La faiblesse de l’activité manufacturière reste l’un des points noirs de la situation conjoncturelle italienne. La production industrielle demeure sur un momentum négatif en août (-0,1% 3m/3m), et les directeurs d’achat du secteur manufacturier ont continué d’indiquer, en septembre, une dégradation de l’activité (PMI manufacturier à 48,3 ; -1,1 point sur un mois), principalement induite par une baisse de la demande (composante nouvelles commandes en baisse, à 45,7 ; -3,1 points).
Le PIB réel italien des trois dernières années est plus élevé que précédemment estimé, à la faveur de la révision générale 2024 des comptes nationaux. Cette dernière, réalisée tous les cinq ans et publiée par l’Istat le 23 septembre dernier, inclut le changement de base avec année de référence 2021. En conséquence, le PIB en volume dépasse enfin, même si c’est de peu, son niveau datant d’avant la crise financière de 2008 (+0,6 pp au T2 2024 par rapport au T4 2007).
La reprise de l’économie italienne se poursuit, mais à un rythme modéré. Au T2 2024, soutenu par la demande intérieure, le PIB réel a progressé de 0,2 % t/t, tandis que la contribution du commerce extérieur a été négative. Le ralentissement de l’investissement est dû à la baisse des dépenses en logements, tandis que celles en équipements ont augmenté. La consommation des ménages a modérément augmenté. La valeur ajoutée dans le secteur des services a légèrement accéléré tandis qu’elle a poursuivi sa contraction dans le secteur manufacturier. Le marché du travail s’est nettement amélioré depuis le T2 2021. Au T2 2024, le taux d’emploi s’élève à 62,2 %, un pic historique qui reste néanmoins faible par rapport à ceux des principaux partenaires européens de l’Italie.
L’inflation italienne se stabilise sous la barre des 1% en juin (à 0,9% a/a) en raison de la déflation, toujours importante, de la composante énergétique (-8,6% a/a), et du ralentissement des prix des biens alimentaires (2,1% a/a en mai ; -1,8 pp sur trois mois). Bien que l’évolution de l’indice des prix à la production soit toujours négative en variation annuelle (-3,5% en mai), elle commence à se renforcer sur une base mensuelle (+0,3% m/m), ce qui laisse présager que la phase désinflationniste des prix à la consommation pourrait s’inverser durant les prochains mois.
L’économie italienne a fortement rebondi depuis la fin de la pandémie de Covid-19. Depuis 2021, sa croissance annuelle a largement surpassé celle enregistrée en moyenne dans la zone euro grâce à la mise en œuvre de politiques fiscales expansionnistes, qui ont soutenu la consommation et l’investissement, et à la reprise progressive de l’activité touristique. Depuis le début de l’année 2023, l’activité économique a toutefois commencé à se modérer, en raison d’un environnement international défavorable et de la suppression progressive de ces mesures fiscales. En outre, ces dernières ont, par nature, pesé sur les Finances publiques de l’État, plaçant le pays sous le coup de la procédure pour déficit excessif par la Commission européenne en juin 2024.
Au T1 2024, l’économie italienne a légèrement accéléré. Le PIB réel a progressé de 0,3% t/t, avec des évolutions sectorielles diverses. La valeur ajoutée du secteur de la construction a progressé, tandis que celle de l’industrie manufacturière a reculé, victime du ralentissement des exportations. Les services ont modérément avancé, grâce à la reprise du tourisme. La demande intérieure a contribué positivement à la croissance, les ménages profitant notamment de l’amélioration de la situation sur le marché du travail. Les conditions économiques et financières des entreprises se sont encore améliorées. S’agissant de l’inflation, elle s’est élevée en moyenne au cours des cinq premiers mois de 2024 à moins de 1% en glissement annuel.
La désinflation est de retour en Italie. Après avoir enregistré une légère hausse en mars (1,2% a/a ; +0,4 pp sur un mois), l’inflation est repassée sous la barre des 1% en avril (0,9% a/a), principalement en raison de la déflation toujours importante de la composante énergétique (-12,2% a/a). Bien qu’elle diminue, l’inflation dans les services reste forte (+3,1% a/a ; -0,2 pp sur un mois), gardant l’inflation sous-jacente à 2,2%. Néanmoins, les tendances désinflationnistes sur les prix à la consommation devraient se poursuivre, l’évolution des prix de production étant toujours négative (-9,6% a/a en mars).
En 2023, le PIB réel italien a progressé de près de 1 %. La croissance a été généralisée : la consommation des ménages a augmenté de 1,2%, notamment en raison de la poursuite de l’amélioration des conditions sur le marché du travail, et l’investissement est resté le principal moteur de la croissance. Les dépenses en machines et équipements de technologies de l’information et de la communication (TIC) sont en hausse de 20% par rapport à 2019, ce qui a eu des premiers effets positifs sur la croissance potentielle. La croissance des investissements depuis la période postpandémique a contribué à augmenter le nombre d’entreprises s’appuyant efficacement sur les technologies de transformation numérique pour soutenir leur productivité.
