La Tunisie traverse une grave crise économique. Le PIB réel s’est de nouveau contracté de 0,2% en glissement annuel au T4 après une chute de 0,3% lors du trimestre précédent. Estimée à 0,4% sur l’ensemble de l’année, la croissance n’a jamais été aussi faible depuis plus d’une décennie (hors crise du COVID).
Lourdement affectée par la crise du COVID et les conséquences de la guerre en Ukraine, l’économie tunisienne doit désormais faire face à d’importantes contraintes de financement. Les comptes extérieurs ont plutôt bien résisté en 2023, mais la situation macroéconomique reste très fragile. Les tombées de dette pour cette année sont significatives, et le pays n’est pas à l’abri d’un nouveau choc. Surtout, la perspective d’un rapprochement avec le FMI apparait de moins en moins probable, alimentant des craintes sur la capacité du gouvernement à couvrir l’intégralité de ses besoins de financements. Une crise de la dette n’est pas à écarter.
La situation économique de la Tunisie suscite l'inquiétude. La prime de CDS sur les obligations souveraines à 5 ans est passée de moins de 730 points de base (pb) fin novembre à 1072 pb actuellement. À ce stade, le pays rejoint la catégorie des émetteurs émergents considérés comme proches du défaut par les investisseurs.
Deux ans après le choc de la pandémie, la Tunisie est durement frappée par les conséquences du conflit en Ukraine. L’envolée des prix des matières premières conduit à une dégradation dangereuse des comptes extérieurs et des finances publiques. L’inflation atteint des niveaux historiquement élevés, pénalisant un peu plus l’activité économique, qui peine à retrouver de l’allant depuis la crise de 2020. En l’absence de marge de manœuvre financière, la Tunisie espère obtenir l’appui du FMI pour apaiser les tensions macroéconomiques. Il y a urgence.
Avec une contraction de 8,5% du PIB en 2020, l’économie tunisienne a été l’une des plus sévèrement touchées de la région. Les perspectives de reprise sont très incertaines. L’économie est de nouveau menacée par la recrudescence de l’épidémie de Covid-19 et le gouvernement ne dispose pas des mêmes marges de manœuvre qu’en 2020. L’envolée du déficit budgétaire et de la dette publique à des niveaux inquiétants appelle une difficile consolidation des finances publiques. Les réserves de change sont restées stables mais la vulnérabilité extérieure s’accroît. Le choc de la pandémie a aggravé une détérioration tendancielle des fondamentaux. Ses conséquences pourraient être durables.
Les 3,1% de croissance attendus par le gouvernement lors de l’élaboration du budget 2019 sont clairement hors de portée. Sur les 6 premiers mois de l’année, le PIB n’a en effet progressé que de 1,1% ; hormis le tourisme et, dans une moindre mesure, l’agriculture, la plupart des secteurs sont à l’arrêt, voire se contractent (industrie). Les vents contraires resteront puissants dans les prochains mois, à commencer par l’atonie de la demande européenne. Malgré quelques signes de stabilisation sur le front de l’inflation, l’environnement monétaire restera également restrictif dans un contexte de forte pression sur les comptes extérieurs
L’économie tunisienne commence à montrer des signes de stabilisation. L’inflation baisse, les pressions sur le taux de change se sont allégées, et le gouvernement a enfin réussi à tenir ses engagements de consolidation budgétaire en 2018. Mais les perspectives restent très fragiles. Si le soutien des bailleurs de fonds rassure, la persistance de déséquilibres extérieurs significatifs expose l’économie à des chocs. Le resserrement de la politique monétaire pèse déjà fortement sur la liquidité des banques alors que le niveau élevé de la dette publique impose une rigueur budgétaire qui pourrait être difficilement tenable. Surtout, la croissance économique reste atone.
La Tunisie est une petite économie ouverte fortement liée aux pays européens. Plusieurs années d’instabilité politique ont affaibli l’économie tunisienne. En 2020, la récession déclenchée par la pandémie de Covid-19 a été sévère. La pandémie a aggravé les faiblesses structurelles du pays, en particulier la faiblesse de l’investissement et des créations d’emplois, le chômage toujours élevé et l’importance du secteur informel. Les marges de manœuvre du pays sont réduites (endettement public colossal, poids de la masse salariale publique, importants déséquilibres extérieurs) malgré une main-d’oeuvre qualifiée et une base manufacturière relativement diversifiée.