale d’énergie en 2030.
Traditionnellement, la remontée des taux d’intérêt influe considérablement sur les revenus des banques. Ces effets varient néanmoins d’un système bancaire à l’autre selon la structure des bilans des établissements. Au Royaume-Uni, les grandes banques en ont, sans conteste, bénéficié jusqu’à présent, ainsi qu’en témoigne le niveau inédit, pour la deuxième année consécutive, de leurs résultats agrégés. Ainsi, la dynamique de leurs revenus a été largement portée par la hausse des taux d’intérêt en 2023. Ces effets, toujours positifs, pourraient toutefois s’essouffler en 2024. Les charges d’exploitation, si elles devraient rester maîtrisées, pourraient encore pâtir durant quelques trimestres des effets retardés de l’inflation
Lors d’une conférence de presse conjointe en Allemagne, le mardi 28 mai 2024, et dans la lignée des rapports Letta et Noyer, et des déclarations du ministre français de l’Économie, le président français et le chancelier allemand ont évoqué leur souhait de créer un « produit d’épargne européen » pour « renforcer la compétitivité et la croissance de l’Europe ». Une nouvelle approche pour remettre l’Union des marchés de capitaux sur les rails.
Les informations nouvelles sur la croissance, l'inflation et la politique monétaire influencent les marchés obligataires et boursiers. Si l'incidence sur les obligations est manifeste, celle sur les actions est plus complexe. Par conséquent, la corrélation entre les cours des obligations et les cours des actions fluctue au fil du temps. Depuis 2000, elle est surtout négative, donnant lieu à un effet de diversification qui sous-tend la demande d'obligations, même lorsque les rendements sont très bas. Sans surprise, au cours du récent cycle de resserrement de la Réserve fédérale, la corrélation est redevenue positive
La dépendance aux données économiques de la politique monétaire a renforcé l’interdépendance entre indicateurs économiques, marchés financiers et banques centrales. La publication des chiffres de l’inflation joue un rôle prédominant dans la mesure où le mandat des banques centrales est centré sur un objectif d’inflation. Aux États-Unis, lors de la publication de l’IPC, la variation des contrats à terme financiers sur les fed funds affiche la corrélation la plus marquée avec la variation mensuelle de l’inflation sous-jacente
D’après le rapport de la Banque mondiale publié la semaine dernière, le stock de dette extérieure de l’ensemble des pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) s’est contracté en 2022, pour la première fois depuis 2015. Toutefois, ce constat ne s’applique pas à l’Afrique sub-saharienne (constituée exclusivement de PFRI à l’exception des Seychelles) : la dette extérieure de la région a continué d’augmenter en 2022, pour atteindre USD 832,8 mds, un chiffre en croissance de 2,1% par rapport à 2021.
La dernière déclaration de la Réserve Fédérale – les projections de taux du FOMC et les commentaires de Jerome Powell, Président de la Fed – confortent l’anticipation d’un atterrissage en douceur pour l’économie américaine. Ces annonces devraient apaiser les craintes potentielles sur les perspectives de cash-flow des entreprises et du revenu des ménages. On a assisté à un fort rally des marchés tant obligataires, qu’actions, suscitant l’euphorie chez les investisseurs en cette fin d’année. Toutefois, le scénario d’un atterrissage en douceur devrait maintenant entrer dans une phase plus critique : les investisseurs ne tarderont pas à s’interroger sur le calendrier et l’ampleur des baisses de taux
Mise à jour des données sur le PIB, l'inflation les taux de change et d'intérêt.
La position nette vendeuse des hedge funds sur le marché à terme des titres du Trésor américain s’est considérablement élargie au cours de l’année. À la fin novembre, elle s’établissait à un niveau inédit de près de USD 800 milliards. Les gestionnaires d’actifs, désireux de se couvrir contre le risque de taux, ont, quant à eux, accru, leur position nette acheteuse.
Lorsque les besoins de financement d’une transformation économique dépassent les capacités de marchés financiers fragmentés, l’union des marchés de capitaux devient indispensable, a déclaré Christine Lagarde, présidente de la BCE, dans un discours récent. L’UE se trouve aujourd’hui face à cet enjeu. Selon des estimations de la Commission européenne, il faudra plus de 700 milliards d’euros par an pour financer la transition énergétique et numérique. L’un des moyens de réduire la fragmentation des marchés de capitaux consiste à abaisser le coût de la collecte d’informations pour les investisseurs, notamment grâce à l’harmonisation et, si possible, la simplification des normes et réglementations
Croissance, inflation, taux d'intérêt et taux de change
La hausse des rendements de long terme aux États-Unis joue les trouble-fête dans la région : elle efface en partie les gains de change engrangés en début d’année, redirige les flux de portefeuille et complique les projets d’émission de dette destinés à financer la transition énergétique.
En Europe centrale, les flux de capitaux (investissements directs étrangers, flux de portefeuille et flux bancaires) ont plutôt bien résisté en dépit des incertitudes géopolitiques. De même, ils ne semblent pas affectés, pour le moment, par l’affaiblissement de l’activité économique dans la région.
Aux États-Unis et dans plusieurs pays européens, les besoins bruts de financement du secteur public devraient rester importants alors que la réduction de la taille des bilans des banques centrales – le resserrement quantitatif - complique les choses. L'impact sur les rendements obligataires dépendra de la capacité des investisseurs à prendre des risques
Les rendements des obligations d’État américaines ont sensiblement augmenté depuis la fin du mois de juillet, une dynamique qui s’est accélérée au cours des trois dernières semaines. La hausse de la prime de terme semble déterminante même si les causes sous-jacentes ne sont pas clairement identifiées. En revanche, les conséquences ne font aucun doute : elles sont négatives pour l’économie. L’un des principaux canaux de transmission est le marché immobilier, et la demande de crédit en général devrait en pâtir. L’autre facteur à surveiller est le marché actions, le rendement des bénéfices (earnings yield) du S&P500 étant à présent inférieur à celui des obligations d’État à 10 ans