L’activité du secteur privé italien continue de s’améliorer en février d’après l’indice PMI composite, qui a gagné 0,4 point sur un mois, ce qui le porte à 51,1. Toutefois, à l’inverse de la situation actuellement observée en Espagne, la divergence entre le secteur manufacturier et celui des services continue de s’accentuer.
Les enquêtes de conjoncture de janvier menées auprès des entreprises italiennes indiquent des signes de reprise du secteur privé : l’indice PMI composite a gagné 2,1 points et s’établit désormais à 50,7. Cette amélioration est tirée par les services, pour lesquels le PMI repasse en zone d’expansion, après six mois en zone de contraction (+1,4 point, à 51,2). Les entreprises interrogées signalent désormais une hausse des nouvelles affaires à venir (52,5 ; +4,4 points) qui entraîne l’emploi dans son sillage (51,2). De son côté, la dégradation du secteur manufacturier, observable depuis avril 2023, continue de ralentir, l’indice PMI associé ayant gagné 3,2 points en janvier et s’inscrivant à 48,5.
En 2023, la reprise italienne a ralenti, avec quelques à-coups. Après avoir soutenu la croissance au premier semestre, l’investissement s’est inscrit en recul. De son côté, la consommation a surpris à la hausse (+1,5 % par rapport au T4 2022). Les ménages ont bénéficié d’une amélioration significative des conditions du marché du travail et d’un reflux de l’inflation et leur confiance s’est redressée, ce qui a permis de soutenir les dépenses privées. Au T4 2023, en raison de la décélération des prix de l’énergie (+1,2 % en moyenne en 2023 contre +50,9 % en 2022), l’inflation a fortement ralenti.
La croissance économique ralentit en Italie. Après une contraction de 0,4% t/t au T2, l’activité économique n’a progressé que de 0,1% t/t au T3, frôlant donc le surplace ce trimestre-là. Celle-ci a été portée par les dépenses de consommation (+0,6% t/t, contribution de 0,4 point) et le commerce extérieur (contribution de +0,8 point). Néanmoins, ces évolutions positives ont été contrebalancées par un fort déstockage. De son côté, l’investissement a enregistré une variation trimestrielle de -0,1% au T3.
Les enquêtes de conjoncture restent très dégradées. Les indices PMI indiquent une contraction de l’activité désormais plus étendue, même si elle reste plus significative dans le secteur manufacturier : pour ce dernier, le PMI a baissé de 1,9 point à 44,9 en octobre, tandis que celui des services passe plus franchement sous la barre des 50, après avoir enregistré un recul de 2,2 points à 47,7. L’indice de confiance des ménages transalpins se décorrèle des anticipations d’inflation (stables depuis le printemps) et baisse désormais sous l’effet de perspectives économiques et d’emploi plus moroses. La chute sur un mois (-2,4 points) de cet indicateur de confiance est d’ailleurs la plus prononcée de ces quinze derniers mois
La confiance des ménages est en léger recul depuis le mois d’avril. Cela reflète une baisse des intentions d’achat de biens durables et une dégradation du jugement sur les perspectives d’évolution du chômage. Néanmoins, le marché du travail italien maintient le cap. Le taux de chômage a fléchi à 7,3% en août, son niveau le plus bas depuis quinze ans. Conséquence de ce recul, les problèmes de recrutement s’intensifient.
Au deuxième trimestre 2023, le PIB réel italien a reculé de 0,4 % t/t. La demande intérieure s’est affaiblie et les investissements en machines et équipements ont diminué, signe de la détérioration de la situation des entreprises. La consommation s’est légèrement redressée. Les ménages italiens souffrent toutefois de la hausse des prix à la consommation et des taux d’intérêt. Au T2, la récession s’est généralisée aux différents secteurs d’activité. La valeur ajoutée des services a baissé, reflétant la lenteur de la reprise du tourisme. Par ailleurs, l’inflation diminue lentement : en septembre, elle atteignait encore 5,7 % a/a. Contrairement à la plupart des prévisions, les prix de l’immobilier ont enregistré une hausse de 2,0 % t/t au T2.
L’économie italienne connait des développements ambivalents mais devrait bénéficier de la diminution en cours de l’inflation.
Les banques commerciales italiennes ont largement puisé dans leurs réserves auprès de l’Eurosystème afin de rembourser la fraction non remboursée par anticipation de l’échéance du 28 juin 2023 des TLTRO III.
