La croissance australienne subit une indiscutable baisse de régime, à mettre en relation avec le prolongement pour les ménages des contraintes liées à la hausse des prix et des taux d’intérêt, ainsi qu’avec le ralentissement de la demande en provenance de ses partenaires commerciaux asiatiques. La rigidité de l’inflation constitue pour l’heure un obstacle à l’initiation d’une détente des taux. Par ailleurs, l’afflux migratoire supporte un marché du travail toujours dynamique.
Malgré son immense territoire, l’Australie est la 13e économie mondiale. Au cours de la décennie écoulée, le pays a été l’un des plus performants parmi les économies avancées (c’est le seul pays de l’OCDE à ne pas être pas entré en récession lors de la crise financière de 2007-2008). Le pays exporte à grande échelle des produits agricoles et dispose d’un secteur financier solide. L’économie a été relativement moins touchée par la pandémie de Covid-19 que d’autres : le PIB réel est en effet ressorti en repli de 2,4%. L’Australie a, néanmoins, pâti de la baisse des cours mondiaux des matières premières pendant la pandémie, en particulier ceux du charbon, du minerai de fer et du gaz naturel liquéfié. Toutefois, un ensemble de mesures budgétaires directes a contribué à atténuer l’impact économique de la crise Covid-19. Ces mesures ont porté sur des subventions salariales, des garanties de prêt, une augmentation des dépenses publiques en faveur de la santé, ainsi que sur l’accélération des procédures d’insolvabilité. Par ailleurs, les taux d’intérêt ont été ajustés à la baisse (0,25 % pour le taux directeur de la banque centrale).
Face à des exigences environnementales de plus en plus fortes, le pays, dont la structure économique continue de reposer largement sur les industries liées aux matières premières, va devoir relever un défi de taille : le rééquilibrage de ses activités au profit d’autres secteurs.