La faiblesse de l’activité manufacturière reste l’un des points noirs de la situation conjoncturelle italienne. La production industrielle demeure sur un momentum négatif en août (-0,1% 3m/3m), et les directeurs d’achat du secteur manufacturier ont continué d’indiquer, en septembre, une dégradation de l’activité (PMI manufacturier à 48,3 ; -1,1 point sur un mois), principalement induite par une baisse de la demande (composante nouvelles commandes en baisse, à 45,7 ; -3,1 points).
Cette détérioration du côté de l’industrie, associée à la stagnation observée du côté des services (PMI services à 50,5 ; -0,9 point), pèse désormais sur le climat des affaires : le PMI composite est passé en zone de contraction pour la première fois depuis le début de l’année (49,7 ; -1,1 point).
L’inflation harmonisée est, de son côté, finalement redescendue sous la barre des 1% en glissement annuel à la fin du troisième trimestre (0,7% a/a en septembre ; -0,5 pp sur un mois), principalement en raison de la déflation importante de la composante énergétique (-8,7% a/a ; -2,5 pp), mais également de la nette désinflation de la composante sous-jacente (1,8% ; -0,5 pp). En revanche, l’inflation des services est toujours élevée (3,1%), bien qu’elle ralentisse progressivement.
La confiance des ménages (-15,6) reste inférieure à sa moyenne de long terme[1] et ne parvient pas réellement à décoller depuis le début de l’année, malgré les gains de pouvoir d’achat induits par la baisse de l’inflation et la hausse des salaires réels (+3,3% a/a au T2). Selon les résultats de l’enquête de la Commission européenne, la sous-composante relative aux intentions d’effectuer des achats importants au cours de l’année à venir s’améliore (-24,4 ; +0,7). Néanmoins, ces anticipations ne se retrouvent pas, pour le moment, dans les données « dures » de consommation des ménages : le momentum des ventes au détail était toujours légèrement dans le rouge en août (-0,1% 3m/3m) et les immatriculations de nouveaux véhicules sont restées très négatives en septembre (-8,0% 3m/3m).
Sur la fin du troisième trimestre, le bilan apparaît donc mitigé. Nous prévoyons que l’économie italienne se maintienne sur une trajectoire de croissance modérée au T3 (0,2% t/t) et au T4 (0,4%). Sur l’ensemble de l’année, le PIB réel italien progresserait de 0,9%, surpassant de très peu la croissance de la zone euro (0,8%) après l’avoir plus nettement, et inhabituellement, dépassé en 2022 et 2023.
Achevé de rédiger le 22 octobre 2024