La croissance du PIB réel devrait ralentir de moitié au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent, à 0,3% t/t, avant un nouveau fléchissement au T3. La production industrielle (en baisse de 0,5% sur les deux premiers mois du T2) et les ventes au détail (en légère hausse de 0,1%) attestent de la fragilité de l’activité dans le pays. L’indice composite PMI pour les nouvelles commandes à l’exportation continue par ailleurs de se détériorer en juin (-4,4 points à 43,3).
Après une légère baisse au 4e trimestre 2022, le PIB italien a progressé de 0,6 % t/t au 1er trimestre 2023. L’acquis de croissance pour 2023 s’élève à +0,9%. Au 1er trimestre, la demande intérieure hors stocks a contribué à hauteur de 0,7 point de pourcentage à la croissance, tandis que le commerce extérieur et les variations de stocks ont eu un impact négatif. L’investissement a progressé de près de 1% reflétant l’amélioration des conditions économiques et financières des entreprises italiennes. Les ménages italiens ont bénéficié de la forte croissance des revenus nominaux, tout en pâtissant de l’érosion de leur pouvoir d’achat due à l’inflation qui reste l’une des plus élevées de la zone euro, à 8% en g.a. en mai (mesure harmonisée).
L’économie italienne a surpris favorablement au premier trimestre 2023, le PIB réel enregistrant une croissance de 0,6% t/t. Nous anticipons toutefois que cette bonne performance soit suivie d’un ralentissement au deuxième trimestre, puis d’une contraction ponctuelle au troisième trimestre.
L’estimation préliminaire de la croissance économique italienne au premier trimestre a surpris favorablement, avec un rebond du PIB réel de 0,5% t/t. Nous anticipons cependant une décélération de l’activité au T2, avant une contraction au troisième trimestre. À 0,9% en 2023, la croissance du PIB italien resterait toutefois au-dessus de celle de la zone euro dans son ensemble.
Selon nos prévisions actuelles, la contraction de l’activité économique italienne, enregistrée au dernier trimestre 2022, n’aurait été que temporaire et serait suivie d’un rebond du PIB de 0,3% t/t au premier trimestre 2023. La croissance économique devrait toutefois ralentir.
Au T4 2022, le PIB de l’Italie a légèrement diminué sur une base trimestrielle. La demande intérieure et l’évolution des stocks ont respectivement soustrait 0,4 et 1,1 point de pourcentage (pp) à la croissance, tandis que le commerce extérieur l’a soutenu à hauteur de près de 1,5 pp. La contraction du PIB au T4 reflète surtout l’affaiblissement des services, après un rebond marqué au cours des six trimestres précédents. Malgré cette baisse, la valeur ajoutée des services reste supérieure de 1,7% au T4 2019, et compte pour environ la moitié de la reprise économique italienne. Globalement, les perspectives pour 2023 demeurent positives et la croissance devrait approcher 1%.
La contraction du PIB de 0,1% t/t au quatrième trimestre 2022 ne doit pas faire oublier les très bons chiffres des investissements.
Le rétablissement du marché du travail en Italie est plus lent que chez ses proches voisins. L’emploi est toutefois en passe de dépasser le pic enregistré en juin 2019, avec un écart de seulement 7 000 postes en décembre 2022. Le taux d’emploi (15-64 ans) enregistre pour sa part un nouveau record historique à 60,5%, tandis que le taux de chômage est stable à 7,8%. Le chômage des jeunes (15-24 ans) est à son plus bas niveau depuis septembre 2008.
L’Italie est une république parlementaire dirigée par un Premier ministre nommé par un président. Il s’agit de la troisième économie de la zone euro. L’économie italienne n’avait pas fini de se relever de la crise financière et de la dette lorsque l’épidémie de Covid-19 a éclaté. Le PIB réel a enregistré l’une des plus fortes contractions en Europe (-8,9% en 2020). La crise Covid-19 a probablement amplifié les problèmes de l’économie italienne, généralement considérée comme présentant une croissance potentielle modeste ainsi que des faiblesses structurelles. Les restrictions relatives au marché du travail et à la production ainsi que le niveau très élevé de la dette publique freinent la productivité, l’investissement et la croissance de l’activité. Une mauvaise adéquation des compétences de la main-d’œuvre aux besoins du marché et la faiblesse des dépenses de recherche-développement pèsent également sur la croissance économique.
Le secteur commercial italien est constitué d’entreprises familiales spécialisées, souvent groupées en « districts industriels ». Cependant, il s’agit, pour la plupart, de petites entreprises présentant une faible productivité, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux crises telles que celle du Covid-19. De plus, l’investissement des entreprises est structurellement faible et l’intégration de l’Italie dans les chaînes de valeur mondiales reste limitée.