La crise s’installe en Égypte comme l’atteste la détérioration de l’ensemble des indicateurs macroéconomiques. L’activité ralentit dans un contexte d’inflation galopante causée notamment par la dépréciation du taux de change. La crise de la balance des paiements est rampante depuis un an, et le plan de soutien international initié par le FMI n’a pas permis de réduire les tensions sur la liquidité en devises [...]
Les comptes extérieurs égyptiens sont sous pression depuis le début de l’année et les perspectives sont incertaines. Si le compte courant a bien résisté aux chocs externes grâce à la hausse des revenus gaziers, seul le soutien massif des pays du Golfe a permis de faire face aux sorties d’investissements de portefeuille et d’éviter une crise de change [...]
En Égypte, la liquidité en devises continue de se dégrader à un rythme accéléré. L’actif net en devises de l’ensemble du système bancaire (banques commerciales et banque centrale) est fortement négatif (USD -16,6 mds en mai 2022) et dépasse largement le plus bas atteint lors de la crise de 2016 (USD -13,8 mds en octobre 2016) [...]
Les perspectives économiques de l’Égypte se sont brusquement dégradées avec le déclenchement de la guerre en Ukraine et ses conséquences sur les prix des matières premières. Leur hausse généralisée va entraîner une chute du pouvoir d’achat des ménages et donc gripper le principal moteur de l’activité. L’érosion de la liquidité en devises s’est accélérée depuis un mois avec des sorties massives de capitaux [...]
La forte hausse des prix des matières premières agricoles provoque un creusement du déficit des comptes courants et devrait accélérer la détérioration de la liquidité en devises du pays. Dans ce contexte, un nouveau soutien financier international pourrait être nécessaire.
Malgré une amélioration significative des indicateurs macroéconomiques depuis cinq ans, la liquidité en devises reste une source de vulnérabilité importante pour l’économie égyptienne. La position extérieure nette des banques commerciales est en détérioration continue depuis un an ; elle était négative de plus de USD 10 mds en décembre dernier, de loin le plus bas niveau atteint depuis dix ans [...]
Jusqu’à maintenant, l’économie égyptienne a traversé la crise du Covid-19 sans dégradation significative de ses principaux indicateurs macroéconomiques. La croissance du PIB est restée positive et les soldes budgétaire et extérieur sont relativement stables. Ces bonnes performances résultent notamment de l’assainissement macroéconomique des années précédentes et du soutien financier extérieur. À court terme, les perspectives sont mitigées [...]
La croissance est restée assez élevée en 2020/21 grâce principalement au dynamisme de la consommation des ménages et au soutien modéré de la dépense publique. Cela a soutenu les secteurs du commerce de détail et de la construction. Poursuivant une gestion des finances publiques prudente, le gouvernement a dégagé un déficit budgétaire en léger repli en 2020/21. Cette amélioration devrait se poursuivre cette année, malgré une possible pression à la hausse sur les dépenses courantes [...]
L’économie égyptienne a bien résisté l’an dernier. L’activité est restée positive grâce au soutien budgétaire, et les principaux soldes macroéconomiques ne se sont pas dégradés significativement grâce, en partie, au soutien international. Les bons résultats des finances publiques sont notables et devraient maintenir l’attractivité de la dette égyptienne. Néanmoins, il convient de rester prudent [...]
Au premier semestre 2020, les ventes massives de bons du Trésor par les investisseurs étrangers (-USD 12 mds à partir de mars 2020) et, dans une moindre mesure, la baisse des recettes touristiques ont provoqué une chute des réserves de change de la banque centrale. Celles-ci ont baissé de USD 9 mds pour atteindre USD 36 mds en mai. En parallèle, la position extérieure nette des banques commerciales est passée d’un surplus de USD 7,2 mds à un déficit de USD 5,4 mds [...]
L’économie égyptienne a assez bien résisté aux conséquences de la crise sanitaire. L’activité est restée soutenue par la politique de grands travaux, tandis que l’inflation s’est réduite bien au-delà des objectifs de la banque centrale. Les déficits budgétaire et courant devraient se creuser, mais le soutien international et l’accès au marché des capitaux à des conditions acceptables contribuent à la stabilisation macroéconomique [...]
La dégradation de l’environnement économique international depuis mars 2020 a mis un terme à l’appréciation de la livre égyptienne. En 2019, la hausse des recettes en devises et des investissements de portefeuille avaient fait s’apprécier la livre de 12% par rapport au dollar. Depuis février, l’Égypte fait face à des sorties massives de capitaux, provoquant une dépréciation modérée de la livre, de 1,2%, et une baisse de 11% des réserves de change officielles de la banque centrale (BCE) [...]
Les conséquences de l’épidémie de Covid-19 sur l’économie devraient être significatives et provoquer un fort ralentissement de l’activité cette année. Néanmoins, la croissance devrait rester positive. À court terme, la dégradation attendue des finances publiques est soutenable, et le gouvernement égyptien est capable de faire face à une raréfaction temporaire des investisseurs internationaux [...]
Bien que toujours largement déficitaire, la balance commerciale s’est sensiblement améliorée depuis 2017. Elle a bénéficié du redressement des exportations d’hydrocarbures, alors que la forte dépréciation de la livre égyptienne n’a eu que des conséquences limitées sur les échanges de biens hors hydrocarbures. Une grande partie des importations sont incompressibles, tandis que des contraintes structurelles pèsent sur le potentiel exportateur du pays [...]
L’effort de consolidation économique initié en 2016 a permis à l’Egypte de corriger ses déséquilibres macroéconomiques et de regagner la confiance des investisseurs internationaux. La liquidité en devises est revenue à un niveau satisfaisant, le déficit des comptes publics se réduit même si la charge de la dette maintient le déficit budgétaire à un niveau élevé, l’inflation reste relativement forte mais elle ralentit. Les perspectives sont favorables [...]
Avec le développement économique, la part du secteur agricole dans le PIB est en déclin relatif. Par ailleurs, les investissements y sont faiblement dynamiques. Cependant son rôle dans la sécurité alimentaire du pays reste décisif dans un contexte de croissance démographique forte et de sensibilité importante des ménages aux prix alimentaires. Au-delà, le secteur agro-alimentaire a des conséquences macroéconomiques sur l’inflation, le commerce extérieur et les comptes publics [...]
Comme de nombreuses autres économies émergentes, depuis mars 2018 l’Egypte fait face à des retraits de capitaux significatifs de la part d‘investisseurs étrangers. La détention de titres de dette gouvernementale de court terme s’est réduite de USD 10 mds depuis cette date, pour atteindre USD 11,7 mds à fin octobre 2018 [...]
Malgré les soubresauts enregistrés par les marchés émergents depuis quelques mois, nous restons confiants quant à la solidité des comptes extérieurs à court terme. La réduction du déficit courant a été significative l’an dernier, portée par les transferts, le tourisme et l’amélioration du compte énergétique. A court terme, la hausse des prix du pétrole ne devrait que marginalement affecter le compte courant [...]
L’Égypte est une grande économie diversifiée. Elle est la plus peuplée de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient avec plus de 100 millions d’habitants. La mise en œuvre de réformes économiques depuis 2016 (avec le soutien du Fonds monétaire international) a permis de rétablir des conditions macroéconomiques acceptables. Pour autant, certaines vulnérabilités et faiblesses persistent. La liquidité extérieure est soumise à la volatilité des flux de portefeuille et aux fluctuations de l’activité touristique. La dette publique est élevée et le service de la dette continue de peser lourdement sur le budget. Le recours au soutien financier du FMI pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 a montré la nécessité persistante de faire appel à l’aide internationale.
L’activité économique est viable grâce à la consommation des ménages (portée par la démographie) et aux investissements publics dans les infrastructures. Cependant, les créations d’emplois n’absorbent pas les nouveaux entrants sur le marché de l’emploi, d’où un secteur informel de grande ampleur. De plus, le rôle du secteur public dans l’économie égyptienne est très significatif. Les investissements directs étrangers, dynamiques depuis plusieurs années, sont concentrés dans le secteur des hydrocarbures.