Échaudée par la crise des marchés monétaires, qu’elle n’avait pas anticipée, lors de son premier resserrement quantitatif (Quantitative Tightening, QT1), la Réserve fédérale américaine (Fed) entend piloter le deuxième (QT2) avec grande prudence.Cela suppose de réduire son portefeuille de titres sans créer de pénurie de monnaie centrale, au regard des exigences de liquidité imposées aux banques soumises au dispositif Bâle 3. À défaut de pouvoir estimer le montant optimal de réserves en banque centrale nécessaire à la bonne transmission de sa politique monétaire, la Fed se donne pour objectif de ramener le stock de réserves à un niveau suffisamment « ample »
Le scénario et les prévisions économiques de la Recherche économique
On dit que le consensus de Davos a toujours tort, mais il faut généralement plus de deux mois pour le vérifier. Pas cette année.
Marchés obligataires, indices des actions, et taux de change des matières premières.
Les rendements des obligations d’État des économies avancées sont fortement corrélés, bien plus qu’avec la croissance du PIB réel. Les gouvernements doivent avoir conscience qu’un manque de discipline budgétaire peut engendrer des externalités négatives, en augmentant les rendements obligataires à l’étranger. Compte tenu des besoins de financement énormes dans les secteur public et le secteur privé, chaque émetteur de dette devrait envisager la possibilité d’être confronté à des taux d’intérêt plus élevés et devrait soumettre son bilan à des tests de résilience.
L’inflation n’est plus le problème économique n°1 qu’elle a été, au cours de ces trois dernières années, mais elle demeure un enjeu majeur. Alors qu’elle n’est pas encore arrivée à sa cible, que les dernières poches se réduisent lentement, de nouvelles pressions haussières s’annoncent. Elles demeurent légères à ce stade mais elles sont bien réelles et de nouveaux risques inflationnistes, liés au contexte économico-géopolitique actuel, prennent forme. La tâche de la Réserve fédérale se complique face au risque de stagflation de l’économie américaine, et celle de la BCE devient un peu plus délicate du fait d’un rééquilibrage entre risques baissiers et haussiers sur la croissance dans la zone euro.
Les deux derniers chocs subis par les pays émergents – durcissement de la politique monétaire américaine en 2022-2023 et élection de Donald Trump fin 2024 – n’ont pas affecté leurs conditions de financement. Toutefois, les facteurs de soutien se sont fragilisés depuis le deuxième semestre 2024. Les conditions de financement pourraient se durcir dans les mois à venir, en raison notamment de la montée du risque géopolitique. Pour autant, l’impact négatif sur les économies émergentes doit être relativisé compte tenu de la faible transmission des deux chocs externes récents aux taux d’intérêt
Alors que la Réserve fédérale (Fed) a baissé de 100 pb sa cible de taux à partir du 18 septembre 2024, les rendements obligataires ont augmenté d’environ 80 pb. Cette déconnexion, rare, évoque une version inversée du conundrum obligataire de Greenspan (2004–2005) : durant cet épisode, qui a aussi touché l’Europe, la hausse des taux courts avait eu peu d’effets sur les taux longs. Comment expliquer ces mouvements contraires entre taux courts et taux longs ? Quelles en sont les implications ?
D’après le consensus actuel, la divergence importante entre l’économie des États-Unis et celle de l’Union européenne, observée depuis la pandémie, devrait persister. Il est vrai que l’économie américaine bénéficie d’une dynamique de croissance forte et affiche un moral d’acier, alors que l’Europe n’a ni l’une ni l’autre. Mais extrapoler à partir d’un instantané, comme l’instinct nous pousse à le faire, est souvent une erreur. En réalité, il existe de solides raisons pour que l’écart entre la croissance des États-Unis et celle de l’Europe se réduise en 2025, comme le prévoit le scénario central de BNP Paribas, avec un ralentissement de l’économie américaine et une accélération de celle de la zone euro (quoique modeste)
La politique énergétique a été au centre de l’agenda de la campagne électorale de Donald Trump et de ses premières semaines à la Maison Blanche. Le nouveau président a pour objectif de confirmer la domination américaine sur le marché mondial des hydrocarbures (les États-Unis sont le premier producteur mondial de pétrole depuis 2019) et d’assurer un prix bas pour le consommateur américain. Cela se traduit concrètement par la volonté d’augmenter la production américaine d’hydrocarbures de trois millions de barils équivalent-pétrole par jour (mb/j), pour une production moyenne de pétrole brut de plus de 13 mb/j en 2024. Mais cet objectif est-il réaliste ?
Donald Trump redevient, ce 20 janvier 2025, le président des États-Unis. Auréolé d’un « mandat clair », le Républicain compte mettre sa victoire à profit en s’attaquant à ses sujets de prédilection. Il retrouve le Bureau ovale alors que l’on assiste à l’un des plus grands rallyes sur le dollar de l’histoire. Le taux de change effectif réel du billet vert atteint aujourd’hui un niveau comparable à celui qui a débouché sur l’accord du Plaza de 1985, avec une probabilité élevée que son appréciation se poursuive. Ce mouvement est de nature à contrarier le nouveau président prompt à pourfendre les devises faibles qui pénaliseraient l’industrie américaine
L'économie mondiale est confrontée à une longue liste d'incertitudes : croissance, inflation, taux d'intérêt, aléas politiques, géopolitiques, tarifaires, etc. Lorsque l'incertitude est exceptionnellement élevée, comme c'est le cas aujourd'hui, l'environnement économique devient intrinsèquement instable et peut évoluer soudainement et radicalement. Cela constitue un vent contraire économique, car les entreprises qui sont fortement exposées à ces sources d'incertitude peuvent reporter leurs décisions d'investissement et d'embauche. Cela pourrait peser sur la confiance des ménages, déclenchant une réduction des dépenses discrétionnaires. Les marchés financiers peuvent également devenir plus volatils car les investisseurs raccourcissent leur horizon d'investissement
Le dernier Employment situation préalable à la prochaine réunion du FOMC (28-29 janvier) fait état d’une vigueur surprenante du marché du travail américain qu’illustrent des créations d’emplois au plus haut depuis mars 2024. La publication conclut une semaine marquée par une hausse importante des rendements obligataires sur fond d’attente de taux « plus hauts pour plus longtemps », à l’origine de mouvements brutaux sur les marchés financiers.
La BCE garde la main. C’est le message général envoyé par Christine Lagarde lors de sa conférence de presse ce jeudi 12 décembre. Comme attendu, la BCE a abaissé ses taux directeurs de 25 points de base, pour la quatrième fois depuis le début de la détente monétaire en juin, portant ainsi le taux de refinancement à 3,5% et le taux de dépôt à 3,0%. Les prévisions d’inflation sont légèrement révisées à la baisse à 2,1% pour le headline et 2,3% sur le core en 2025, avant une convergence des deux mesures à 1,9% en 2026.