Comme anticipé, la croissance italienne n’est pas parvenue à surpasser celle de la zone euro en 2024 (croissance annuelle moyenne de 0,5% contre 0,7% respectivement). En outre, elle est restée à l’arrêt au T4 (0,0% t/t) pour le deuxième trimestre consécutif.
Du côté du secteur industriel, la situation est toujours dégradée. Le PMI manufacturier se situe, pour le dixième mois consécutif, en zone de forte contraction en janvier (46,3), traduisant la faiblesse des nouvelles commandes (42,8) et donc des volumes d’achats des entreprises (42). Selon l’indice du sentiment économique (ESI) de la Commission européenne, le climat des affaires dans l’industrie se serait toutefois amélioré en janvier (-8,3 ; meilleur niveau depuis juillet), ce qui a notamment permis à l’ESI global de repasser au-dessus de 100 pour la première fois en huit mois (100,2). Du côté des services, la confiance reste modérée (5,0 ; -0,1 pt), et est marquée par une baisse des anticipations des entreprises concernant la demande sur le trimestre à venir (3,3 ; -2,3 pt).
L’Italie demeure le deuxième pays de la zone euro affichant l’inflation la moins élevée après l’Irlande (cf. graphique). Celle-ci s’est toutefois, comme ailleurs, redressée en janvier (+0,3 pp à 1,7% a/a), en raison d’une moindre déflation énergétique (-0,7% contre -2,7% a/a en décembre). Cette légère remontée de l’inflation est susceptible de se poursuivre, l’évolution en glissement annuel des prix à la production étant, en décembre, redevenue positive pour la première fois depuis mars 2023 (1,1% contre -0,5% en novembre).

Après avoir fortement diminué en décembre (-1,7 pt par rapport à novembre), la confiance des consommateurs s’est améliorée en janvier (14,8 ; +0,8 pt sur un mois), mais reste toujours loin de sa moyenne prépandémique (-12,6 entre 2015 et 2019). Le sentiment des ménages concernant la situation économique sur l’année à venir reste négatif et ne s’est que très légèrement amélioré (-14,5) en comparaison à sa moyenne de 2024 (-15,5). En outre, les intentions d’achats importants des ménages au cours de l’année ne connaissent pas d’amélioration significative (+0,6 pt sur un mois), et celles de construire ou d’acheter une maison ont même chuté de 2,4 pts par rapport au trimestre précédent.
Les derniers développements sur le marché du travail marquent une légère détérioration. Le taux de chômage a augmenté en décembre (+0,3 pp), mais il demeure inférieur à la moyenne en zone euro (6,2% contre 6,3% resp.). Le taux (62,3%) et le volume total (24,1 millions) des emplois ont diminué par rapport à novembre, mais restent toujours très élevés en comparaison historique.
Ces quelques signaux de redressement des enquêtes de confiance, bien que fragiles, nous laissent anticiper une croissance modestement plus positive au T1 (0,3% t/t selon nos prévisions).
Lucie Barette (achevé de rédiger le 3 février 2025)