La situation économique de la Tunisie suscite l'inquiétude. La prime de CDS sur les obligations souveraines à 5 ans est passée de moins de 730 points de base (pb) fin novembre à 1072 pb actuellement. À ce stade, le pays rejoint la catégorie des émetteurs émergents considérés comme proches du défaut par les investisseurs.
Deux ans après le choc de la pandémie, la Tunisie est durement frappée par les conséquences du conflit en Ukraine. L’envolée des prix des matières premières conduit à une dégradation dangereuse des comptes extérieurs et des finances publiques. L’inflation atteint des niveaux historiquement élevés, pénalisant un peu plus l’activité économique, qui peine à retrouver de l’allant depuis la crise de 2020 [...]
Avec une contraction de 8,5% du PIB en 2020, l’économie tunisienne a été l’une des plus sévèrement touchées de la région. Les perspectives de reprise sont très incertaines. L’économie est de nouveau menacée par la recrudescence de l’épidémie de Covid-19 et le gouvernement ne dispose pas des mêmes marges de manœuvre qu’en 2020. L’envolée du déficit budgétaire et de la dette publique à des niveaux inquiétants appelle une difficile consolidation des finances publiques [...]
Les 3,1% de croissance attendus par le gouvernement lors de l’élaboration du budget 2019 sont clairement hors de portée. Sur les 6 premiers mois de l’année, le PIB n’a en effet progressé que de 1,1% ; hormis le tourisme et, dans une moindre mesure, l’agriculture, la plupart des secteurs sont à l’arrêt, voire se contractent (industrie). Les vents contraires resteront puissants dans les prochains mois, à commencer par l’atonie de la demande européenne [...]
L’économie tunisienne commence à montrer des signes de stabilisation. L’inflation baisse, les pressions sur le taux de change se sont allégées, et le gouvernement a enfin réussi à tenir ses engagements de consolidation budgétaire en 2018. Mais les perspectives restent très fragiles. Si le soutien des bailleurs de fonds rassure, la persistance de déséquilibres extérieurs significatifs expose l’économie à des chocs [...]
La détérioration de la position extérieure de la Tunisie inquiète. De 5% du PIB en 2010, le déficit de la balance des transactions courantes a atteint 9% en 2016 et la situation s’est encore aggravée sur les neuf premiers mois de l’année, malgré le rebond du tourisme. La montée des déséquilibres externes alimente de fortes pressions sur le change. Depuis 2016, le dinar a perdu 25% de sa valeur contre l’euro. La banque centrale a en effet de moins de moins les moyens de soutenir sa monnaie [...]
La Tunisie est une petite économie ouverte fortement liée aux pays européens. Plusieurs années d’instabilité politique ont affaibli l’économie tunisienne. En 2020, la récession déclenchée par la pandémie de Covid-19 a été sévère. La pandémie a aggravé les faiblesses structurelles du pays, en particulier la faiblesse de l’investissement et des créations d’emplois, le chômage toujours élevé et l’importance du secteur informel. Les marges de manœuvre du pays sont réduites (endettement public colossal, poids de la masse salariale publique, importants déséquilibres extérieurs) malgré une main-d’oeuvre qualifiée et une base manufacturière relativement diversifiée.