La croissance économique chilienne s’est normalisée au cours du second semestre 2023, l’inflation a ralenti, le déficit courant a diminué. Le rebond de l’activité attendu en 2024 devrait permettre une croissance proche du potentiel, tirée par la consommation des ménages, l’investissement privé et les exportations minières. Sur le plan politique, les tensions se sont apaisées après la décision de marquer une pause (qui devrait durer plusieurs années) dans le processus d’adoption d’une nouvelle Constitution. Néanmoins, le gouvernement de Gabriel Boric et les partis d’opposition continuent de débattre, notamment sur la réforme fiscale, la réforme des systèmes de retraite et la loi cadre du secteur de l’énergie.
Gabriel Boric entreprend de dépasser les objectifs fixés jusqu’ici sur le plan national, en atteignant la neutralité carbone avant 2050, et sur le plan international en développant les capacités de production et d’exportation de lithium et d’hydrogène vert.
La transition énergétique au Chili apparaît plus avancée que dans la majorité des pays d’Amérique latine. La conjonction d’une géographie favorable, de ressources importantes, des aspirations de l’opinion publique et de la volonté politique a favorisé la mise en place de nombreuses mesures depuis près de 25 ans. Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, Gabriel Boric entreprend de dépasser les objectifs fixés jusqu’ici sur le plan national, en atteignant la neutralité carbone avant 2050, et sur le plan international en développant les capacités de production et d’exportation de lithium et d’hydrogène vert.
Il est peu probable que le Chili échappe à une récession en 2023. Le ralentissement de la demande mondiale pèsera sur les exportations, alors que la demande interne reste fragilisée par une inflation et des taux d’intérêts élevés en raison de la politique monétaire restrictive. Les perspectives d’investissement restent fortement liées au climat politique du pays, et notamment à la mise en œuvre des deux principales réformes annoncées par le gouvernement : le nouveau processus constitutionnel (dont le déroulement devrait se poursuivre tout au long de l’année 2023), et la mise en place de la réforme des retraites.
Gabriel Boric, le candidat de la très large coalition de gauche, a remporté le deuxième tour de l’élection présidentielle en décembre dernier. Il a pris ses fonctions mi-mars et fait déjà face à de nombreux défis. Son discours de politique générale, prononcé au début du mois de juin, puis la présentation de la réforme fiscale à la fin de ce même mois confirment sa volonté de mettre en œuvre une politique économique et sociale différente de celle de ses prédécesseurs. Il ambitionne d’amorcer, au cours de son mandat, une « transition verte » rapide, mais aussi de trouver un « juste équilibre » entre le besoin de réformes, en faveur de plus de justice sociale, et la nécessité de rester « fiscalement responsable »
Au Chili, une large majorité de votants (près de 62%, avec un taux de participation exceptionnel) a rejeté le projet de nouvelle constitution lors du référendum organisé le 4 septembre dernier. Ce projet, contenant près de 400 articles, ne proposait pas de réforme profonde du modèle économique chilien ; la Banque centrale devait rester indépendante, tandis que les droits de propriété et du travail n’étaient pas remis en cause. Elle garantissait en revanche un meilleur accès de la population à un ensemble de droits sociaux (logement, éducation, soins), alors qu’actuellement l’État prend à sa charge uniquement les besoins qui ne sont pas couverts par le secteur privé. Cela supposait une augmentation substantielle et pérenne des dépenses publiques
Gabriel Boric a remporté le deuxième tour de l’élection présidentielle en décembre dernier. Il prendra ses fonctions à la mi-mars et les défis qu’il affrontera au cours de son mandat seront nombreux. Le nouveau gouvernement devra composer avec une assemblée fragmentée et des attentes populaires très fortes. La croissance économique devrait ralentir avec le retrait progressif des mesures exceptionnelles de soutien. Bien que la population soit très largement vaccinée, l’activité pourrait être fragilisée par de nouvelles vagues de contaminations et les restrictions qui y seraient associées. Enfin, consolider les finances publiques tout en répondant aux promesses de réforme des systèmes d’éducation, de soin et de retraite s’annonce comme la principale difficulté.
Gabriel Boric, le candidat de la très large coalition des partis de gauche, a remporté le second tour de l’élection présidentielle chilienne, le 19 décembre dernier, face à J. Kast, candidat d’extrême droite. Bien que les fondamentaux économiques soient restés relativement solides au cours des deux dernières années, le gouvernement (qui entrera en fonction en mars) devra faire face à de nombreuses difficultés. L’évolution de la situation sanitaire, l’inflation élevée et la politique monétaire restrictive pèseront sur la croissance à court et moyen terme. Dans le même temps, les attentes populaires sont très fortes concernant la réforme du système de retraite, l’accès aux soins et l’éducation
Le succès de la campagne de vaccination, l’amélioration des perspectives de croissance mondiale et la hausse du prix du cuivre permettront un fort rebond d’activité en 2021. D’après l’indice mensuel d’activité, l’économie avait retrouvé au début du deuxième trimestre son niveau de décembre 2019. Au-delà de 2021, les perspectives de croissance peuvent pâtir des tensions politiques qui perdurent dans le pays. Les débats relatifs à l’élection présidentielle, d’une part, et au processus de rédaction de la nouvelle constitution, d’autre part, perturberont probablement la mise en œuvre de la politique économique et les décisions d’investissement privé, domestique et étranger.
L’amélioration des perspectives de croissance au niveau mondial et le succès de la campagne de vaccination ont permis de soutenir le rebond de croissance observé depuis le T3 2020, en dépit du rétablissement de contraintes sanitaires relativement strictes au début 2021. La consommation des ménages a fortement progressé et devrait continuer de tirer la croissance, soutenue par les mesures de relance et l’autorisation donnée à un grand nombre de salariés de puiser dans leur épargne retraite. Au total, le PIB réel devrait progresser de plus 6% en 2021, après une chute de 5,8% en 2020. Cela dit, les risques restent orientés à la baisse. Les risques externes sont largement liés à la dynamique d’évolution de la pandémie et des progrès de la vaccination au niveau global
Les violentes manifestations qui se déroulent au Chili depuis le mois d’octobre dernier ont poussé le gouvernement à annoncer un ensemble de mesures destinées à lutter contre les inégalités et une nouvelle version de son projet de réforme du système de retraites. Surtout, le gouvernement a signé un accord avec les principaux partis d’opposition, afin d’élaborer une nouvelle constitution. Cela dit, les tensions politiques et sociales restent vives et pèseront sur la croissance. Les perspectives pour les deux années à venir sont largement revues à la baisse. En outre, le déficit et la dette publics augmenteront au cours des cinq prochaines années.
Le Chili est une république (Republica de Chile) d’Amérique du Sud. Il fait partie du Cône Sud et compte parmi les pays d’Amérique latine. Les institutions du pays restaient solides et crédibles. La dépendance du pays à l’égard des exportations de matières premières reste problématique, mais elle a diminué au cours des dix dernières années grâce à la diversification de l’activité économique. La bonne santé des fondamentaux a aidé le Chili à absorber le choc en 2020 et elle continuera à soutenir les perspectives économiques à court et moyen terme.