Gabriel Boric, le candidat de la très large coalition des partis de gauche, a remporté le second tour de l’élection présidentielle chilienne, le 19 décembre dernier, face à J. Kast, candidat d’extrême droite. Bien que les fondamentaux économiques soient restés relativement solides au cours des deux dernières années, le gouvernement (qui entrera en fonction en mars) devra faire face à de nombreuses difficultés.
L’évolution de la situation sanitaire, l’inflation élevée et la politique monétaire restrictive pèseront sur la croissance à court et moyen terme. Dans le même temps, les attentes populaires sont très fortes concernant la réforme du système de retraite, l’accès aux soins et l’éducation. La nouvelle constitution, en cours de rédaction, devrait comporter un volet social important, augmentant les dépenses publiques significativement et de manière pérenne. Répondre à ces attentes avec un Parlement fragmenté (toute réforme proposée nécessitera des compromis et des coalitions), tout en étant « fiscalement responsable » afin de stabiliser la dynamique de la dette d’ici la fin du mandat, tel est le défi particulièrement difficile à relever pour le nouveau gouvernement.