Le chiffre américain des créations d’emplois de septembre est au plus haut depuis le mois d’avril (+119k). Cependant, ce résultat relativement positif pourrait être éphémère du fait des conséquences du shutdown. Pour la Fed, ces développements renforcent le brouillard entourant sa réunion de décembre. Nous tablons toujours sur une baisse de taux de -25 pb, qui est désormais un « close call ».
On ne peut que remarquer le manque d’intérêt que l'Europe a suscité lors des récentes réunions économiques et financières internationales comme si, aux yeux de beaucoup, « le moment européen », comme l'avait qualifié la présidente de la BCE, Christine Lagarde, au printemps dernier, était passé. Pendant ce temps, les médias européens se délectent de titres alarmistes sur les risques politiques, le marasme industriel sans fin et l'incapacité de l’Europe à mettre en œuvre des réformes susceptibles de préserver sa place dans un monde de plus en plus dominé par les États-Unis et la Chine. Pourtant, loin des feux de la rampe, les bonnes nouvelles se multiplient.
Les déficits d’aujourd’hui sont les impôts de demain. En bonne logique, les ménages devraient donc épargner plutôt que consommer les transferts publics qu’ils reçoivent, dès lors qu’ils se font à crédit et dans l’optique de les rembourser tôt ou tard.
Après PwC en juin, la BCE a présenté sa propre évaluation des coûts de l’euro numérique pour les banques de la zone euro. Grâce à une vaste mutualisation, leur investissement initial au cours des quatre premières années, estimé à EUR 18 mds d’euros par PwC, serait compris, d’après elle, dans une fourchette plus contenue entre EUR 4 et 5,77 mds. Ce montant, qui concentre légitimement l’attention, ne constitue pas l’unique enjeu : le coût récurrent lié à la reconstitution des réserves des banques auprès de l’Eurosystème pourrait, à terme, peser davantage sur les conditions de financement.
En réponse aux tensions perceptibles sur les marchés monétaires, la Fed a annoncé l’arrêt de son QT au 1er décembre prochain. Conformément à son cadre opérationnel, la Fed stabilisera pendant quelque temps la taille de son bilan. Par la suite, afin de maintenir son offre de réserves à un niveau suffisamment « ample », elle le réélargira. Mais la Fed pourrait se montrer encore plus prudente.
La Fed a assoupli sa politique monétaire avec deux annonces attendues : la fin du processus de réduction de son bilan à partir du 1er décembre et une deuxième baisse consécutive (-25 pb) de la cible des Fed Funds, sans unanimité, qui passe à +3,75% - +4,0%, en raison des risques baissiers sur le marché du travail. Nous anticipons une nouvelle baisse de 25 pb en décembre motivée par le biais de la Fed en faveur de l’emploi et les révisions à la baisse de nos prévisions d’inflation pour les trimestres à venir. Toutefois, cet assouplissement ne peut être considéré comme certain, Jerome Powell ayant insisté pour maintenir les options ouvertes en amont de la réunion à venir.
La surprise réside dans l’absence (très probable) de surprise. Le suspense autour de l’issue du FOMC des 28-29 octobre et de la réunion de la BCE du 30 octobre est, en effet, assez limité : une nouvelle baisse de 25 pb pour la Fed et un nouveau statu quo pour la BCE devraient être annoncés. Ce faisant, en réduisant la différence entre les taux directeurs et le degré de restriction de sa politique monétaire, la position de la Fed se rapproche plus qu’elle ne s’écarte de celle de la BCE. Un tel manque de suspense pour les deux banques centrales en même temps est chose peu commune, d’autant plus au regard de l’environnement économique général, qui reste imprégné d’une forte incertitude.
Un « soulagement anxieux », tel était l'état d’esprit des officiels et des acteurs du secteur privé venus assister aux réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) à Washington DC la semaine dernière. Le soulagement que, malgré le choc tarifaire américain, l'économie se porte beaucoup mieux que ce qui avait été prévu au printemps dernier – tant au niveau mondial que régional. L’anxiété de réaliser que sous les développements récents favorables de l’économie et des marchés, une nouvelle tectonique des plaques se met en place, qui n’en est qu’à ses débuts et reste mal comprise.
Pauvre en graisses, riche en fibres, réservant une large place aux fruits et aux légumes : en matière de santé, les vertus du régime méditerranéen ne sont plus à démontrer ; mais qu’en est-il en économie ? Depuis une dizaine d’années, les pays de l’Union économique et monétaire (UEM) formant l’arc méditerranéen (France, Italie, Espagne, Grèce) s’astreignent à un régime similaire, consistant à redresser leur compétitivité. Passage sur la balance dans notre graphique de la semaine.
