La Réserve fédérale américaine a démarré, en juin 2022, un programme de réduction de la taille de son bilan (QT2). La réglementation bancaire pourrait toutefois venir contrarier ses ambitions. Déjà, le premier programme de resserrement quantitatif (QT1), lancé en octobre 2017 par la Fed, avait été interrompu prématurément en raison des exigences de liquidité imposées aux banques. Les contraintes bilancielles pourraient à leur tour précipiter l’arrêt de QT2. Le resserrement de la norme de levier a d’ores et déjà réduit la capacité des banques à intermédier les marchés secondaires des titres du Trésor américain alors que les besoins de financement de l’État fédéral ne cessent de croître.
Les moratoires, légaux et contractuels, accordés depuis le début de la pandémie de Covid-19 au secteur privé non financier[1] portugais sont arrivés, dans une très large mesure, à expiration. L’encours des prêts soumis à des moratoires s’établissait à EUR 3,1 mds en octobre 2021 contre EUR 3,6 mds en mars 2020, et EUR 46,3 mds à leur pic en septembre 2020. Les moratoires ne concernent désormais plus que 1,5% de l’encours des prêts aux ménages et aux sociétés non financières contre 1,9% en mars 2020 et 23,5% en septembre 2020. L’arrivée à échéance des moratoires depuis le mois de septembre 2021 ne s’est pas, pour l’heure, traduite par une augmentation significative des prêts non performants[2]
C’était à craindre. Sitôt acté son divorce avec l’Union européenne, le Royaume-Uni en conteste les termes. Le 16 mars dernier, deux procédures d’infraction lui étaient notifiées, l’une pour violation des dispositions du protocole sur l’Irlande et l’Irlande du Nord, l’autre pour violation du devoir de bonne foi. La suite, qui pourrait aller jusqu’à des sanctions, est à écrire. Reste que le Brexit, qualifié « d’erreur historique » par les Vingt-Sept, n’apparait ni plus ni moins que pour ce qu’il est : un acte de rupture. Certes, il n’empêchera pas l’économie britannique de se redresser dans l’immédiat
Au-delà du choc économique à court terme, la pandémie de Covid-19 et les mesures sanitaires exceptionnelles mises en place pour la contenir posent de nombreuses questions sur les conséquences durables de cette crise. Le débat autour des entreprises zombies, qui n’est pas nouveau, a pris de l’ampleur puisque leur part dans les économies développées a tendanciellement augmenté depuis les années 1980. Les interventions publiques massives de lutte contre les effets de la pandémie, du côté des gouvernements - moratoire sur la dette, annulation de cotisations sociales pour les employeurs, large recours aux dispositifs d’activité partielle, etc
Face au prolongement de la crise sanitaire, l’Autorité bancaire européenne (EBA : European Banking Authority) a décidé, le 2 décembre 2020, de réactiver ses lignes directrices relatives aux moratoires, législatifs ou non, sur les remboursements de prêts. Cette décision vise à permettre aux établissements de crédit d’assouplir leurs critères d’octroi de moratoires. Les moratoires accordés en raison de la pandémie de COVID-19 avant le 31 mars 2021 ne seront pas automatiquement considérés comme des mesures de renégociations. Toutefois, ces moratoires devront avoir bénéficié à un ensemble suffisamment large d’emprunteurs et leur octroi avoir été fondé sur un critère autre, notamment, que celui de la solvabilité
Le 16 septembre dernier, le superviseur unique (SSM) de la zone euro a annoncé l’exonération provisoire des réserves auprès de l’Eurosystème du calcul du ratio de levier des grandes banques. Le même assouplissement avait été introduit quelques mois plus tôt aux États-Unis, en Suisse et au Royaume-Uni. De fait, les dispositifs exceptionnels de soutien à la liquidité, mis en place par les autorités publiques, ont provoqué un élargissement sensible des bilans bancaires. Craignant que les exigences de levier n’entravent la transmission de la politique monétaire et la capacité des banques à prêter à l’économie, les régulateurs, puis les superviseurs les ont temporairement assouplies
En réponse à la crise liée à la pandémie de Covid-19, le Congrès américain a mis en place, en avril dernier, un programme de prêts aux petites et moyennes entreprises (Paycheck Protection Program, PPP) garantis par l’État fédéral. L’enveloppe globale atteint près de USD 650 mds. Sous certaines conditions, ces prêts seront convertibles en subventions dans la limite de la masse salariale, des intérêts sur prêts hypothécaires, des loyers et frais de fonctionnement supportés durant les 24 semaines suivant l’obtention du crédit. L’annulation partielle ou complète des créances sera conditionnée au maintien de l’emploi et des salaires d’ici la fin de l’année. Au 22 juin, 4,6 millions de PME avaient emprunté plus de USD 515 mds par ce biais, un niveau quasi-atteint dès la mi-mai
Les stabilisateurs fiscaux automatiques contribuent à amortir l’impact des chocs économiques sur le PIB par le biais de la variation des recettes publiques (dues à la progressivité de l’impôt) et des dépenses sociales (assurance chômage). L’efficacité de ces stabilisateurs présente d’autant plus d’intérêt que la marge de manœuvre de la politique monétaire est limitée. Une étude de la Commission européenne confirme que, dans une certaine mesure, les stabilisateurs automatiques atténuent l’impact des chocs négatifs sur le PIB. Cet effet est-il suffisant ? Cela reste à vérifier. Ces questions justifient un débat sur le rôle des politiques budgétaires discrétionnaires en cas de récession.
Qu’indiquent les résultats des élections européennes ? La démission de Mme May change-t-elle la donne ? L’Accord de retrait peut-il encore être sauvé ? Y a-t-il toujours un risque de « hard Brexit » ? Va-t-on vers des élections générales anticipées ? Comment se comporte l’économie britannique ?
Pour la plupart des observateurs, les élections européennes sont avant tout vues comme un bulletin de santé politique simultané de l’ensemble des pays de l’Union européenne. Les grandes tendances mises en évidence par les sondages ne devraient pas être démenties. Dans cet article, nous évoquons quelques-unes des conséquences possibles de ces élections sur l’équilibre des forces à Bruxelles et le déroulement des événements qui vont suivre.
Le président de la commission bancaire du Sénat, Mike Crapo, a esquissé, le 1er février dernier, les contours de son projet de réforme du marché hypothécaire. Celui-ci intègre l’idée que les garanties publiques sont indispensables à la liquidité et à la stabilité du marché mais que l’Etat fédéral ne saurait, à lui seul, assumer l’essentiel des risques de défaut de paiement. Le modèle des titrisations Ginnie Mae* (originateurs et émetteurs multiples) serait généralisé mais le rehaussement de crédit serait confié au seul secteur privé. Ginnie Mae apporterait sa garantie (celle de l’Etat) aux titrisations adossées aux prêts couverts par des garants privés agréés. Les dispositifs de transfert des risques de crédit « non extrêmes » seraient approfondis