Les conséquences de la guerre en Ukraine sur l’économie serbe devraient rester modérées. Elles auront néanmoins un effet négatif sur l’ensemble des indicateurs macroéconomiques. Les perspectives de croissance ont été revues à la baisse en raison de la forte hausse de l’inflation, de l’exposition commerciale à la Russie et d’une conjoncture européenne moins porteuse. Envisageant une poussée inflationniste de courte durée, la banque centrale a durci modérément sa politique monétaire pour le moment. Les comptes extérieurs devraient se détériorer en raison du creusement du déficit courant et d’un possible ralentissement des flux d’investissements directs étrangers, mais la banque centrale devrait conserver les moyens de défendre la stabilité du dinar
L’économie serbe n’a été que modérément affectée par les conséquences de la pandémie de Covid-19 en 2020. L’activité s’est à peine contractée, tandis que la banque centrale a maintenu un niveau de liquidité en devise suffisant dans un contexte d’euroisation élevée de l’économie. Ces bonnes performances sont à relier à l’attractivité de l’économie pour les investisseurs internationaux, ainsi qu’aux efforts passés de consolidation budgétaire, qui ont accru la marge de manœuvre du gouvernement pour soutenir l’activité l’an dernier. À court terme, la reprise devrait être soutenue, grâce notamment aux exportations, et le risque inflationniste maîtrisé. Au-delà, la capacité des autorités à maintenir la compétitivité de l’économie est essentielle pour réduire le risque de change.
La Serbie est une économie de marché, mais le secteur public continue de jouer un rôle significatif dans certains domaines et des réformes institutionnelles s’imposent. L’économie dépend de l’industrie manufacturière et des exportations, en grande partie tirées par les investissements étrangers. L’adhésion à l’UE reste un objectif lointain, malgré les progrès accomplis dans ce sens.
La dette publique reste à un niveau assez élevé. Une grande partie de l’économie est «?euroisée?» (67% de l’ensemble des prêts). Le dinar serbe (SRD) devrait rester globalement stable à court terme suite aux interventions de la banque centrale pour empêcher une dépréciation préjudiciable.
À moyen terme, les contraintes sociopolitiques continueront à peser sur le rythme des réformes. Des tendances démographiques défavorables (comme dans les autres pays des Balkans) constituent un frein pour la croissance potentielle. Le pays a abordé la pandémie dans une situation économique relativement favorable. L’activité économique a fait preuve de résilience face aux conséquences de la pandémie (-0,9% en 2020), mais le déficit budgétaire a grimpé à un niveau élevé