Le marché des Treasuries constitue l’un des piliers de l’architecture financière globale. Ceci tient à sa taille, à sa liquidité, à son rôle de référence pour la fixation des conditions d’emprunt et à la sécurité que les titres fournissent. Néanmoins, les turbulences provoquées par l’annonce des droits de douane dits « réciproques », en avril dernier, nous ont rappelé que le marché des Treasuries était devenu plus sensible aux épisodes de stress…
La modernité dissimule parfois, sous des habits neufs, un retour à d’anciens préceptes : une monnaie adossée à 100 % aux actifs les plus sûrs, des dépôts bancaires garantis par des réserves tangibles, la recherche d’une stabilité sans faille. Les stablecoins (jetons numériques adossés à des actifs sûrs et liquides) s’inscrivent dans cette logique. Or, dans nos économies modernes, les banques ne conservent, au contraire, qu’une petite fraction des dépôts en réserve auprès de la Banque centrale : c’est le principe des « réserves fractionnaires » qui leur confère leur faculté de création monétaire (le reste des dépôts pouvant être alloué au crédit)
Quel est l’impact des nouveaux tarifs américains sur les droits de douane subis par chaque pays sur l’ensemble de ses exportations ? L’estimation du « tarif effectif extérieur moyen » démontre que le choc reste très relatif pour l’Union européenne et le Royaume-Uni. L’accord-cadre signé le 27 juillet entre l’UE et les États-Unis impose un tarif uniforme de 15%, incorporant les tarifs préexistants, et est assorti d’une clause de la nation la plus favorisée (MFN) pour certains secteurs stratégiques (aéronautique, certains produits pharmaceutiques et chimiques).
Après une longue baisse des taux longs réels dans les économies avancées, la tendance observée ces dernières années est à la hausse. La perspective d’une augmentation des besoins de financement des secteurs privé et public suscite l’inquiétude que ce mouvement ne soit pas terminé. Les recherches empiriques montrent que la dynamique à long terme des taux longs est principalement déterminée par la croissance économique, les facteurs démographiques (espérance de vie, croissance de la population en âge de travailler) et les besoins de financement (dette publique, pensions). Les deux premiers facteurs devraient continuer à exercer une tension baissière, tandis que la tension haussière devrait provenir des énormes besoins de financement
Dans son discours très attendu, prononcé lors du symposium annuel des banquiers centraux à Jackson Hole, son dernier en tant que président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell a créé la surprise en ouvrant grand la porte à une baisse de taux à la prochaine réunion du FOMC. Il a adopté un ton très éloigné de celui — hawkish — de sa conférence de presse consécutive à la réunion du FOMC du 30 juillet dernier et de son compte rendu publié quelques jours avant son discours. Les marchés — actions et obligations —ont bondi de joie
Le dernier resserrement monétaire réalisé aux États-Unis entre mars 2022 et juillet 2023 s’est traduit par des sorties d’investissements de portefeuille des non-résidents bien plus massives que lors du précédent (2016-2018) et du fameux taper tantrum de 2013. Pour autant, la vulnérabilité des économies émergentes aux durcissements monétaires outre-Atlantique est moindre qu’il y a une dizaine d’années. D’une part, l’impact des mouvements de capitaux flight to quality des investisseurs privés non-résidents, sur les primes de risque et les rendements obligataires en monnaie locale, est moins important. D’autre part, le niveau et la structure de la dette des entreprises se sont améliorés.
Les ratios des prêts non performants (NPL) aux sociétés non financières se sont repliés dans la plupart des systèmes bancaires de l’UE/EEE entre 2019 et 2024. En moyenne, le ratio a nettement baissé pour s’établir à 3,38% au T4 2024 (-2,4 points de pourcentage depuis le T1 2019). Seuls les systèmes bancaires allemand, autrichien et luxembourgeois ont enregistré une hausse mais ils partaient d’un niveau sensiblement inférieur au ratio de NPL moyen de l’UE/EEE.
Chaque année, l'été macroéconomique débute et s’achève par deux conférences incontournables de banques centrales macroéconomiques : fin juin, le forum de la BCE tenu dans la ville ventée de Sintra, sur la côte portugaise, et fin août le symposium dans la vallée pittoresque de Jackson Hole, dans le Wyoming aux États-Unis. Elles réunissent des banquiers centraux, des universitaires et quelques économistes du secteur financier pour débattre de nouveaux travaux de recherche pertinents pour la politique monétaire et comparer leurs perspectives. Cette année, les vents à Sintra étaient forts et incessants, mais les discussions toujours aussi calmes, concentrées et riches qu’habituellement, une métaphore appropriée de la situation des banquiers centraux ces jours-ci
Tandis que la Réserve fédérale (Fed) estime que l’incertitude a faibli, sa conviction s’est renforcée quant à une hausse imminente de l’inflation liée aux tarifs douaniers. Le Comité (FOMC) apparaît néanmoins grandement divisé concernant la balance des risques. Nous maintenons notre prévision d’une absence de baisse de taux en 2025 face à un regain inflationniste combiné à une croissance insuffisamment ralentie.
