Depuis environ une décennie, l’exploitation de nouvelles réserves de gaz naturel en Méditerranée orientale a des conséquences économiques notables pour les pays producteurs et accroît la place de la région sur le marché international du gaz. Si l’Égypte domine toujours le secteur, grâce à des réserves et des infrastructures d’exportation importantes, la production israélienne pèse de plus en plus dans les exportations de la région. L’année 2022 a été très favorable au secteur en raison de la hausse des prix et de la demande européenne. Malgré le reflux actuel des prix sur le marché européen, cette tendance devrait se confirmer dans les prochaines années
Les performances économiques israéliennes ont été particulièrement bonnes en 2022 et restent supérieures à la moyenne des autres pays de l’OCDE. La croissance a été très soutenue grâce au dynamisme de la consommation et de l’investissement, tandis que l’exercice budgétaire devrait se conclure par un excédent. Bien que relativement modérée, l’inflation a accéléré au cours de 2022, et a contraint la Banque centrale à significativement durcir sa politique monétaire. Dans ce contexte plus défavorable à la consommation et à l’investissement, l’activité devrait ralentir cette année. Par ailleurs, la dépréciation continue du shekel a été un facteur inflationniste supplémentaire
L’économie israélienne aborde l’année 2022 dans une position favorable. Après un fort rebond en 2021, la croissance du PIB devrait rester soutenue par la consommation des ménages et les exportations. Bien qu’en hausse, l’inflation reste maîtrisée, ce qui devrait permettre la poursuite d’une politique monétaire accommodante. Les fondamentaux macroéconomiques sont toujours très favorables au shekel, mais le resserrement monétaire aux États-Unis et une éventuelle correction du marché boursier américain pourraient freiner son appréciation. La vulnérabilité des finances publiques à une hausse des taux d’intérêt demeure limitée. En effet, le financement du déficit budgétaire est essentiellement intérieur et le risque d’un resserrement monétaire important à court terme est faible.
Le soutien budgétaire et la bonne résistance des exportations ont permis de limiter la récession économique en 2020. La reprise devrait être soutenue en 2021, notamment grâce à une campagne de vaccination accélérée contre le coronavirus. Le shekel s’est renforcé avec la hausse de l’excédent courant et des entrées massives de capitaux. La situation des finances publiques est plus incertaine. En plus de la dégradation structurelle observée ces dernières années, l’absence de loi budgétaire dans un contexte d’instabilité gouvernementale récurrente n’est pas favorable à une consolidation. Si de solides indicateurs de solvabilité permettent d’écarter tout risque à court terme, l’absence de réformes pourrait peser sur le potentiel de croissance à moyen et long terme.
La croissance économique est restée soutenue en 2019 malgré un environnement local et international moins favorable. Les bonnes performances extérieures ont contribué à une appréciation significative du shekel, réduisant fortement les pressions inflationnistes. Les exportations de gaz en 2020 devraient soutenir cette tendance. Dans ce contexte, les instruments à la disposition de la banque centrale sont limités. Celle-ci a repris ses interventions sur le marché des changes pour tenter de limiter l’appréciation du shekel. Après le dérapage budgétaire de 2019, nous n’attendons pas d’importante amélioration des finances publiques étant donné l’incertitude politique actuelle.
Israël est une petite économie ouverte et diversifiée de 8 millions d’habitants (les exportations représentent 40% du PIB). Le niveau de vie des Israéliens est l’un des plus élevés de la région avec un salaire moyen proche de ceux des pays européens. Le pays est membre de l’OCDE et ses relations commerciales avec les États-Unis et la zone euro sont un important moteur de croissance de son économie. Par ailleurs, la diversification de ses exportations en direction de l’Asie se poursuit. Les déficits budgétaires sont récurrents, mais en repli, et ils sont facilement financés sur les marchés locaux et extérieurs. Le compte des opérations extérieures bénéficie des performances à l’export des services de haute technologie et il va continuer à se redresser avec le développement de la production gazière. Les flux d’investissements directs étrangers sont importants et concentrés sur les hautes technologies. Les secteurs bancaire et financier sont peu développés et relativement protégés de la volatilité des marchés financiers internationaux. Les inégalités de revenus et la part relativement importante de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté figurent parmi les principaux problèmes auxquels doit s’atteler le gouvernement.
Les perspectives économiques israéliennes sont néanmoins bonnes grâce à la diversification de l’économie, au développement du secteur gazier, à des investissements durables en recherche et développement pour stimuler la compétitivité du pays. Porté par d’importantes recettes récurrentes à l’exportation, le shekel (ILS) a tendance à s’apprécier, ce qui pourrait pénaliser les exportations des secteurs autres que ceux des hautes technologies.