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Zone euro : petit à petit, la demande se raffermit

28/05/2025
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Le redressement progressif de la demande, perceptible depuis près de six mois, semble se poursuivre en zone euro. Il reste à confirmer étant donné les incertitudes entourant la politique commerciale américaine. Néanmoins, la tendance à l’amélioration n’a pas été remise en cause par les décisions prises jusqu’ici. À moyen terme, la mise en œuvre du plan de réarmement européen et celle des plans d’investissement allemands devraient renforcer cette dynamique.

L’indice de sentiment économique s’est amélioré en zone euro (+1 point en mai, à 94,8). L’évolution positive à surveiller de près est celle des carnets de commandes : si leur niveau reste dégradé, il tend à s’améliorer en mai, y compris à l’exportation (cadrans en haut du graphique). Cela fait suite à la diminution de la proportion d’entreprises citant la demande comme principale limite à leur production : 38,4% des répondants en octobre 2024 versus 34,8% en avril 2025.

Cette amélioration vient principalement d’Allemagne (cadran en haut à gauche ). Après +0,4% t/t au 1er trimestre, la croissance du PIB resterait soutenue, d’après nos prévisions, par le raffermissement de la demande. Cela mettrait fin à trois années de stagnation (2022-2024). À date, le secteur automobile semble également profiter de ce rebond de la demande (cadran en bas à gauche du graphique) malgré les droits de douane de 25% mis en place par les États-Unis en avril dernier.

En France, la demande fluctue mais ne s’améliore pas vraiment. Selon notre scénario, ce manque d’impulsion affecterait la croissance du PIB en 2025, qui atteindrait 0,6% en moyenne annuelle, un rythme inférieur à celui de la zone euro (1,1%). En Espagne, les indices de carnets de commandes restent plus élevés. Cela constitue un signal supplémentaire de la bonne tenue de l’économie espagnole, qui devrait continuer de faire la course en tête en matière de croissance par rapport à ses proches voisins. En Italie, les indices de carnets de commandes sont stables. Ils ne s’enfoncent pas, notamment ceux à l’exportation, mais ne bénéficient pas du même rebond que celui observé en Allemagne, où les indicateurs avaient plus nettement décroché auparavant

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE