En 2024, la Hongrie devrait figurer parmi des économies les moins performantes de la région avec une entrée en récession technique au T3. La croissance du PIB fait partie des priorités du gouvernement dont l’objectif officiel est 3% à 6% l’an prochain. Le budget pour 2025 récemment soumis au Parlement vise à la fois à redynamiser l’économie et à consolider les comptes publics. Toutefois, la croissance potentielle à moyen terme, estimée à 3% par le FMI, a été revue à la hausse par rapport son estimation de 2019. Elle est notamment portée par les bonnes perspectives en matière d’IDE, notamment ceux en provenance de Chine, qui viendraient soutenir l’investissement.
Les perspectives de croissance s’améliorent pour 2024 mais le rebond sera sans doute contenu en raison d’une demande domestique encore peu dynamique. Sur le marché des changes, le forint hongrois subit des pressions baissières sur la période récente. Du côté des comptes publics, la consolidation budgétaire commencée depuis l’été 2022 n’a pas permis de réduire significativement le déficit. Pour 2024, il sera probablement moins prononcé que l’an dernier mais restera de toute façon élevé (autour de 5% du PIB). Ainsi, la Hongrie, fera probablement l’objet d’une procédure de déficit excessif en 2024
Après une récession attendue en 2023, les perspectives de croissance sont plus favorables en 2024. L’activité économique devrait être portée à la fois par une amélioration de la demande intérieure et un léger rebond de la croissance en zone euro. Le cycle d’assouplissement monétaire initié fin 2023, devrait se poursuivre mais avec une certaine prudence, compte tenu de la persistance de fortes pressions salariales. Les comptes externes restent solides avec des réserves de change en hausse depuis plusieurs années. La Hongrie devrait afficher un excédent courant en 2023, après un déficit de -8,2% du PIB en 2022. Du côté des comptes publics, le déficit budgétaire reste dégradé et devrait dépasser les 5% du PIB en 2023
En Europe centrale, les flux de capitaux (investissements directs étrangers, flux de portefeuille et flux bancaires) ont plutôt bien résisté en dépit des incertitudes géopolitiques. De même, ils ne semblent pas affectés, pour le moment, par l’affaiblissement de l’activité économique dans la région.
L’activité économique s’est nettement affaiblie au cours de ces trois derniers trimestres. Au T1 2023, le recul du PIB s’explique principalement par le repli de la demande intérieure. Pour 2023, le scénario d’une faible récession semble se dessiner ne serait-ce qu’en raison d’un acquis de croissance fortement négatif. De plus, les perspectives d’un rebond sont faibles à court terme car l’inflation reste très élevée et le marché de l’immobilier donne des signes de faiblesse. En 2022, les déficits budgétaire et courant se sont accentués en raison du choc énergétique. Mais les ratios d’endettement (public et externe) se sont peu aggravés. En 2023, les comptes externes devraient s’améliorer grâce à la relative détente des prix des matières premières et de l’énergie.
Plus tôt cette semaine, la Hongrie a publié ses comptes nationaux pour le premier trimestre. Le PIB hongrois a reculé de 0,2% par rapport au trimestre précédent, après -0,6% au quatrième trimestre et -0,8% au troisième trimestre. Ce résultat est conforme aux attentes compte tenu de la détérioration très marquée des indicateurs conjoncturels, tels que les ventes au détail et la production industrielle ces derniers mois. Dans la région, la croissance était également morose mais l’activité économique a mieux résisté en République tchèque, en Roumanie et en Pologne. L’économie hongroise est actuellement confrontée à plusieurs défis. Des éléments en faveur de la Hongrie sont toutefois à souligner.
L’activité économique s’est affaiblie au troisième trimestre. Les perspectives restent sombres à court terme. Depuis septembre dernier, la Banque centrale a mis fin à son cycle de resserrement monétaire face aux risques baissiers pesant sur la croissance. Cette politique est actuellement peu compatible avec la trajectoire de l’inflation. Par ailleurs, la politique budgétaire s’est durcie dès le second semestre en raison de la nette dégradation du déficit budgétaire. Le blocage des fonds européens par l’Union européenne en 2022, privant les autorités hongroises d’une source de revenus, a sans doute pesé dans leur décision. Ce recalibrage limite, certes, le soutien à la croissance, mais renforce la crédibilité de la politique budgétaire.
La croissance économique est restée très dynamique jusqu’au premier trimestre 2022. La bonne tenue des salaires notamment, ainsi que d’importantes mesures gouvernementales en faveur du pouvoir d’achat sur cette période ont soutenu la consommation des ménages. L’inflation a enregistré une forte remontée mais elle est restée plus faible en comparaison des autres pays d’Europe centrale, grâce à un gel des prix sur certains biens alimentaires et énergétiques. La croissance devrait ralentir sensiblement en 2023. En cause : la dégradation de l’environnement international, le resserrement monétaire et un durcissement budgétaire à partir du S2 2022
La Hongrie bénéficie à plein du redressement du commerce extérieur, qui tire actuellement sa croissance. Les tensions sur l’offre s’accentuent, avec une forte utilisation des capacités de production et la raréfaction de la main d’œuvre. Ces problématiques locales s’ajoutent à un contexte de pénuries mondiales dans l’industrie. Il en résulte une nette accélération de l’inflation, à laquelle la banque centrale a répondu par une première hausse des taux directeurs en 10 ans. La politique monétaire reste cependant relativement accommodante, car la banque centrale aura acheté pour près de 5 points de PIB de dette publique en 2021
L’économie hongroise a particulièrement souffert des conséquences de la Covid-19 au 2e trimestre 2020, en raison du poids des exportations dans son PIB. Le choc semble avoir été plutôt bien absorbé, le gouvernement et la banque centrale s’étant attaché en priorité à soutenir le marché du travail, ainsi qu’à appliquer les moratoires de paiements ou de remboursements nécessaires. La relance mise en œuvre l’a été sous contrainte, notamment afin d’éviter une dépréciation trop conséquente du forint. Le désendettement public, interrompu cette année, devrait reprendre ses droits rapidement dans le cadre d’une stratégie inchangée : maintenir une fiscalité modérée afin de continuer à attirer des investissements étrangers dans l’industrie.
La Hongrie compte 9,8 millions d’habitants. Elle appartient à la catégorie des pays à haut revenu. Membre de l’Union européenne depuis mai 2004, elle reste néanmoins en dehors de la zone euro. Les fondamentaux macroéconomiques étaient relativement bons avant l’épidémie de Covid-19 et les mesures de relance budgétaire et monétaire adoptées pour faire face au choc ne les ont pas mis à mal. Ces mesures ont permis une forte croissance du PIB en 2021 (8%), principalement portée par les exportations et les bonnes performances du secteur manufacturier. Avec la réapparition des tensions inflationnistes, les autorités ont resserré la politique monétaire, une première depuis 2011. L’évolution des relations avec l’UE est à surveiller de près. Pour autant, la Hongrie reste très attractive pour les investissements directs étrangers (IDE) en raison de la faiblesse des coûts de main-d’œuvre et des économies d’échelle permises par la taille de son secteur manufacturier