Les investissements requis pour répondre aux enjeux de la compétitivité, de la transition énergétique et technologique dans l’Union européenne sont gigantesques et leur besoin, imminent (2025-2030). S’y ajoutent désormais les dépenses visant à renforcer les capacités militaires de l'Union européenne. Pour en assurer le financement, l’UE doit bien sûr accélérer sa feuille de route vers l’Union de l’épargne et des investissements. Mais face à l’urgence, elle doit aussi tenir compte de son écosystème financier et s’appuyer sur ses banques. Le report de la FRTB (Fundamental Review of Trading Book) en 2027 et la proposition législative de la Commission européenne relative à la titrisation, attendue en juin, vont dans ce sens.
Ces dernières années, les économies d’Europe centrale ont déjoué les pronostics pessimistes sur leur capacité à résister aux chocs. Ainsi, en 2020, le PIB de la région s’est moins contracté que celui des pays avancés de l’Union européenne. En 2022, au début de la guerre en Ukraine, la région était considérée comme la plus exposée d’Europe, en raison de sa forte dépendance énergétique à l’égard de la Russie. Mais la récession attendue n’a pas eu lieu grâce à de généreuses mesures de relance budgétaire. L’Europe centrale est maintenant confrontée au choc que constitue la hausse des tarifs douaniers américains. La situation sera-t-elle différente cette fois-ci ?
La vulnérabilité des pays de l’ASEAN au protectionnisme commercial américain a sensiblement augmenté depuis 2017. Les États-Unis sont devenus une destination-clé pour ces pays, qui y exportent des biens à faible intensité technologique (comme les produits textiles et chaussures) mais aussi à intensité technologique moyenne (téléphones portables) et forte (circuits électroniques intégrés et semi-conducteurs). Le Vietnam, la Thaïlande et, dans une moindre mesure, la Malaisie, ont les plus gros excédents commerciaux avec les États-Unis. Ils sont donc susceptibles d’être les plus visés par un changement de la politique tarifaire américaine
Sans surprise, le FOMC a maintenu la cible de taux des Fed Funds à 4,25% - 4,5% lors de la réunion des 18 et 19 mars. Jerome Powell et le Comité commencent à intégrer les risques baissiers sur l’activité et haussiers pour l’inflation. À court terme, la stabilité des dot plots, la relativisation des risques de long terme liés aux tarifs douaniers et le maintien du message de patience visent, en creux, à offrir des gages de stabilité au milieu du tumulte actuel. Selon notre scénario, le FOMC réduirait le taux directeur assez fortement en 2026.
Échaudée par la crise des marchés monétaires, qu’elle n’avait pas anticipée, lors de son premier resserrement quantitatif (Quantitative Tightening, QT1), la Réserve fédérale américaine (Fed) entend piloter le deuxième (QT2) avec grande prudence.Cela suppose de réduire son portefeuille de titres sans créer de pénurie de monnaie centrale, au regard des exigences de liquidité imposées aux banques soumises au dispositif Bâle 3. À défaut de pouvoir estimer le montant optimal de réserves en banque centrale nécessaire à la bonne transmission de sa politique monétaire, la Fed se donne pour objectif de ramener le stock de réserves à un niveau suffisamment « ample »
Résilience des conditions de financement extérieur. L’élection de Donald Trump à la Maison Blanche a provoqué un rallye sur le dollar US et ravivé les incertitudes sur les conditions de financement extérieur des pays émergents. Le peso argentin, la livre turque et le rand sud-africain sont parmi les monnaies émergentes qui ont enregistré les plus fortes dépréciations entre le 5 novembre 2024 et le 24 février 2025, perdant respectivement 6,3%, 5,7% et 5,2% de leur valeur face au dollar US. Dans l’ensemble, les emprunteurs souverains émergents devraient plutôt bien résister face au renforcement du dollar et au risque de sélectivité accrue des investisseurs envers les actifs risqués. Cependant, tous ne sont pas logés à la même enseigne
Selon une étude non publiée menée au sein du mécanisme de supervision bancaire unique (SSM) de la zone euro, s’il exerçait ses fonctions dans la zone euro, le superviseur américain serait plus sévère, en matière d’exigences de fonds propres pondérés, à l’égard des banques d’importance systémique (G-SIB) qui y sont établies que ne l’est le superviseur unique de la zone euro. La méthodologie de l’exercice qui fonde cette conclusion n’a pas été partagée. Or, elle semble bien complexe à définir.
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