Argentine

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L’Argentine est la troisième économie d’Amérique latine derrière le Brésil et le Mexique. L’économie est principalement centrée sur les produits de base et sur l’industrie agroalimentaire qui représentent, en tout, 70 % des exportations. Le pays possède d’importantes ressources en énergie (ex : réserves considérables de gaz de schiste). Malgré un important potentiel économique, il a traversé plusieurs crises graves ces dernières années (comme en 2001, avec le défaut sur la dette souveraine de USD 100 mds et, de nouveau, en 2019, sur la dette obligataire internationale de USD 66 mds). La croissance y est, en outre, très volatile et l’inflation, forte, principalement en raison d’une mauvaise gestion macroéconomique.

Après avoir remporté l’élection présidentielle de novembre 2015, le Président Mauricio Macri a adopté des décisions visant à restaurer la liquidité extérieure et à libéraliser l’économie. Après une reprise entre 2016 et 2017, l’économie a de nouveau basculé dans la récession en 2018 suite à des chocs extérieurs négatifs et à une mauvaise gestion macroéconomique. La situation économique a continué à se détériorer jusqu’aux élections législatives d’octobre 2019. Dans un contexte d’inflation non maîtrisée et de dépréciation de la monnaie, l’érosion des réserves de change et le non-renouvellement de la dette obligataire à court terme ont contraint le gouvernement à i) imposer un allongement de la durée de remboursement des bons du Trésor détenus par des investisseurs locaux (y compris, fin 2019, pour les obligations en dollars, ce qui a conduit les agences de notation étrangères à rétrograder la dette souveraine dans la catégorie « défaut »), ii) à annoncer une restructuration de la dette obligataire internationale et iii) à durcir le contrôle des changes. Enfin, après la défaite du président Macri aux élections législatives, les péronistes sont revenus au pouvoir et Alberto Fernandez a été élu président.

En 2020, le confinement imposé par l’épidémie de Covid-19 a prélevé un lourd tribut sur l’économie, qui était déjà en récession depuis deux ans. Le gouvernement du président Fernandez a confirmé, au début de 2020, son intention de restructurer la dette obligataire à long terme, émise sous législation à la fois locale et étrangère. En septembre 2020, il a conclu un accord de restructuration de la dette qui permettra d’alléger les pressions sur la liquidité à court terme. Cependant, la banque centrale a dû durcir les contrôles de capitaux pour limiter l’épuisement des réserves de change. De plus, le gouvernement n’a obtenu qu’une réduction faciale marginale du montant de la dette de sorte que la solvabilité du pays reste très fragile. Un accord avec le FMI, actuellement en cours de négociation, est donc une condition nécessaire pour renforcer la liquidité extérieure et restaurer la solvabilité de l’État.