Fragilité du secteur manufacturier L’indice PMI officiel du secteur manufacturier s’est légèrement amélioré en mai (à 49,5 contre 49 en avril) mais il est resté en zone de contraction. Le PMI manufacturier de Caixin a quant à lui fortement chuté, passant de 50,4 en avril à 48,3 en mai (plus bas depuis sept. 2022). Caixin couvre un échantillon moins large d’entreprises que le Bureau statistique national mais il inclut davantage de PME privées. Celles-ci sont particulièrement fragilisées par la politique tarifaire américaine et par la dégradation des perspectives d’exportation.
Consommateurs chinois inquiets Le renforcement de la consommation privée observé en mars ne s’est pas poursuivi en avril. La croissance des ventes au détail a ralenti (+5,2% en g.a. en volume, contre +6,0% en mars). La contraction des ventes de logements s’est poursuivie (-2,9% en g.a. en avril).
Baisse du chômage en avril, nouvelle hausse attendue d’ici l’été Le taux de chômage moyen a légèrement baissé en avril pour le second mois consécutif (à 5,1%) et le taux de chômage des jeunes de 16-24 ans s’est amélioré à 15,8% (16,5% en mars). Les conditions du marché du travail devraient cependant rapidement se dégrader compte tenu du ralentissement attendu des exportations et du manque de vigueur de la consommation intérieure.
Déflation et poursuite de l’assouplissement monétaire L’indice IPC a continué de baisser en avril (-0,1% en g.a., comme en mars), et l’inflation sous-jacente s’est maintenue à +0,5%. Le prix du carburant est la sous-composante de l’IPC ayant enregistré la plus forte chute (-10,2% en g.a.). La baisse des prix à la production s’est accentuée (-2,7% contre -2,5% en mars). La PBOC a annoncé début mai une série de mesures d’assouplissement (réduction des taux directeurs et des coefficients de réserves obligatoires, renforcement des facilités de refinancement des banques).
Ralentissement de la croissance attendu à court terme La croissance du PIB réel s’est établie à +1,6% t/t au T4 2024 et à +1,2% t/t au T1 2025 (elle est restée stable à +5,4% en g.a.). Elle est prévue à +0,8% t/t au T2. Le ralentissement attendu sera tiré par l’affaiblissement des exportations (qui ont bien résisté en avril, avec une hausse de +8% en g.a. en dollars courants). Les autorités espèrent contenir ses effets sur les autres secteurs par la poursuite de l’assouplissement monétaire et budgétaire.